lundi 2 février 2015

Grèce : l'éditorial de cette semaine des bulletins Lutte Ouvrière d'entreprises



En Grèce, l’épreuve de force qui s’annonce est entre les travailleurs et la bourgeoisie

En votant pour Syriza, l’électorat populaire grec a fait un geste fort. Après cinq années d’austérité inouïe ponctuée de licenciements, de coupes dans les salaires, les retraites et les services publics, il a eu le courage de refuser de nouveaux sacrifices. Malgré le chantage des financiers et des dignitaires européens qui tiennent les cordons de la bourse de leur pays, il a osé rejeter leur diktat. C’est un encouragement pour tous ceux qui n’acceptent pas la situation bien au-delà de la Grèce.
La Grèce a été frappée par la crise et les cures d’austérité avec une brutalité particulière. Mais quel pays n’a pas été touché d’une façon ou d’une autre ? En France, des milliers de travailleurs s’enfoncent mois après mois dans le chômage et la misère. Tour à tour, droite et gauche s’emploient à défaire nos droits et à aggraver la précarité. Alors réclamer le droit à une vie digne est aussi notre combat.
L’électorat populaire grec a porté Tsipras au pouvoir. Sans attendre, celui-ci a annoncé l’augmentation du Smic de 170 euros, un 13ème mois pour les pensions inférieures à 700 €, la réembauche de milliers de fonctionnaires, l’arrêt des privatisations et la distribution de bons d’alimentation.
De Paris à Berlin en passant par Londres, cela lui a valu d’être traité d’irresponsable et de provocateur par nombre de politiciens bourgeois. Il suffit qu’il y ait un chef de gouvernement qui montre l’intention de réaliser ses promesses électorales pour que son pays soit mis à l’index par les représentants de la bourgeoisie. C’est dire leur mépris de la démocratie !
Cela a le mérite d’être clair : ces messieurs-dames ne feront pas de cadeau à la Grèce. Et tous de dire et de répéter qu’il est hors de question d’annuler la dette.
Au moment où la Banque centrale européenne s’apprête à mettre    1000 milliards à la disposition des banquiers, alléger les 300 milliards de la dette grecque ne serait pas la mer à boire. Mais c’est une question de principe. Pour ces représentants de la bourgeoisie, il faut que les pauvres et les travailleurs le sachent : « une dette, ça se paye » ! Et ils ne cèderont pas à la pression populaire !
Quant à la bourgeoisie grecque, grande ou moyenne, qui n’a pas l’habitude de payer des impôts et n’aime pas rendre de comptes, elle s’oppose déjà de toutes ses forces au gouvernement. Elle a commencé sa pression en retirant 14 milliards des guichets des banques grecques. Autant dire qu’elle n’acceptera pas sans rien faire d’augmenter le Smic et de payer des impôts.
Que les électeurs de Syriza en soient conscients ou pas, leur vote a, de fait, engagé une épreuve de force. Oh, les mesures de Tsipras ne sont pas révolutionnaires et elles ne suffiront pas à sortir la Grèce du chômage et de la misère ! Syriza et les dirigeants européens peuvent d’ailleurs en rabattre et négocier de telle façon que chacun sauve la face sur le dos des classes populaires grecques.
Mais le peu que Tsipras a promis aux plus démunis devra être pris sur la bourgeoisie et fera l’objet d’un bras de fer entre, d’un côté, les classes populaires et, de l’autre, la classe capitaliste. Cela ne dépend pas seulement de la détermination d’un homme ou d’un gouvernement, ni même de sa force de conviction.
La seule garantie que le Smic et les pensions augmentent et qu’il y ait les embauches promises dans la fonction publique, réside dans la mobilisation des travailleurs et dans leur organisation. Le plus dur reste donc à faire pour les travailleurs grecs et ils doivent pouvoir compter sur notre solidarité.
Cette solidarité commence par rejeter les laquais de la bourgeoisie qui veulent nous opposer aux Grecs en nous expliquant que, s’ils ne payent pas leur dette, cela coûtera 600 € par Français. La population grecque n’est pas plus redevable de la dette grecque que nous ne le sommes de la dette française.
Toutes ces dettes ont servi à sauver les banquiers, à commencer par les actionnaires du Crédit agricole et de la BNP et à faire des cadeaux au grand patronat. Alors, qu’ils s’en débrouillent entre eux !
Au-delà de la solidarité avec les travailleurs grecs, il faut rejeter la politique anti-ouvrière de notre gouvernement. Ici aussi, il faut dire que l’emploi, les salaires, les retraites, la vie des travailleurs, c’est ce que nous avons de plus cher. Ici aussi, il faut dire que les banquiers pourront bien attendre pour être payés !

Médiathèques d'Argenteuil : une remise en cause indigne des moyens



Attaques contre les médiathèques une attaque inadmissible mais bien symbolique

Lors de leur journée de grève de samedi, les agents de la bibliothèque nous ont distribué un tract expliquent leur mouvement. Nous en extrayons les deux passages suivant :
« restrictions des moyens : baisse du budget 2015 de 17% par rapport au budget voté en 2014. Perte de 50% du budget depuis 6 ans. Non remplacement des départs à la retraite et des mutations. Non-renouvellements de 2 personnes contractuelles au 1er trimestre 2015. Au 1er avril 2015 : 6 postes en moins au total. »
« Conséquences immédiates pour vous : Baisse des achats de documents (nouveautés, livres, DVD et CD, 49 magazines en moins). Suppression de l’offre de livres numériques accessibles gratuitement en ligne (Bibliovox). Suppression du portage à domicile pour les personnes ne pouvant se déplacer. Suppression de nombreuses animations : lectures à l’hôpital, ateliers numériques, ateliers d’aide à l’apprentissage du français, diminution de l’accueil des groupes scolaires, etc… »

         Voilà l’expression des choix de la municipalité : une attaque drastique contre la culture ! Et cette attaque a valeur de symbole.


un service public pour ceux qui ont du mal à lire et à écrire, pour les nantis est-ce bien utile ?



La fonction est maintenue sur le papier, mais pas dans la réalité ? (le titre est nous)

Nous avons reçu le message suivant que nous reproduisons bien volontiers :

« L’écrivain public municipal qui était en place dans les maisons de quartiers se voit notifier son non renouvellement de contrat.
"Si le contrat de cet agent sera effectivement supprimé, la fonction d’écrivain public, elle, ne le sera pas." Signé le dir cab.
C'est bizarre de ne pas renouveler le contrat d'une personne alors que la fonction est maintenue. Chasse au sorcière des nouveaux Maîtres de la cité ou redéploiement interne d'un agent territorial qui aurait les compétences ou externalisation de la mission à un opérateur privé ?
Est-ce que cette question aurait sa place au salon du livre demain si quelqu'un croise un des Maîtres du château. »