ALSTOM :
les grandes manœuvres capitalistes et les gesticulations du gouvernement
Patronat comme gouvernement
nous serinent qu’il n’y a plus d’argent, qu’il faut se serrer la ceinture pour
que les entreprises aillent mieux. Mais les grandes manœuvres capitalistes sont
reparties à coups de dizaines de milliards. Après le rachat de SFR par
Numericable, le groupe américain General Electric et l’Allemand Siemens sont en
lice pour acheter la branche énergie d’Alstom.
Il y a
de quoi être révolté par ce Monopoly capitaliste où les travailleurs sont
vendus, achetés, loués, licenciés comme s’ils étaient des pions et sans, bien
sûr, qu’ils aient leur mot à dire.
Mais
l’agitation du gouvernement est tout aussi écœurante. Il s’excite et fait mine
d’œuvrer pour l’intérêt supérieur en poussant l’offre de Siemens. Mais Hollande
et les ministres qui s’agitent autour de lui savent que la décision ne leur
appartient pas. Ils savent que dans cette société le pouvoir est dans les mains
de ceux qui détiennent les capitaux.
Si les
grands actionnaires d’Alstom, à commencer par Bouygues, actionnaire pour 29%,
trouvent plus d’intérêt à vendre à GE qu’à Siemens, ils vendront à GE. N’en
déplaise au gouvernement, à Montebourg et ses sornettes patriotiques.
Quant
au sort et aux intérêts des travailleurs, ils n’entrent ni dans les calculs des
capitalistes ni dans ceux du gouvernement. De l’avis de spécialistes, le rachat
par Siemens risquerait même d’entraîner plus de licenciements que celui de
GE !
Le
gouvernement se moque tout autant des travailleurs d’Alstom que des 11 000
salariés de GE qui travaillent en France. Il n’a d’ailleurs jamais rien trouvé
à redire contre Alstom alors qu’il enchaîne, depuis dix ans, plan de
licenciements sur plan de licenciements.
Qu’ils
soient Français, Américains, Allemands, Chinois ou autres, tous les groupes
capitalistes sont à mettre dans le même sac. Et les travailleurs de Belfort en
savent quelque chose. Qu’ils travaillent chez Alstom ou chez GE, ils ont été
confrontés aux suppressions d’emplois, aux restructurations, au chantage à la
compétitivité. Seule différence… GE paye mieux qu’Alstom !
Comme
l’a dit un ouvrier d’Alstom, « peu importe la couleur du bleu de travail,
l’important est d’avoir du travail ». Alors, laissons les bonimenteurs de
foire discourir sur l’indépendance de la France et pleurer sur la perte des
fleurons français. Ils ne sont bons qu’à cela.
La
seule marge de manœuvre que la bourgeoisie laisse au gouvernement, c’est de
décider comment et par quels biais il fera payer la population. C’est un sale
boulot, mais le gouvernement socialiste le fait sans rechigner.
Mardi,
Valls présente au Parlement son plan de stabilité. Il est fier de sa copie et
de ses ministres qui savent compter en milliards et enrober le tout avec des
mots comme « justice sociale ». Regardez comment Marisol Touraine,
ministre de la Santé, présente les dix milliards de coupes à réaliser dans la
santé comme une chance pour moderniser les soins !
Mais,
derrière ces chiffres, il y a des malades qui attendent des mois pour se faire
opérer et qui seront plus nombreux demain. Il y a ceux qui sont poussés hors de
l’Hôpital alors qu’ils ne tiennent pas debout au prétexte de chirurgie
ambulatoire. Il y a ces retraités étranglés par les hausses d’impôt et la vie
chère qui se privent, réduisent leur chauffage, ne sortent plus.
Valls a
fait un geste pour faire rentrer dans le rang quelques trublions
socialistes : il ne touchera pas aux petites retraites et le plan pauvreté
ne sera pas suspendu : vous parlez d’une avancée !
Qu’on
soit retraité, en activité ou au chômage, nous sommes tous attaqués, jusqu’au
plus pauvre. Si ce n’est par le gel des salaires dans la Fonction publique ou
la désindexation des prestations sociales et des retraites, ce sera par les
coupes dans les budgets des collectivités locales et des services publics.
Et tout
cela pourquoi ? Pour que le grand patronat bénéficie de 40 milliards de
baisse de cotisations et d’impôts, sommes que l’on retrouvera dans le casino
capitaliste. Il faut dire non à cette politique !
Tant
que Valls n’a affaire qu’aux couinements de quelques députés socialistes
faciles à faire taire et à la passivité des dirigeants syndicaux, les
mouvements de menton lui suffiront pour passer en force. Mais si, demain, le
désaveu des classes populaires qui s’est exprimé aux Municipales s’exprimait
dans la rue, il en irait tout autrement.
Pour
dénoncer cette politique anti ouvrière et cet ordre social capitaliste qui fait
des travailleurs des pions, il ne faut pas se contenter d’exprimer son dégoût
envers le Parti socialiste, il faut manifester sa colère et défendre ses
exigences.