mardi 8 octobre 2013

3M Beauchamp : il y a du pognon, avec la lutte ça peut coller

Les salariés du groupe américain 3M à Beauchamp craignent pour leur emploi. Une des principales productions, le fameux scotch, va être transféré aux Etats-Unis.
      Fondé dans le Middle Ouest il y a plus d’un siècle, 3M serait présent dans plus de 70 pays, dont 40 avec des sites de production et 35 avec des laboratoires de Recherche et de Développement. C’est un de ces groupes de la mondialisation capitaliste.
     A l’échelle de la planète, ces grands groupes qui ont le pouvoir localisent un jour ici, délocalisent un autre jour là, transfèrent, rapatrient, installent, désintallent, au gré de leurs calculs variables pour réaliser le profit maximum. C’est le capitalisme et ses fléaux où, sauf l’exploitation, rien n’est jamais sûr pour les travailleurs qui peuvent être victime, du jour au lendemain d’une décision prise ici ou aux quatre coins de la planète.
     Mais en attendant, une chose est sûre pour ce type de grand groupe. Il y a du cash.
     L’an passé, le groupe 3 M a dégagé un profit de l’ordre de 4,5 milliards.
     Les travailleurs de Beauchamp sont à juste titre inquiets. Mais avec cette somme, il y a de quoi, production de scotch ou pas, payer largement un salaire à vie pour tous les travailleurs !

Usine 3 M au Kansas : les production vont et viennent
Aux Etats-Unis, en France, au Brésil, les travailleurs toujours inquiets.

Safran-Snecma : usine de Gennevilliers, extraits du bulletin d’entreprise Lutte Ouvrière

Reconnaissance bien méritée
La semaine dernière, nous, les monteuses cire des Fonderies, sommes montées au bureau du directeur pour porter une pétition qui réclame la catégorie A des « Travaux Pénibles ».
     Nous voulons que l’on reconnaisse à sa juste valeur la souffrance au poste pour toutes les années passées. Le message est très clair…

Ni vu ni connu je t’embrouille
Safran distribue tous les ans 50 millions d’intérêts aux banques pour 1200 millions de prêts, c’est-à-dire 800€ par salariés.
     Depuis 2007, les actionnaires ont reçu 1300 d’euros, ce qui aurait comblé largement la dette. C’est donc bien nous les travailleurs qui payons l’ardoise et les profits des actionnaires.

Allez comprendre
Quand vous circulez aux Forges, « Petit Charles » vous fait remarquer que vous ne devez pas être en manches courtes.
C’est bien la première fois qu’un chef nous dit de ne pas relever les manches.

Le pré… karité n’est pas un champ de fleurs exotiques
Il y a de nombreux intérimaires dans l’usine. La Snecma profite ainsi du chômage pour développer la précarité.
     Quant à « l’accroissement temporaire d’activité », il devient permanent, alors l’embauche de tous les intérimaires doit être immédiate.

Parole, parole, parole
Lors d’une réunion au BA, « Guacamole » se vantait d’offrir le petit déjeuner. Sauf qu’après 10 minutes, les vrais organisateurs de l’en-cas venaient récupérer café et croissants.
     Que voulez-vous, il a gardé « l’avocat…ion » des effets de manche.

Nous n’avons pas la gale
La direction aime bien inventer son propre langage. La mode actuelle, c’est qu’à chaque problème rencontré qui engendre un ralentissement de production ou un inconvénient dans le travail, elle appelle cela un « irritant » ; ça la gratte quand quelque chose bloque. Il y a des fois où elle pense que nous  aussi nous sommes des irritants. Devenons carrément son poil à gratter !

Il y a du boulot pour tous
La direction Fonderie avait annoncé à 4 intérimaires du Montage Cire, que seules deux d’entre elles seraient embauchées, et c’est malheureusement chose faite.
La direction a viré deux de nos camarades, qui ont besoin de leur travail pour vivre, c’est écoeurant.

Les RH parlent aux RH
Snecma et Hispano ont lancé dernièrement une émission de radio : « Parlons RH » avec une journaliste connue de RTL.
À les entendre, tout irait bien dans ces sociétés, en terme d’évolution de carrière et de mutation.
On n’est vraiment pas sur la même longueur d’ondes.

Et s’ils n’ont que ça à faire, alors que la direction ne vienne pas nous demander plus au travail.

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RATP : dépôts de bus dont celui de Nanterre, extraits du bulletin Lutte Ouvrière

Austérité d’un côté, profits de l’autre
Le STIF annonce une prochaine hausse des tarifs de la RATP suite à la hausse de la TVA en 2014, qui passera de 7% à 10% sur le prix des transports.
     C’est toute la population qui va payer cette hausse, dont la finalité est de financer, non pas les transports en commun, mais le cadeau de 20 milliards offert par le gouvernement aux patrons (Crédit Impôts Compétitivité Emploi).
     Le gouvernement continue de vider les poches des travailleurs pour remplir celles du patronat.

