Roissy aérogare : posez les
valises !
À
Roissy, il y a des passagers, des bagages, beaucoup de bagages. Et donc des
bagagistes pour les manipuler.
Un Airbus ou un Boeing embarque plus de
300 passagers qui ont droit chacun à environ 23 kg de bagage en
soute. Pour les bagagistes, cela signifie 300 fois le poids d'une valise,
soit environ six tonnes. Ces valises, il faut les manipuler plusieurs fois, les
prendre une par une pour les transférer du tapis vers le container. Au début
cela se fait à hauteur d'homme, mais à la fin du chargement, les dernières
valises doivent être hissées au-dessus des autres, ce qui est autrement plus
pénible.
Sur
des courts ou moyens courriers, il y a une manipulation du tapis aux chariots,
une autre des chariots au tapis qui les monte à l'avion, et une autre encore du
tapis qui arrive à l'avion à la soute. Dans certaines soutes, le bagagiste est
à genoux sous un espace de 1,20 m de haut !
Les bagagistes relèvent de sociétés
sous-traitantes, divisées elles-mêmes en multiples sous-filiales, histoire de
contourner les lois et de diviser le personnel. C'est ainsi par exemple que les
bagagistes du groupe WFS n'ont pas eu la même participation d'une entreprise à
l'autre. D'autres, des bagagistes sûreté de Samsic, n'ont pas de pause repas.
Ils ont travaillé chez Netec, puis ont été transférés chez Alyzia, puis PMS, et
aujourd'hui ils sont Samsic, mais aucune de ces entreprises ne leur a payé la
pause repas, ce qui est illégal. Ils mangent donc leur casse-croûte ou leur
gamelle entre deux bagages, dans la crasse de la galerie où il fait froid
l'hiver et où, l'été, il manque des bouteilles d'eau.
Des conditions indignes, qui
mériteraient que les bagagistes posent une bonne fois les valises.
Correspondant LO