Comme ses prédécesseurs,
Hollande mène une politique de classe
Beaucoup, à droite comme à
gauche, critiquent la politique du gouvernement en accusant Hollande
d’indécision et de manque d’autorité. Même les psychologues s’en mêlent,
expliquant les nombreux changements de pied de Hollande par« son
enfance passée à faire le grand écart entre une mère de gauche et un père de
droite » !
Il est ridicule d’allonger Hollande sur le
divan du psychanalyste pour comprendre sa politique. Elle est celle de tout
président de la République : elle vise à préserver le système capitaliste
et la classe qui en profite, la bourgeoisie. Si Hollande donne l’impression de
changer de discours en permanence et de ne pas savoir où il va, c’est qu’à la
différence de la droite, il ne veut pas l’assumer ouvertement.
Les socialistes au pouvoir sont dans le
double discours, coincés qu’ils sont entre les attentes de leur électorat et
les attentes de la bourgeoisie dont ils sont les gestionnaires fidèles. Mais
ils font la politique que le patronat leur demande.
Pour ArcelorMittal, Hollande a défendu
Mittal malgré la pression en faveur de la nationalisation du site de Florange.
Face à la fermeture de l’usine PSA d’Aulnay-sous-Bois, il a défendu la famille
Peugeot contre les ouvriers qui se sont battus quatre mois.
Hollande a renié son engagement électoral
de faire payer un peu plus d’impôt aux plus riches en capitulant face aux
« pigeons » et en annulant la taxe sur les résultats des entreprises.
Mais il n’a pas reculé sur les impôts payés par les travailleurs. Sur la TVA,
qui augmentera le 1er janvier prochain, le gouvernement ne recule pas, alors
même que la TVA est l’impôt le plus injuste qui soit parce qu’il pèse d’abord
sur les classes populaires. C’est une politique de classe, c’est un
« cap » politique !
Hollande gouverne pour servir les intérêts
des capitalistes ; il a été formé, sélectionné pour cela. On nous dit que
nous sommes en démocratie et que la population choisit ses dirigeants, mais une
série de filtres présélectionne le personnel politique en fonction de son
dévouement au système.
Pour être à la tête des grandes villes,
des départements, des régions ou au gouvernement, il faut avoir montré patte
blanche aux financiers et aux capitalistes. Il faut avoir fait la preuve de sa
loyauté. De ce point de vue, il n’y a pas de différence entre Sarkozy et
Hollande.
Si la situation a empiré avec Hollande, ce
n’est même pas une question de différence de politique car celle de Hollande et
de Sarkozy se ressemblent comme deux gouttes d’eau. C’est que la crise
économique s’approfondit et que les attaques du patronat contre la classe
ouvrière redoublent d’intensité.
Chaque fermeture d’usine ou suppression
d’emploi est une attaque de plus contre les travailleurs. Rien ne pousse, par
exemple, Pinault, une des plus grandes fortunes du pays et actionnaire
principal de La Redoute, à céder son entreprise en menaçant 700 employés à
Roubaix, si ce n’est sa rapacité. C’est aussi pour faire plus de profits que
Goodyear ne veut plus produire de pneus à Amiens et programme 1173
licenciements.
Les ouvriers de FagorBrandt, Alcatel, de
l’agroalimentaire en Bretagne, ne sont pas victimes de la crise, ils sont
victimes de la voracité capitaliste. Car ces entreprises que l’on nous présente
comme en très grande difficulté sont liées à des groupes d’actionnaires et à
des banques qui continuent de s’enrichir. Leur interdire de licencier serait
une mesure de salut public.
Sauf à y être contraint par une
mobilisation massive des travailleurs, le gouvernement Hollande- Ayrault
n’interdira pas au patronat de licencier. Il ne fera rien qui s’oppose aux
intérêts des capitalistes. Il en est, au contraire, le complice et le serviteur
fidèle.
Pour servir le patronat, surtout le grand
patronat, le gouvernement lui a fait le cadeau du crédit d’impôt compétitivité,
il a légalisé la flexibilité et le chantage à l’emploi, il s’est attaqué aux
retraites et poursuit les coupes dans les services publics. Faire passer une
telle politique comme étant favorable aux intérêts des travailleurs nécessite
bien quelques hésitations et autres contorsions ! C’est le lot de tous
ceux qui gouvernent et qui sont payés pour justifier et faire passer auprès de
la population les mauvais coups décidés par les grands actionnaires et autres
PDG.
Au-delà de la politique
anti-ouvrière du gouvernement, les travailleurs doivent viser aussi ceux qui
tirent les ficelles, la bourgeoisie, les licencieurs, les exploiteurs. Il leur
faut se défendre contre les licenciements, contre la dégradation de leur
pouvoir d’achat, contre l’aggravation de l’exploitation, contre les cadeaux
faits au patronat qui se traduisent en nouveaux impôts pour tous.
Alors que les capitalistes leur
mènent la guerre sociale, les travailleurs doivent lever leur propre drapeau,
celui de la lutte de classe.