Et pourquoi pas le Fer ailleurs ?
Mongin vient d'être nommé président de « Fer de France ».
     Normal, avec toutes les casseroles et les gamelles qu'il traîne derrière lui.

Ils ne nous ont pas manqué
La semaine dernière les Responsables des Ressources Humaines étaient en séminaire.
     Au programme la prévention des risques psycho-sociaux.
     Une gageure pour ceux qui se sont fait une habitude de faire pression sur les malades et les inaptes !

Des promesses…
La RATP promet dans toute la presse un « choc de propreté dans le métro ».
On aimerait bien que l’onde de choc atteigne les bus !

Jusqu’à la corde
15 anciens ouvriers de PSA viennent d’être formés en tant que machinistes sur la centaine que la RATP s’est engagé à embaucher.
     La direction dit avoir du mal à trouver des candidats chez les anciens de PSA.

     Après s’être fait exploiter pendant des années chez PSA et vu le boulot qu’on leur propose, on les comprend !

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lundi 7 octobre 2013

Editorial des bulletins Lutte Ouvrière d'entreprise du lundi 7 octobre 2013

Non à la liberté d’exploiter

Avec l’ouverture dimanche dernier d’un grand nombre de leurs magasins, Castorama et Leroy-Merlin ont maintenu la pression sur le gouvernement pour obtenir l’autorisation permanente d’ouvrir le dimanche.
     Il s’agit là d’une vaste campagne de propagande patronale dont le but n’est pas de simplifier la vie des bricoleurs du dimanche mais de faire passer l’idée que le patronat doit avoir le droit, si les affaires et le commerce l’imposent, d’ouvrir en tout lieu et en tout temps.
      L’enjeu dépasse Castorama et Leroy-Merlin d’autant qu’ils se débrouillent déjà très bien pour ouvrir le dimanche, avec mille et une dérogations. L’enjeu, c’est le droit pour le patronat de faire ce qu’il veut, quand il veut, avec ses salariés.
     La question pour les travailleurs n’est pas de savoir s’il est pratique ou non de pouvoir faire ses courses le dimanche, mais de savoir si l’on accepte d’être malléable et corvéable à merci.
     Bien des salariés travaillent déjà le dimanche, dans les hôpitaux ou dans les transports, mais c’est une nécessité sociale. Par contre, rien de justifie de sacrifier ses loisirs, son repos et sa famille au nom de la rentabilité patronale.
     En tant que salarié, travailler le dimanche est un sacrifice et cela doit suffire pour dire non à la généralisation du travail dominical.
     Le patronat, Medef en tête, en profite pour mener une campagne idéologique contre les syndicats et contre les travailleurs qui voudraient lui résister. Il faut que les travailleurs répondent à cette campagne et opposent à la propagande patronale leurs revendications et leurs intérêts.
     Pour un salarié invité sur les plateaux de télé afin d’y défendre le droit de travailler le dimanche, combien subissent le chantage patronal, combien résistent et sont forcés de se taire pour ne pas perdre leur emploi ?
     Les salariés « volontaires » l’expliquent eux-mêmes. S’ils demandent à passer leur dimanche à vendre du matériel de bricolage, c’est qu’ils y sont poussés par la nécessité. C’est qu’ils ont besoin de ces 200 ou 300 € pour joindre les deux bouts !
     Comme les heures supplémentaires ou le travail de nuit, le travail du dimanche n’a rien à voir avec le volontariat : c’est pour les travailleurs sous-payés une situation imposée par leur entreprise ou par leurs salaires de misère.
     Salaires de misère que l’on trouve justement chez Sephora, marque du groupe de luxe LVMH de Bernard Arnault, première fortune française, ou chez Leroy-Merlin qui appartient à la famille Mulliez, troisième fortune du pays. Ce n’est pas un hasard ! Les actionnaires sont d’autant plus riches que les employés sont mal payés et mal traités, harcelés pour faire du chiffre, contraints aux temps partiels.
     Si le patronat de la distribution obtient que se généralise le droit d’ouvrir le dimanche, l’exception deviendra la règle et les majorations du dimanche ou de nuit, l’exception ! Quant au prétendu volontariat, il n’en restera rien.
     Dans sa propagande, le patronat nous sert, comme toujours, l’argument de l’emploi et de la croissance. Quelle hypocrisie ! Un bricoleur ne renoncera pas à l’achat d’une perceuse parce que son magasin ferme un jour par semaine.
     Quant au chiffre d’affaire réalisé le dimanche par les magasins qui ouvriront, il sera perdu par d’autres, plus petits. Car ce n’est pas l’ouverture des magasins le dimanche qui fera que les travailleurs auront plus d’argent à dépenser !
     La campagne pour le travail du dimanche masque une campagne pour la liberté d’exploiter sans entrave. Oui, le travail du dimanche est devenu le symbole du combat entre les travailleurs qui veulent préserver leurs droits et le patronat qui veut les démolir un à un.
     Le comble est que ce grand patronat rapace et cynique mène sa campagne au nom de la « liberté du travail » ! Mais qui est libre de travailler ou de ne pas travailler dans cette société ? Sûrement pas les 5 millions de femmes et d’hommes réduits au chômage, qui cherchent désespérément un travail !
     Pas les anciens, licenciés ou poussés dehors à quelques trimestres de leur retraite, pas les nombreuses employées à temps partiel qui rêvent d’un temps complet, ni les CDD, ni les intérimaires !
     Et une fois dans l’entreprise, quelle liberté reste-t-il ? Sûrement pas celle de choisir les jours et les horaires travaillés ! Non, il n’y a pas de « liberté du travail », la seule liberté qui s’impose dans la société capitaliste est la liberté d’exploitation.
      A nous de la combattre pour nos libertés et nos droits : le droit à un travail et à un salaire décent, le droit de ne pas passer sa vie à se faire exploiter ; le droit des travailleurs à profiter des richesses de la société, qu’ils sont les seuls à créer !

