mardi 24 février 2015

Editorial des bulletins Lutte Ouvrière d'entreprise du 23.02.15.


Macron et Valls : les démolisseurs des droits des travailleurs

Le recours au 49.3 par le gouvernement pour faire passer la loi Macron et la motion de censure de l’UMP ne furent qu’un concentré de comédie et d’hypocrisie politicienne.

Les médias l’ont rappelé : en 2006, Hollande, alors qu’il était dans l’opposition, avait dénoncé le recours au 49.3 par le gouvernement de droite comme « une brutalité, un déni de démocratie, une manière de freiner ou d’empêcher le débat parlementaire ». Un des députés PS de l’époque, Manuel Valls, en demandait même l’abrogation…

Aujourd’hui, les rôles sont inversés, et c’est la droite qui donne des leçons de démocratie... Jusqu’à ce qu’elle revienne au pouvoir et marche sur ses propres boniments concernant la « représentation populaire ».

Hypocrisie encore quant aux prétendues divergences politiques sur la loi Macron. À commencer par les députés « frondeurs » et ceux d’Europe écologie qui ne pouvaient pas voter cette loi du fait de désaccords trop importants. Mais, dès que les choses sont devenues sérieuses, ils sont rentrés dans le rang ! C’est une leçon dont il faut se souvenir car on ne peut pas accorder sa confiance à des politiciens aussi prompts à trahir leurs convictions pour conserver leur strapontin.

Du côté des députés de droite, ce fut la même hypocrisie. Ils ne peuvent pas se plaindre de ce que Macron et Valls reprennent leur politique, alors ils leur reprochent de ne pas aller assez vite.

Quant à Valls, ce petit jeu lui a permis de montrer que rien ne l’arrêtera dans ses réformes pro-patronales et surtout pas les états d’âme de quelques socialistes qu’il dénonce comme attardés.

Cette comédie est écœurante et ne peut pas dissimuler le fond : la droite et la gauche se succèdent pour imposer des lois toutes plus anti-ouvrières les unes que les autres.

La loi Macron n’est pas encore passée au Sénat que Valls lance une nouvelle loi avec Rebsamen, le ministre du Travail. Tous deux ne s’en cachent pas, il s’agit d’adopter les propositions du Medef sur les seuils sociaux et le « dialogue social ».

Avec Hollande, le patronat aura été comblé. Le Medef voulait une réforme des retraites, il l’a eue. Il voulait une baisse du coût du travail, il l’a obtenue avec le crédit d’impôt compétitivité. En prime, avec le pacte de solidarité, le gouvernement lui a même servi une baisse d’impôt.

Mais il y a une chose à laquelle le patronat rêve depuis longtemps : pouvoir négocier « librement » de patron à salarié, de façon à profiter de sa position de force et passer outre les limitations imposées par le code du travail.

Et là encore, le gouvernement s’y est engagé. La loi de juin 2013 a donné le droit aux employeurs de déroger au code du travail s’ils parvenaient à faire signer des accords d’entreprise. En refusant par exemple d’inscrire dans sa loi, au nom du dialogue social, la majoration salariale pour les salariés qui travailleront le dimanche dans les zones touristiques, Macron continue dans la même veine.

Macron a d’ailleurs salué les bons résultats de Renault et de Peugeot en louant le dialogue social. « Les efforts ont payé ! », a-t-il dit. C’est sûr, entre les suppressions d’emplois, le blocage des salaires, l’allongement du temps de travail et l’augmentation des cadences, les ouvriers en ont fait, des efforts. Mais ce n’est pas pour eux que ça paye, c’est pour les actionnaires !

Contrairement aux mensonges des perroquets du Medef que sont Macron et Valls, l’entreprise n’est pas le lieu où patron et salariés se serrent les coudes et se partagent les fruits de la réussite. Elle est le lieu de la lutte de classe, le lieu où le patronat se bat pour accroître l’exploitation, et les salariés pour la faire reculer.

Moins de code du travail, moins de recours en justice, place aux accords d’entreprise… tout en affaiblissant la représentation syndicale dans l’entreprise : le gouvernement livre les salariés à la férocité patronale.

Face au pouvoir d’un patron, un travailleur isolé est forcément perdant. Le seul moyen de contrebalancer son pouvoir et la puissance que lui confère son argent, c’est la force collective des travailleurs et leur organisation.

