Il n’a pas fallu attendre l’automne pour voir les feuilles tomber ! Les fatidiques feuilles d’impôt sont arrivées dans les foyers. Tous ceux qui sont assujettis à l’impôt sur le revenu ont vu la note à payer s’alourdir par rapport à l’an passé. Au point que même des notables socialistes s’inquiètent de voir la pression fiscale – comme ils disent - augmenter. Non parce qu’ils se préoccupent tout d’un coup du sort de la population laborieuse. S’ils en discutent, c’est uniquement parce qu’ils craignent que cela ait des conséquences pour eux lors des prochaines élections qui auront lieu dans moins d’un an maintenant.
C’est qu’en effet, depuis l’accession des socialistes aux affaires, les mauvais coups n’ont cessé de pleuvoir sur les classes populaires : salaires bloqués pour ceux qui ont la chance de conserver leur travail ; prix qui s’envolent plus que jamais, tels ceux des fruits et légumes ; licenciements massifs, parfois par usines entières, comme à PSA Aulnay et à Goodyear Amiens, ou par pans entiers comme à Florange, sans que le gouvernement n’ait levé le petit doigt.
La liste est déjà longue de tous ces sales coups reçus. Et ça n’est pas fini. Il y a ceux déjà annoncés, comme la hausse de la TVA qui prendra effet dès janvier 2014 ou cette nouvelle mouture de la taxe carbone que les socialistes voudraient camoufler sous un autre nom. Sans compter ceux qui menacent.
Les ministres socialistes ont beau promettre – mais que valent de telles promesses ? - qu’il n’y aura plus d’augmentations d’impôt d’ici la fin du quinquennat, les mesures prises annoncent d’ores et déjà de nouvelles hausses de prix, à commencer par celles des produits de première nécessité.
Sans compter cette réforme des retraites à laquelle le gouvernement met la dernière main et qui prolonge et aggrave l’œuvre destructrice des réformes précédentes, mises en place par la droite.
Ainsi, on veut imposer à ceux qui entrent dans la vie active, mais aussi à ceux qui vont en sortir bientôt, de partir, après 42 d’années de labeur et d’exploitation, avec des retraites de plus en plus réduites, qui ne permettront pas de vivre pleinement leur retraite. Du moins pour ceux qui auront réussi à trouver un travail rémunéré et à le garder jusqu’au bout. Car si la situation reste en l’état, nombreux sont ceux qui risquent de se retrouver sans travail et donc sans salaire et sans avoir cotisé suffisamment avant d’avoir atteint l’âge légal de la retraite qui est en perpétuel recul.
C’est scandaleux. Alors que les progrès des connaissances et des techniques permettraient que les travailleurs ne soient plus considérés comme des machines que l’on met au rebut quand elles ne fonctionnent plus, les gens qui nous gouvernent nous considèrent comme des inutiles dès lors qu’on devient trop vieux, donc bons à jeter.
À mesure que ces mauvais coups s’accumulent contre le monde du travail, l’amertume et la colère grandissent dans la classe ouvrière.
Il est plus que temps que le monde du travail se fasse entendre haut et fort. Mais il faut le faire de la façon la plus claire possible. Et pour cela, il faut que cette colère s’exprime sur le terrain ouvrier, pas sur celui de ses pires adversaires.
Le 10 septembre, la CGT, FO, la FSU, Solidaires appellent à une journée de grèves et de manifestations. Personne ne se fait d’illusion sur le fait qu’une journée d’action, sans lendemain annoncé, empêchera le gouvernement de mettre en place son projet scélérat et encore moins le contraindra à changer de politique.
Mais en cette rentrée, c’est une première opportunité de crier notre colère et notre refus. Et c’est, du même coup, l’occasion de montrer à nos camarades de travail, aux travailleurs encore indécis ou fatalistes, que nombreux sont ceux qui refusent la résignation.
Il faut aussi montrer aux dirigeants des confédérations syndicales, qui prennent prétexte de la passivité des travailleurs pour justifier leur propre inertie, que le monde du travail en a assez de toujours subir, sans réagir.