Tous des ennemis des travailleurs
Les
candidats à la candidature en vue des élections présidentielles se sont pressés
au portillon ces derniers jours dans le Val d’Oise : Juppé, Sarkozy à
Franconville, Montebourg à Gonesse. Il paraît même que ce dernier a visité une
entreprise incognito à Argenteuil. En tout cas, tous serviteurs éprouvés de la
bourgeoisie, et ennemis tout autant éprouvés du monde du travail. Ci-dessous
deux articles du dernier numéro de notre hebdomadaire concernant deux de ces
messieurs
Sarkozy :
radicalement à droite
Dans les laps de temps que lui
laissent ses ennuis judiciaires, Sarkozy enchaîne les meetings, les interviews
et les déclarations assassines. Dans la course à la candidature, l’ex-maire de
Neuilly tient la corde à droite, très à droite, pour tenter de doubler non
seulement ses collègues des Républicains, mais aussi la candidate FN.
Distancé par Juppé dans les
sondages, c’est par l’outrance dans le registre sécuritaire qu’il choisit de
reprendre l’avantage. Et comme, dans ce domaine aussi, il faut savoir jouer des
coudes et que les idées nouvelles en matière de police, de procès,
d’enfermement voire d’expulsion ne le sont pas vraiment, Sarkozy éructe les
mêmes banalités, mais sur le ton de la surenchère. Tout est bon, du moment que
cela fait entendre les menottes que l’on ferme et les grilles de prison qu’on
verrouille.
Ses propositions ne visent qu’à
amalgamer immigration et terrorisme. Les étrangers qu’il considère comme
suspects, Sarkozy veut les expulser, et ceux qu’il ne peut pas expulser parce
qu’ils sont… français, il les place préventivement en prison. Pour faire bonne
mesure, il suspend le regroupement familial. Dans la spirale xénophobe et
raciste, Sarkozy s’envole.
Voilà ce qu’est, pour lui, «
parler de la réalité que vivent les Français ». Les six millions de chômeurs,
les familles qui jonglent avec les fins de mois, les travailleurs qui doivent
affronter des capitalistes rapaces n’ont aucune réalité en commun avec celui
qui trinque avec leurs exploiteurs.
Viviane LAFONT
(Lutte ouvrière n°2511)
Montebourg,
caution des licencieurs
Arnaud Montebourg, ex-ministre de
Hollande et candidat à la primaire de la gauche, s’est évidemment insurgé
contre la fermeture du site d’Alstom à Belfort et les 500 licenciements
annoncés. « On ne s’y est pas intéressé, on a reçu des rapports, on ne les a
pas lus. » Le « on » désigne évidemment Macron, encore récemment ministre
de l’Économie, qui aurait abandonné les ouvriers d’Alstom à leur triste sort,
alors que lui, Montebourg, en faisant entrer l’État au capital d’Alstom en
2014, était bien décidé à suivre l’affaire !
Pour lui, tout le gouvernement
est coupable de « manque de patriotisme économique. Ce que moi, j’appelle le
Made in France. » Or la fabrication des locomotives qui pouvaient sauver
Alstom a été donnée… « aux Allemands, qui d’ailleurs les font fabriquer en
Pologne ».
Et le licenciement des milliers
d’ouvriers de PSA Aulnay quand il était lui-même ministre ? Cela n’a rien à
voir, selon Montebourg. C’est malheureux, dit-il, mais il a sauvé PSA, qui
était en grave difficulté, avec une banque au bord de la faillite, que le
gouvernement a bien été obligé « de cautionner à hauteur de 7 milliards
d’euros ». Grâce à quoi, affirme-t-il, « PSA est reparti », – en
tout cas ses profits ! – et produit sur le territoire français : c’est cela une
entreprise patriotique, pour Montebourg.
C’est là cautionner les mensonges
avec lesquels PSA a justifié la fermeture de l’usine d’Aulnay. Les travailleurs
licenciés de cette usine et tous ceux de Peugeot-Citroën, dont les conditions
de travail se dégradent régulièrement, apprécieront. Dans la guerre économique
comme dans la guerre tout court, les travailleurs ont toutes les raisons de se
méfier des apôtres du patriotisme.
Sylvie MARÉCHAL (Lutte ouvrière n°2511)