Nous avons découvert une nouvelle fois cette "tribune" en même temps que
le reste de la population. Voilà ce que l'actualité aurait pu, adaptée à
la situation d'Argenteuil, nous amener à dire, en adaptant l'extrait suivant de notre
hebdomadaire Lutte Ouvrière de cette semaine (en vente au Presse-papier -1 euro-)
Gattaz et son million
d'emplois : je veux tout et je ne donnerai rien
Dès
la conférence de presse de Hollande, Pierre Gattaz, le président du Medef, a
salué « un discours qui va dans le bon sens ». Il est revenu sur
l'idée d'un million d'emplois supplémentaires que pourraient créer les
entreprises, à certaines conditions.
Son appel à créer un million d'emplois,
signé dès fin octobre par les fédérations du Medef, était à usage interne, avec
la volonté de poser au promoteur d'un pacte de confiance. Pour répondre aux
désirs des patrons, Hollande n'avait pas besoin de cet électrochoc, comme le
qualifie Jérôme Frantz, le président de la Fédération des industries mécaniques
(FIM).
Cette complicité affichée entre Hollande
et le patron des patrons pour, paraît-il, sauver l'emploi est touchante. Ces
deux compères nous jouent ce qui pourrait être une véritable comédie, si les
conséquences pour les travailleurs n'étaient pas aussi graves.
Gattaz n'a d'ailleurs pas attendu pour
préciser : « Je ne signerai jamais un engagement juridique sur le
nombre d'emplois créés. Il ne faut pas commencer à remettre des
contraintes aux entreprises. » D'autres représentants patronaux, qui
trouvent que le président du Medef en fait parfois un peu trop, ont renchéri.
« Nous n'avancerons jamais de chiffre. On ne peut pas faire de pari sur la
capacité des entreprises à créer des emplois, car celle-ci dépend avant tout
des commandes », a déclaré Frédéric Grivot, le vice-président chargé de
l'industrie à la Confédération générale des petites et moyennes entreprises
(CGPME). Le patron de Total, Christophe de Margerie, a ajouté : « Je
préfère éviter le côté « je te donne ceci, tu me donnes cela », parce
que, dans certains métiers comme le nôtre, ce n'est pas aussi facile. »
Comment donc !
Le Medef réclame une baisse des
prélèvements obligatoires de 100 milliards d'euros, la réduction des
dépenses publiques, la simplification des normes juridiques pour les
entreprises et un peu plus de considération, car « parler de cadeau fait aux
patrons (...) c'est insupportable à entendre », parole de Gattaz !
Finalement, conclut-il, « les
créations d'emplois, c'est par la confiance que cela va passer ». Eh bien,
les travailleurs n'ont aucune raison de faire confiance ni aux patrons, ni au
gouvernement.
Sylvie MARÉCHAL