Tout au long de décennies de rapport de force, cette force collective a arraché à la bourgeoisie des lois sociales. Même s’il a toujours fallu se battre dans les entreprises pour qu’elles soient appliquées, elles n’en sont pas moins un précieux point d’appui pour les salariés. Maintenant que la bourgeoisie se sent assez forte pour le faire, elle veut tout liquider avec la complicité du gouvernement. Il faut s’y opposer et cette opposition ne peut venir que des travailleurs eux-mêmes.

Elections départementales : charcutage, on préfère la charcuterie de la boucherie Bernard


 

Méli-mélo cantonal, pardon, « départemental ».

 
Les prochaines élections départementales vont permettre l’élection d’un certain nombre de notables qui, sous prétexte de démocratie, gèreront, entre eux, pour l’essentiel… la misère, du RSA, des collèges, du « handicap ». Ils le feront, loin de leurs soi-disant mandants qui, à part via le mensuel du magazine du Val d’Oise n’auront plus de nouvelles jusqu’aux prochaines élections départementales.

         On a changé le nom de ces élections. De cantonales, elles sont devenues départementales. Il s’agissait d’adapter les cantons à l’évolution territoriale actuelle. On a ainsi réduit leur nombre, mais pour ne pas peiner les apprentis-notables, on a doublé le nombre des élus par cantons !

         Cette transformation des territoires cantonaux a donné lieu à un sacré casse-tête, et le résultat est une usine à gaz. Elle l’est particulièrement à Argenteuil dont les trois cantons initiaux étaient ceux d’une portion de toute la commune. Mais dorénavant, une partie de la Ville est rattachée à Bezons, une autre aux deux communes de Sannois et de Saint-Gratien.

         La logique dans tout cela ? Vous n’y pensez pas, c’est du bricolage.

         On pourrait développer, mais nous nous arrêterons seulement à la situation du centre d’Argenteuil qui relève de… deux cantons différents ! Une jolie pagaille en perspective pour les électeurs et les militants qui devront s’armer d’une carte pour coller la bonne bouille.

         Les cantons n’intéressaient pas grand monde. Cela risque de ne pas s’arranger.

          Si Lutte Ouvrière présente néanmoins des candidats dans ces trois cantons qui concernent Argenteuil, Bezons, Sannois et Saint-Gratien c’est pour assurer la continuité de présence de notre parti sur ces communes. C’est également pour donner la possibilité aux électeurs d’affirmer un camp, celui des travailleurs, d’affirmer les objectifs nécessaires à nos luttes de demain. Et nous espérons que ces votes seront les plus nombreux possible.

lundi 23 février 2015

"Le cerveau", une conférence de Marc Petchanski à l'occasion de la fête de Lutte Ouvrière d'Argenteuil du 8 mars prochain


Il vous reste dix jours pour réserver votre entrée à la fête de Lutte Ouvrière à Argenteuil du dimanche 8 mars prochain.

         Cette fête est bien sûr un moment ludique et de fraternité, avec son célèbre apéro, son banquet, son après-midi dansante.

         Il y aura aussi l’allocution de notre camarade Nathalie Arthaud.

         Mais pour les communistes révolutionnaires, il ne peut y avoir un évènement, un banquet, une fête sans que la culture soit bien présente. La connaissance est aussi ce qui permet l'avenir du monde.

         Cette année encore, le professeur Marc Petschanski viendra animer pour tous ceux qui le souhaitent dans la petite salle Pierre Dux, une conférence sur le « cerveau ».
 
Un de ses derniers ouvrages, en vente dans la librairie de la fête
 
 
Réservez votre entrée à la fête, au banquet, à la conférence : 15 euros pour les adultes, 7 pour les enfants de moins de 14 ans. 06.99.49.98.64.
 
 
 
 

Emprunts "toxiques" : l'ennemi, c'est le Capital, à Argenteuil comme ailleurs


Le Capital, un poison mortel pour la société

 

A propos de notre article sur les emprunts toxiques et les derniers déboires de la municipalité en la matière, un lecteur nous a fait remarquer une légère erreur. Si les intérêts de deux emprunts de ce type se sont bien envolés avec l’envol du franc suisse, ce n’est pas 22 et 26 % de plus que cela va induire et 3,5 millions annuels de frais supplémentaires, mais 18 et 22 % de plus « seulement », soit 3 millions, puisque ces emprunts avaient tout de même déjà un taux « normal » de 4 %. Mais ce critique ajoutait que si cela continuait sur cette lancée, c’est 45 millions ( !) que la Ville devrait débourser dans les années qui viennent pour ces seuls deux emprunts.

