Campements des Roms - Valls « aux couleurs de l'UMP »
Certains
espéraient qu'avec le changement de gouvernement la chasse aux immigrés et
l'acharnement contre les Roms allaient quelque peu cesser. Eh bien, le
gouvernement Hollande a rapidement montré que, même sur ce plan-là, il met ses
pas dans ceux de ses prédécesseurs.
Ces dernières jours, les expulsions de
Roms à Lille, à Lyon, à Marseille ou dans la banlieue parisienne se sont
multipliées. À tel point que la
Commission européenne s'est dite préoccupée et a affirmé
vouloir « regarder de près la manière dont les autorités françaises procèdent
au démantèlement des campements de Roms ».
Mis en cause par cette même Commission,
Sarkozy avait finalement accepté de modifier sa loi anti-Roms, tout en
poursuivant d'ailleurs leur expulsion. Aujourd'hui, Valls évoque l'insalubrité et
la dangerosité des lieux évacués ainsi que l'accord des élus locaux et la gêne
subie par le voisinage.
Il est révoltant de voir des familles
condamnées à vivre dans des baraques faites de bric et de broc, au milieu de
terrains vagues, parmi les immondices et les rats. Le fait que des familles
occupent des locaux vétustes, sans sanitaires, est choquant et cela peut
occasionner des tensions avec les populations qui cohabitent à proximité.
Comme le rappelle l'association La voix
des Roms, le gouvernement renie ses maigres promesses car c'est le candidat
Hollande qui lors de la campagne avait déclaré : « Je souhaite que, lorsqu'un
campement insalubre est démantelé, des solutions alternatives soient proposées.
On ne peut pas continuer à accepter que des familles soient chassées d'un
endroit sans solution. Cela les conduit à s'installer ailleurs, dans des
conditions qui ne sont pas meilleures. » Des solutions alternatives ? Pour
Valls, ce doit être ce charter de 240 Roms qui s'est envolé de l'aéroport de
Lyon pour Bucarest. C'est aussi 300 euros par adulte et 150 euros par enfant
pour le retour dans un pays où les Roms sont persécutés.
Aujourd'hui, les Roms subissent les «
mesures transitoires » qui en font des citoyens européens de second rang à qui
l'on interdit de travailler. Droit de circuler librement sans subir de
persécutions, droit de travailler, droit à des logements décents : voilà ce que
réclament les Roms. Ce sont des droits élémentaires dont ils sont exclus.
Charles CHAVAUX
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