lundi
19 novembre 2012
Un
État oppresseur, un peuple opprimé, deux peuples victimes de l’impérialisme
Les
raids de l’aviation israélienne ont fait 20 morts ce lundi. Au 6ème jour de
l’offensive, on compte déjà 98 Palestiniens tués et 3 morts du côté israélien.
Les dirigeants israéliens disent « cibler » leurs attaques sur le
Hamas. Qui peut croire un tel mensonge ? Il s’agit d’un territoire de 41 km de long sur 10 km de large, l’un des plus
densément peuplés au monde. Comment les bombes peuvent-elles faire le tri entre
les civils et les militants du Hamas ?
C’est un million et demi de femmes,
d’hommes, d’enfants qui sont pris sous les bombardements, prisonniers des
barbelés qui entourent la bande de Gaza. Il n’y a pas de refuge sécurisé, pas
d’échappatoire possible. Les blessés ne peuvent pas être soignés, l’aide
humanitaire ne peut plus arriver, la population est affamée. Gaza est de
nouveau plongée dans un enfer meurtrier.
Cette nouvelle attaque israélienne a été
préparée par le Premier ministre Netanyahou. Même s’il prend prétexte de tirs
de roquettes sur Israël pour faire porter la responsabilité des bombardements
sur le Hamas, l’initiative est de lui. Et il n’a pas choisi le moment par
hasard : les élections des députés étant le 22 janvier, Netanyahou est en
campagne électorale.
Tout au long de cette campagne, Netanyahou
a fait de la surenchère sécuritaire. Il a multiplié les sorties va-t-en-guerre
contre l’Iran et pour finir, il s’est lancé dans une guerre contre le Hamas
pour souder une majorité autour de lui. Les jours à venir nous diront s’il
mettra à exécution ses menaces d’une offensive terrestre ou s’il ne s’agissait
que de rodomontades électorales. Quoi qu’il en soit, le sang coule déjà et
l’État israélien bombarde en toute impunité.
Les dirigeants américains, et derrière eux
ceux des grandes puissances, font comme si les torts étaient partagés. Mais il
y a d’un côté, l’État d’Israël qui a spolié et chassé de sa terre le peuple
palestinien et qui continue à le faire en colonisant de nouveaux bouts des
territoires palestiniens. De l’autre, le peuple palestinien emprisonné dans des
territoires sur lesquels il est à la merci du pouvoir israélien. Il y a d’un
côté un État qui organise l’apartheid et de l’autre un peuple privé de droits.
Si tirer des roquettes sur Israël est une
politique aveugle et terroriste, bombarder une zone comme Gaza avec une
aviation hyper-perfectionnée ne l’est pas moins. L’offensive de l’hiver
2008-2009 qui avait fait 1 400 morts palestiniens, et 13 morts du côté
israélien est là pour nous le rappeler.
Rester neutre dans cette escalade
meurtrière, c’est se rendre complice du plus fort. Obama ou Fabius qui se
présentent en pacificateurs sont non seulement complices des exactions de
l’État d’Israël mais ils en sont responsables.
Le peuple israélien est lui-même victime
du jeu des puissances impérialistes. La politique des puissances impérialistes
et des sionistes a conduit à transformer les Palestiniens en prisonniers dans
leur propre pays mais elle a mis le peuple israélien dans la condition à peine
plus enviable de geôliers.
La richesse du Moyen-Orient, son pétrole
et sa position stratégique, a attiré les grandes puissances comme la chair
fraîche attire le chacal. Si les États-Unis ont fini par y installer
durablement leurs intérêts, d’autres s’y sont essayé, la Grande-Bretagne et
la France en
tête. Chacune a contribué à découper la région, à mettre des frontières là où
il n’y en avait pas. Leur méthode a été de diviser pour régner, de monter les
peuples les uns contre les autres.
La responsabilité des dirigeants
israéliens a été d’accepter d’être le jouet de l’impérialisme américain en
contrepartie de son soutien militaire, diplomatique et financier pour conserver
un territoire et un État excluant le peuple palestinien. C’est ce qui a coupé
Israël de ses voisins.
Il n’y a pas d’autre avenir pour les
peuples du Moyen-Orient que de s’entendre. Est-ce impossible ?
Souvenons-nous comment, pendant longtemps, on a transformé nos voisins
allemands en ennemis héréditaires. Les Israéliens ne sont pas seulement voisins
des Palestiniens, ils vivent entremêlés.
Les puissances impérialistes ont poussé
cette région du monde dans une impasse tragique. Le capitalisme ce n’est pas
seulement l’exploitation, les bas salaires, la misère, c’est aussi la guerre.
Et l’on voit que l’on peut passer, très vite, de l’un à l’autre.
Faire disparaître les guerres, c’est
renverser l’impérialisme, c’est faire disparaître le capitalisme. Dans ce
combat, le sort des classes exploitées et celui des peuples opprimés ne font
qu’un.