mardi 21 août 2012

Montebourg : une révolution qui ne fera pas mal au patronat


Lors de la « Fête de la Rose » de sa région, la Saône-et-Loire, Montebourg a déclaré que le projet des socialistes au gouvernement était de conduire la France sur la voie de la « troisième révolution industrielle ».
     Mais les déclarations peuvent être ampoulées, leur contenu n’en reste pas moins dérisoire. Car la révolution en question tient dans la rencontre entre « énergies renouvelables » et « technologies numériques », le tout additionné de propos vigoureux contre les « excès du pouvoir des financiers sur les entreprises » et en faveur du« patriotisme industriel ».
     Pas de quoi inquiéter les patrons qui décident des plans de suppressions d’emplois. Montebourg n’est pas près de les en empêcher !
     Certains de ces patrons ont même tout lieu de se réjouir, car cela annonce une fois encore des aides et des subventions pour eux.

Incendies dans les Landes : les économies de moyens aggravent la catastrophe


Aucun canadair n’est plus installé à demeure dans le Sud-ouest. Ils n’étaient donc pas proches des lieux de l’incendie qui a ravagé au moins 550 hectares près de Lacanau et des heures précieuses ont été perdues dans la lutte pour maîtriser les flammes.
     Début juillet, les pilotes de canadairs s’étaient mis en grève pour dénoncer le manque de moyens et les économies sur l’entretien des avions.
     L’incendie des Landes illustre les conséquences de cette politique d’économies que l’État applique dans tous les domaines, y compris les services les plus indispensables.

lundi 20 août 2012

Editorial des bulletins d'entreprise Lutte Ouvrière du 20 août


Les affameurs 

Alors que l’actualité la plus chaude est la canicule et que l’on nous dit en long, en large et en travers comment se protéger et s’hydrater, une information autrement lourde de conséquences est passée inaperçue : la flambée du prix des céréales.
     Depuis le mois de juillet, le cours mondial des céréales s’est envolé. Sur deux mois, le maïs a augmenté de 50% entraînant dans son sillage le prix du blé, du soja et bientôt de la viande puisqu’aux Etats-Unis, des élevages entiers sont abattus faute de pouvoir nourrir les bêtes. C’est donc à une hausse de toute la chaîne alimentaire qu’il faut s’attendre et à de nouvelles privations pour les classes populaires.
     Même ici, en France, dans un pays dit « riche », combien de familles frappées par le chômage, par des salaires et des retraites de misère, ont du mal à faire face à l’envolée du ticket de caisse ? Combien de ménagères renoncent à l’achat de fruits, de légumes frais ou de viande ? A voir le succès des restaurants du cœur et des épiceries sociales, les produits alimentaires de base ont atteint les limites acceptables pour beaucoup.
     Mais si cette hausse des prix dans l’alimentation n’est pas encore, ici, une question de vie ou de mort, ça l’est et ça le sera dans certains pays pauvres pour des millions de personnes. En 2007-2008, l’explosion des prix des céréales avait provoqué une des plus grandes crises alimentaires. Des émeutes de la faim avaient alors secoué une grande partie des pays pauvres, de Dakar à Mexico en passant par Le Caire. Aujourd’hui ces prix se rapprochent des records de 2008. Une telle hausse, si elle se maintient, est la famine assurée pour des millions de personnes qui se battent déjà pour survivre au jour le jour. Pour beaucoup d’entre eux, c’est une condamnation à mort.
     « En temps normal » comme l’on dit, quand il n’y a pas de crise alimentaire, 37 000 personnes meurent de faim chaque jour, un enfant meurt de faim toutes les cinq secondes.
     Comment accepter ce drame humain alors que l’agriculture moderne peut nourrir deux fois la population de la planète ? Comment accepter que les premiers affamés soient des paysans, tout à fait capables de cultiver la terre pour se nourrir, eux et leur famille, mais qui ne le peuvent plus parce qu’ils ont été ruinés et chassés de leur terre par les requins de l’agroalimentaire ?
     Certes, une des pires sécheresses sévit actuellement dans les principaux Etats américains producteurs de maïs et de soja et la météo fait craindre une chute de rendement en Russie et en Ukraine. Mais dans une organisation sociale normalement constituée, où la vie humaine compterait, on chercherait à faire face à ces catastrophes climatiques en mettant en commun ce que l’on a, en répartissant les stocks, en organisant la distribution rationnellement, en anticipant.
     C’est l’inverse qui se passe ! Dans ce système capitaliste, affamer des millions d’êtres humains peut rapporter gros. La sécheresse fait et fera le malheur de millions de personnes mais elle fait le bonheur des spéculateurs. Les récoltes seront moindres ? Bonne nouvelle pour les spéculateurs qui vont pouvoir parier à la hausse ! Les stocks de céréales diminuent ? C’est l’occasion pour les spéculateurs de les racheter et de faire monter les enchères.
     C’est même une occasion en or puisque, si l’on en croit une étude de la Deutsche Bank, le maïs a offert, à égalité avec l’or, le meilleur rendement des actifs financiers sur ces cinq dernières années. Quoi d’étonnant à ce qu’aujourd’hui 85 % des achats de céréales soient des achats spéculatifs !
     Les financiers qui ne trouvent plus leur compte en spéculant sur l’immobilier, sur les valeurs d’internet ou sur les actions se sont jetés sur le marché des matières premières. Le maïs, le blé et le soja sont pour eux des « actifs financiers » comme les autres, sur lesquels ils misent sans retenue, quand bien même ils affament les millions de personnes pour qui c’est le pain quotidien.
     Le capitalisme transforme tout en actif financier, en spéculation, en profit. Face à ce fonctionnement aveugle de l’économie, la vie humaine ne vaut rien. Remettre les hommes, leur vie, le progrès social au cœur de la société, c’est se débarrasser du capitalisme et refonder une économie organisée collectivement non pas pour rapporter du profit à une minorité toujours plus riche mais pour répondre aux besoins et aux aspirations de tous.

