La journée CGT du 6
février : quelle riposte au patronat et au gouvernement ?
La CGT appelle à une journée
nationale interprofessionnelle de mobilisation le 6 février. Dans son
tract national, la confédération explique que « les motifs
d'insatisfaction et les raisons d'exprimer notre mécontentement ne manquent
pas ». C'est le moins qu'on puisse dire ! Face à la guerre sociale
menée par le grand patronat à coups de plans de licenciements, de pressions sur
les salaires et les conditions de travail, face à la politique de régression
sociale orchestrée par le gouvernement, il faudrait en effet non seulement que
les travailleurs expriment leur mécontentement, mais qu'ils se préparent à
lutter pour leurs intérêts vitaux.
Malheureusement, les journées d'action
organisées par la CGT, singulièrement depuis l'arrivée au pouvoir de Hollande,
sont restées dans le flou quant à leurs objectifs et on n'a distingué aucun
plan d'ensemble visant à préparer la riposte du monde du travail aux attaques
qu'il subit.
Certes la CGT, contrairement aux autres
confédérations, n'a pas signé tous les accords de régression sociale concoctés
par le patronat et le gouvernement. Certes, elle appelle à cette mobilisation
interprofessionnelle alors que les autres confédérations s'y refusent. Mais les
travailleurs seraient en droit d'attendre des perspectives claires, des
objectifs de lutte qui correspondent à leurs besoins, afin de leur permettre de
se mobiliser en nombre croissant.
Même face au chômage, la menace qui pèse
le plus fortement sur la vie et la conscience du monde du travail, la
confédération n'avance aucune revendication crédible.
Aux militants qui critiquent la mollesse –
pour le dire gentiment – des propositions de la direction confédérale, les
responsables répondent systématiquement : « Nous sommes pour la
lutte, mais on ne déclenche pas une grève générale en appuyant sur un
bouton ». Mais il ne s'agit pas de déclencher le grand soir, il s'agit de
préparer sérieusement la riposte des travailleurs, et pour cela de leur dire
clairement où il faudrait aller et comment.
Les travailleurs, les militants qui se
saisiront de cette journée pour protester et manifester auront raison de le
faire. Mais ils seront aussi en droit de poser des questions aux dirigeants de
la CGT. Car tôt ou tard il faudra bien donner vie à un mouvement d'ensemble,
unissant tous les travailleurs dans la lutte sur des objectifs propres à les protéger
des conséquences de la crise, comme par exemple l'interdiction des
licenciements.
Et si la direction de la CGT ne veut pas
s'y préparer, les travailleurs devront le faire eux-mêmes.
Paul GALOIS
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