         45 millions, cela représente le coût de la rénovation d’une dizaine d’écoles ou le salaire pour 100 à 150 agents territoriaux pendant des années.

         Entre le Capital et sa voracité, et les intérêts de la Ville et de la société, il nous faudra choisir.

Travail du dimanche : un article de notre hebdomadaire et un petit commentaire. Sur les prises de positions du député d'Argenteuil-Bezons, et la Patte d'oie d'Herblay, nous avons déjà écrit sur le sujet.


Travail du dimanche : au bonheur des patrons

 

Samedi 12 février, l’Assemblée nationale a abordé l’article 80 de la loi Macron, qui statue sur l’ouverture le dimanche des commerces non alimentaires.

Le maire d’une commune pourra désormais autoriser douze dimanches travaillés par an, après consultation des instances intercommunales, au lieu de cinq jusqu’ici. Ces dimanches devraient être payés double.

De plus, dans toute une série de zones qualifiées de commerciales, touristiques, touristiques internationales, et dans douze grandes gares, les patrons pourront faire travailler tous les dimanches de l’année. Si une rue ou un quartier les intéresse, ils réclameront son classement dans une de ces zones. La compensation pour les salariés n’est pas fixée, mais sera négociée au niveau de la branche, de l’entreprise ou du territoire. Cela ouvre au patronat la possibilité d’imposer une compensation bien inférieure à ce qui se pratique actuellement, en fonction du rapport de force.

La protestation la plus notable au sein du Parti socialiste a été celle d’Anne Hidalgo, la maire de Paris. Mais elle s’indigne surtout de ce que la délimitation des zones touristiques internationales, qui concerne en particulier la capitale, se fasse par décret, sans qu’elle ait été consultée.

Face à ces ministres et ces députés qui n’ont d’oreille que pour les patrons, les travailleurs des grands magasins parisiens, qui ont manifesté contre les ouvertures du dimanche, ne peuvent compter que sur eux-mêmes.

                                                                                   V. G.

 
Ces dernières années, de nombreuses péripéties ont émaillé dans le Val d’Oise, en particulier concernant la zone de la Patte-d’oie d’Herblay, le conflit entre la volonté de certaines grandes enseignes (et de leurs actionnaires) d’imposer l’ouverture le dimanche, et des organisations syndicales la contestant. Voilà, avec la loi Macron, ce qui va faciliter l’action et les profits des actionnaires.

 

dimanche 22 février 2015

Rino Della Negra du "groupe Manouchian"



Cérémonie à la mémoire de Rino Della Negra

A 11 heures ce matin

Angle rue Volembert et rue des Plantes

La dernière lettre de Rino Della Negra



Réaction, préjugés, une vieille tradition antiouvrière bien vivante à la mairie d'Argenteuil



Et Georges Mothron, ça rime avec quoi ?


Pour ne pas gâcher de la nourriture qui ne pouvait parvenir aux enfants des écoles dans le cadre de l’action revendicative des personnels territoriaux, le maire l’a fait parvenir aux Restos du cœur et autres organisations caritatives. Non pas dans la discrétion comme tout acte d’empathie désintéressé aime à s’entourer, mais en le criant sur tous les toits, puisque Le Parisien rapportait le fait dans son édition d’hier.
         G. Mothron au grand cœur ! Mais celui-ci n’a pu éviter d’accompagner ce don (qui était une évidence) du commentaire réactionnaire bien à sa façon suivant : « Grâce à cette initiative, je suis fier qu’à Argenteuil, le mot grève ne rime plus avec gabegie mais avec générosité. ».
         L’édile, apprenti poète, oublie de rappeler le motif du grand mécontentement du personnel : le non renouvellement de centaines de contrats de travailleurs qui les conduisent aujourd’hui vers Pôle emploi, et qui pour certains, risque de les conduite tout droit vers les locaux des Restos du cœur.
         Mais cela, monsieur Mothron connaît. Député de 1993 à 2012, combien de personnes, sa politique au service du Capital, a-t-elle conduit en masse durant cette période vers ces organisations caritatives dont le nombre des bénéficiaires n’a jamais cessé d’augmenter ?

Par ailleurs, il y aurait bien à dire sur l’attitude de la municipalité dans cette question des repas supprimés le midi dans les écoles un certain nombre de jours qui ont précédé les vacances de février. Il y avait-il vraiment grève dans les écoles, ou a-t-elle seulement, en tout cas certains jours, pris les devants, de sa propre initiative en supprimant les repas chauds du midi ?