Tunisie : grèves et manifestations à Sidi-Bouzid



La ville d’où était partie la vague de révolte qui avait mis fin au régime de Ben Ali en 2011, a connu mardi dernier une journée de grève générale et de manifestation. Dans cette région particulièrement pauvre, rien n’a changé pour la population : le chômage et la misère sont toujours là et s’y sont ajoutées les coupures d’électricité et d’eau en pleines fêtes du Ramadan. Les manifestations organisées fin juillet pour protester contre cette situation ont été réprimées durement et une quarantaine de personnes emprisonnées.
     C’est entre autres pour réclamer leur libération et pour dénoncer un régime qui répond aux revendications sociales par la matraque que les habitants de Sidi-Bouzid sont descendus dans la rue mardi.

Afrique du Sud : des mineurs en grève assassinés pour les profits


De nouveaux affrontements avec la police ont éclaté jeudi et fait trente-quatre morts parmi les mineurs en grève de la mine de platine Lonmin, à Marikana. Depuis le début du conflit, un nombre encore plus important de grévistes sont morts sous les balles de la police.
     Depuis vendredi 10 août, des centaines de grévistes réclament des augmentations de salaires. Payés l’équivalent de 400 euros par mois, ils vivent dans des taudis accolés à la mine, sans eau courante. « C’est notre travail qui fait la richesse des sociétés minières et nous ne pouvons pas nous offrir une vie décente », expliquait l’un d’eux.
     Contrairement à ce que prétendent certaines bonnes âmes, la lutte de classe est bien toujours présente. Parfois extrêmement  féroce. La preuve.

Roms : la politique de Valls, Hollande et compagnie : un article de l'hebdomadaire Lutte Ouvrière du 17.08.


Campements des Roms - Valls « aux couleurs de l'UMP »

Certains espéraient qu'avec le changement de gouvernement la chasse aux immigrés et l'acharnement contre les Roms allaient quelque peu cesser. Eh bien, le gouvernement Hollande a rapidement montré que, même sur ce plan-là, il met ses pas dans ceux de ses prédécesseurs.
     Ces dernières jours, les expulsions de Roms à Lille, à Lyon, à Marseille ou dans la banlieue parisienne se sont multipliées. À tel point que la Commission européenne s'est dite préoccupée et a affirmé vouloir « regarder de près la manière dont les autorités françaises procèdent au démantèlement des campements de Roms ».
     Mis en cause par cette même Commission, Sarkozy avait finalement accepté de modifier sa loi anti-Roms, tout en poursuivant d'ailleurs leur expulsion. Aujourd'hui, Valls évoque l'insalubrité et la dangerosité des lieux évacués ainsi que l'accord des élus locaux et la gêne subie par le voisinage.
     Il est révoltant de voir des familles condamnées à vivre dans des baraques faites de bric et de broc, au milieu de terrains vagues, parmi les immondices et les rats. Le fait que des familles occupent des locaux vétustes, sans sanitaires, est choquant et cela peut occasionner des tensions avec les populations qui cohabitent à proximité.
     Comme le rappelle l'association La voix des Roms, le gouvernement renie ses maigres promesses car c'est le candidat Hollande qui lors de la campagne avait déclaré : « Je souhaite que, lorsqu'un campement insalubre est démantelé, des solutions alternatives soient proposées. On ne peut pas continuer à accepter que des familles soient chassées d'un endroit sans solution. Cela les conduit à s'installer ailleurs, dans des conditions qui ne sont pas meilleures. » Des solutions alternatives ? Pour Valls, ce doit être ce charter de 240 Roms qui s'est envolé de l'aéroport de Lyon pour Bucarest. C'est aussi 300 euros par adulte et 150 euros par enfant pour le retour dans un pays où les Roms sont persécutés.
     Aujourd'hui, les Roms subissent les « mesures transitoires » qui en font des citoyens européens de second rang à qui l'on interdit de travailler. Droit de circuler librement sans subir de persécutions, droit de travailler, droit à des logements décents : voilà ce que réclament les Roms. Ce sont des droits élémentaires dont ils sont exclus.
                                                          Charles CHAVAUX

