Un départ de feu a eu lieu ces jours
derniers contre la mosquée d’Ermont et des inscriptions nauséabondes inscrites
sur ses murs.
Dans
le climat actuel, les islamophobes de tous poils se sentent pousser des ailes
et encouragés à redoubler leurs pratiques ignobles.
Lutte
Ouvrière exprime sa totale solidarité avec les croyants musulmans d’Ermont visés
et écœurés par de tels actes.
Sur le sujet de tels actes, un article de notre hebdomadaire Lutte Ouvrière
de cette semaine
Extrême droite : l’occasion d’un passage à l’acte
Les attentats de Paris ont donné un prétexte à ceux qui expriment leur
racisme sans retenue. On assiste à un regain – car ce n’est malheureusement pas
nouveau – d’attaques contre des symboles de l’immigration ou de la religion
musulmane, et parfois contre des personnes.
Depuis le 13 novembre, des mosquées, salles de prières, et même une
boucherie halal, ont été taguées avec des croix chrétiennes ou gammées, à Créteil,
Oloron et Pontarlier. La mairie d’Évreux a été souillée d’inscriptions
racistes. À Barentin, en Seine-Maritime, les vitres d’un restaurant de kebab
ont été cassées. Des coups de feu ont été tirés à proximité de la mosquée de
Brest. Plus grave, un homme d’origine turque a été la cible de tirs à Cambrai.
De plus, la frange « identitaire » de l’extrême droite a organisé des
rassemblements, comme à Reims où une dizaine de ses membres ont exhibé une
banderole violemment nationaliste en marge d’un hommage aux victimes des
attentats. À Pontivy, dans le Morbihan, une manifestation de nationalistes
bretons, prévue à l’avance, a rassemblé deux cents personnes le 14 novembre,
éructant « on va tous les tuer, ils
n’ont rien à faire ici » et s’en prenant physiquement à un passant
maghrébin.
Aux marges du Front national, des groupes depuis plusieurs années
s’affirment au travers de provocations et de manifestations, comme en 2013,
quand les défilés réactionnaires contre le « mariage pour tous » leur avaient
donné l’occasion d’affronter la police. Ces dernières années, des dizaines de
leurs manifestations ont visé à dresser les travailleurs les uns contre les
autres en fonction de l’origine ethnique ou de la religion.
Cette frange, qui laisse le terrain électoral au FN, est numériquement très
faible. Mais elle se montre de plus en plus active et voudrait profiter de la
montée des idées réactionnaires et du climat de méfiance envers les migrants
d’hier et d’aujourd’hui pour se manifester. Ainsi, le 4 novembre à Angers, une
vingtaine de ces militants d’extrême droite ont tenté d’empêcher la tenue d’une
réunion publique du NPA aux cris de «
Poutou au goulag ».
Ces gens-là s’inspirent directement des nazis des années 1930. Ils
utilisent les préjugés racistes pour recruter des troupes, avec l’espoir de
pouvoir les utiliser s’ils le peuvent contre tous ceux qui ne leur plaisent
pas, y compris les militants ouvriers et les travailleurs en lutte.