Un communiqué de Nathalie Arthaud

Pour un cadeau au Medef, un coup sur les classes populaires

Une fois de plus, le gouvernement s’est couché devant le Medef, en retirant son projet de nouvelle taxe sur les entreprises. Oh, ce n’est même pas que cette taxe aurait vraiment fait mal au patronat, d’ailleurs, à l’origine, la réforme avait été demandée par le Medef. Mais comme elle ne s’est pas faite exactement comme il l’exigeait, le patronat a exigé son retrait.
       Après avoir fait semblant d’hésiter, le ministre Moscovici s’est exécuté en retirant cette mesure du projet de loi de finances 2014. C’est tout juste si Moscovici ne s’est pas excusé à genoux d’avoir osé envisager une réforme que le Medef n’avait pas dictée.
      Après ce joli cadeau aux riches, Moscovici a annoncé, dans la même émission, que la baisse de la TVA de 5,5 à 5% sur les produits de première nécessité au 1er janvier prochain, serait peut-être abandonnée. Ce minuscule avantage concédé aux ménages les plus pauvres était peut-être encore trop généreux !
     D’une main, le gouvernement annule une taxe qui aurait à peine égratigné les milliardaires, parce que ceux-ci ont froncé un sourcil ; de l’autre, il annonce que les dépenses indispensables de lait, de pain ou de viande des ménages populaires resteront, elles, plus lourdement taxées.
        Moscovici a ainsi résumé hier toute la politique de ce gouvernement : à genoux devant les patrons, et impitoyable pour les pauvres.

                                                                             Nathalie Arthaud, le 7.10.13.

Hygiène élémentaire

Dans une école maternelle d’Argenteuil, un élève s’est retrouvé au contact d’un produit de dératisation dans une cour d’école. Plus de crainte que de mal. Si cette situation n’est pas normale, au bénéfice de la Ville responsable des écoles, cette volonté de lutter contre les méchants rongeurs de l’ombre.

     Les locataires de la cité Joliot-Curie, qui dépendent d’AB-Habitat, eux, aimeraient que l’on ait la même élémentaire sollicitude à leur égard. Les rats pullulent dans la cité. Ce n’est bon ni pour les enfants ni pour les adultes. 

Roissy : pour les travailleurs, la nécessité de ne pas se laisser faire

Dans une affaire de changement d’entreprise de convoyage des passagers sur le tarmac de Roissy, des salariés s’étaient retrouvés licenciés alors qu’en pareil cas, les anciens salariés doivent être repris aux mêmes conditions dans la nouvelle entreprise ayant récupérés le contrat de transport auprès d’Aéroport de Paris. Cela n’avait donc pas été le cas.
     Trois ans plus tard, après moultes péripéties, la cour de cassation a donné raison à un certain nombre d’entre eux. Ils doivent être réintégrès.
     Il en aura fallu de l’obstination pour arriver à ce résultat.

     Un peu d’humour. La société qui avait repris l’activité de la précédente s’appelle Flybus. Ce nom, de la même famille que flybustier ?

Aide juridictionnelle : des crédits en baisse, un coup de canif contre les plus pauvres

Des avocats sont en grève aujourd’hui contre la diminution, dans le budget proposé par le gouvernement, de la somme consacrée à l’aide juridictionnelle, réduite de 32 millions d’euros.

     En diminuant le montant de cette enveloppe qui permettait chaque année aux 900 000 justiciables les plus pauvres de voir leurs frais de justice pris en charge par l’Etat, le gouvernement socialiste s’en prend une fois de plus aux classes populaires.