dimanche 19 août 2012

Editorial des bulletins Lutte ouvrière du 13 août


L’augmentation des prix rogne le pouvoir d’achat. Échelle mobile des salaires !
Les licenciements déjà annoncés et ceux à venir ne sont pas les seuls fléaux qui, dans cette période, frappent à coups redoublés les classes populaires. Il y a aussi cette augmentation des prix qui, de jour en jour, rogne un peu plus le niveau de vie des travailleurs.
     Il ne s’agit pas seulement des prix des produits saisonniers, liés à la météo, mais des prix industriels.
     Les carburants, par exemple, ont repris une nouvelle fois leur envol. Et pourtant, ils ne coûtent pas plus cher à produire. Les salaires - ce prétendu coût du travail accusé de tous les maux - de ceux qui assurent l’extraction, le transport, la transformation, la distribution, n’ont pas subi de hausse qui pèserait sur le prix du produit fini. Non, l’augmentation des prix est simplement due aux fluctuations sur les marchés financiers ; cela s’appelle la spéculation.
     François Hollande, au cours de sa campagne électorale, avait promis d’intervenir pour réduire les conséquences sur la population de ces hausses de prix des carburants. Mais le ministre de l’Économie se contente d’agiter la menace de procéder à un blocage pendant trois mois des prix à la pompe. Rien dans cette mesure qui remette en cause les profits des trusts pétroliers puisque les prix seront bloqués à un haut niveau. Et pourtant, le gouvernement tergiverse. Il explique qu’il va mener, dans un premier temps, “une mission d’analyse et d’inspection sur la formation et la transparence des prix de la filière pétrolière”. C’est se moquer ouvertement du peuple. Comme si le gouvernement avait besoin de mettre en place une telle “mission” ! Si les ministres ont changé, les fonctionnaires des ministères sont restés les mêmes. Il suffirait donc d’un clic de souris pour avoir instantanément les renseignements qu’attend Moscovici pour prendre cette mesure de blocage.
     Autre augmentation de prix annoncée, celle du gaz, puisque le Conseil d’État a conclu, suite à une plainte de GDF-Suez, que le gel des prix du gaz qui avait été décidé par le gouvernement Fillon est illégal. Les 9 millions d’usagers devront donc payer le manque à gagner du trust distributeur. Ce sont 290 millions d’euros qui iront rejoindre les milliards de bénéfices que fera GDF-Suez cette année encore. Qu’on se rassure, le gouvernement n’est pas resté inerte. Il a obtenu que le paiement de ces 290 millions soit étalé sur 18 mois. Quelle prouesse ! Mais jamais on n’a vu le Conseil d’État ni aucun organisme officiel décréter que le gel des salaires, des retraites et des allocations était illégal, et imposer un rattrapage !
     Les carburants, le gaz ne sont pas les seuls produits de première nécessité qui ont augmenté. À l’augmentation des tarifs SNCF, des péages autoroutiers, de l’électricité, qui dépend en fin de compte d’une décision officielle, il faut ajouter celle des loyers et des denrées de consommation courante.
     Face à cela, le gouvernement est tout fier d’annoncer qu’il a réduit le montant de telle ou telle hausse. Mais cela ne nous avance pas beaucoup. Surtout quand les salaires sont, eux, réellement bloqués et qu’avec le développement du chômage, le pouvoir d’achat des foyers populaires dégringole.
     Cette situation n’est pas due à la crise, même si cette crise en a aggravé les conséquences subies de plein fouet par les classes populaires tandis que les bourgeois s’en sortent au mieux. Ce n’est ni juste ni normal.
      Quand les prix augmentent, les salaires, pensions, retraites, indemnités de toutes sortes, devraient augmenter dans la même proportion. Un tel mécanisme n’aurait rien de révolutionnaire. Il a même existé, grosso modo, ici, en France, jusqu’en 1982, dans beaucoup d’entreprises importantes. Ce système d’échelle mobile des salaires était loin d’être parfait, mais il permettait, là où il existait, de faire que les salaires ne prennent pas un trop grand retard sur les prix.
Face à la déferlante des plans dits sociaux, au déluge de licenciements, il faut revendiquer leur interdiction. Mais en même temps, il est indispensable de revendiquer l’indexation des revenus des classes populaires sur les prix, sur la base d’un indice établi par les travailleurs et leurs organisations. Cette exigence ne devra pas être oubliée dans le programme des luttes de la rentrée.

samedi 11 août 2012

Lutte Ouvrière Argenteuil : agenda


Venez discuter avec les militants communistes, révolutionnaires de Lutte Ouvrière à Argenteuil :

Tous les vendredis à leur permanence à l’angle de la rue Paul Vaillant Couturier et de l’avenue Gabriel Péri, de 17 heures 15 à 18 heures 15

Le 8 septembre, grande journée de présence des militants de Lutte Ouvrière à Argenteuil, dans les différents quartiers de la ville

Les 14, 15 et 16 septembre, fête de l’Humanité au Parc de la Courneuve, venez discuter au stand de Lutte Ouvrière

Le 21 septembre, réunion publique Lutte Ouvrière à l’espace Nelson Mandéla, à 20 heures 15 : « Premiers mois de gouvernement du PS, quel premier bilan, quelles perspectives pour la défense des intérêts du monde du travail ? »