mercredi 21 septembre 2016

Juppé, Sarkozy, Montebourg attirés par le Val d'Oise



Tous des ennemis des travailleurs


Les candidats à la candidature en vue des élections présidentielles se sont pressés au portillon ces derniers jours dans le Val d’Oise : Juppé, Sarkozy à Franconville, Montebourg à Gonesse. Il paraît même que ce dernier a visité une entreprise incognito à Argenteuil. En tout cas, tous serviteurs éprouvés de la bourgeoisie, et ennemis tout autant éprouvés du monde du travail. Ci-dessous deux articles du dernier numéro de notre hebdomadaire concernant deux de ces messieurs

Sarkozy : radicalement à droite



Dans les laps de temps que lui laissent ses ennuis judiciaires, Sarkozy enchaîne les meetings, les interviews et les déclarations assassines. Dans la course à la candidature, l’ex-maire de Neuilly tient la corde à droite, très à droite, pour tenter de doubler non seulement ses collègues des Républicains, mais aussi la candidate FN.
Distancé par Juppé dans les sondages, c’est par l’outrance dans le registre sécuritaire qu’il choisit de reprendre l’avantage. Et comme, dans ce domaine aussi, il faut savoir jouer des coudes et que les idées nouvelles en matière de police, de procès, d’enfermement voire d’expulsion ne le sont pas vraiment, Sarkozy éructe les mêmes banalités, mais sur le ton de la surenchère. Tout est bon, du moment que cela fait entendre les menottes que l’on ferme et les grilles de prison qu’on verrouille.
Ses propositions ne visent qu’à amalgamer immigration et terrorisme. Les étrangers qu’il considère comme suspects, Sarkozy veut les expulser, et ceux qu’il ne peut pas expulser parce qu’ils sont… français, il les place préventivement en prison. Pour faire bonne mesure, il suspend le regroupement familial. Dans la spirale xénophobe et raciste, Sarkozy s’envole.
Voilà ce qu’est, pour lui, « parler de la réalité que vivent les Français ». Les six millions de chômeurs, les familles qui jonglent avec les fins de mois, les travailleurs qui doivent affronter des capitalistes rapaces n’ont aucune réalité en commun avec celui qui trinque avec leurs exploiteurs.
                                 Viviane LAFONT (Lutte ouvrière n°2511)

Montebourg, caution des licencieurs

Arnaud Montebourg, ex-ministre de Hollande et candidat à la primaire de la gauche, s’est évidemment insurgé contre la fermeture du site d’Alstom à Belfort et les 500 licenciements annoncés. « On ne s’y est pas intéressé, on a reçu des rapports, on ne les a pas lus. » Le « on » désigne évidemment Macron, encore récemment ministre de l’Économie, qui aurait abandonné les ouvriers d’Alstom à leur triste sort, alors que lui, Montebourg, en faisant entrer l’État au capital d’Alstom en 2014, était bien décidé à suivre l’affaire !
Pour lui, tout le gouvernement est coupable de « manque de patriotisme économique. Ce que moi, j’appelle le Made in France. » Or la fabrication des locomotives qui pouvaient sauver Alstom a été donnée… « aux Allemands, qui d’ailleurs les font fabriquer en Pologne ».
Et le licenciement des milliers d’ouvriers de PSA Aulnay quand il était lui-même ministre ? Cela n’a rien à voir, selon Montebourg. C’est malheureux, dit-il, mais il a sauvé PSA, qui était en grave difficulté, avec une banque au bord de la faillite, que le gouvernement a bien été obligé « de cautionner à hauteur de 7 milliards d’euros ». Grâce à quoi, affirme-t-il, « PSA est reparti », – en tout cas ses profits ! – et produit sur le territoire français : c’est cela une entreprise patriotique, pour Montebourg.
C’est là cautionner les mensonges avec lesquels PSA a justifié la fermeture de l’usine d’Aulnay. Les travailleurs licenciés de cette usine et tous ceux de Peugeot-Citroën, dont les conditions de travail se dégradent régulièrement, apprécieront. Dans la guerre économique comme dans la guerre tout court, les travailleurs ont toutes les raisons de se méfier des apôtres du patriotisme.
                                       Sylvie MARÉCHAL (Lutte ouvrière n°2511)

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