L’augmentation des prix rogne le pouvoir d’achat.
Échelle mobile des salaires !
Les
licenciements déjà annoncés et ceux à venir ne sont pas les seuls fléaux qui,
dans cette période, frappent à coups redoublés les classes populaires. Il y a
aussi cette augmentation des prix qui, de jour en jour, rogne un peu plus le
niveau de vie des travailleurs.
Il ne s’agit pas seulement des prix des
produits saisonniers, liés à la météo, mais des prix industriels.
Les carburants, par exemple, ont repris
une nouvelle fois leur envol. Et pourtant, ils ne coûtent pas plus cher à
produire. Les salaires - ce prétendu coût du travail accusé de tous les maux -
de ceux qui assurent l’extraction, le transport, la transformation, la
distribution, n’ont pas subi de hausse qui pèserait sur le prix du produit fini.
Non, l’augmentation des prix est simplement due aux fluctuations sur les
marchés financiers ; cela s’appelle la spéculation.
François Hollande, au cours de sa campagne
électorale, avait promis d’intervenir pour réduire les conséquences sur la
population de ces hausses de prix des carburants. Mais le ministre de
l’Économie se contente d’agiter la menace de procéder à un blocage pendant
trois mois des prix à la pompe. Rien dans cette mesure qui remette en cause les
profits des trusts pétroliers puisque les prix seront bloqués à un haut niveau.
Et pourtant, le gouvernement tergiverse. Il explique qu’il va mener, dans un
premier temps, “une mission d’analyse et d’inspection sur la formation et la
transparence des prix de la filière pétrolière”. C’est se moquer
ouvertement du peuple. Comme si le gouvernement avait besoin de mettre en place
une telle “mission” ! Si les ministres ont changé, les fonctionnaires des
ministères sont restés les mêmes. Il suffirait donc d’un clic de souris pour
avoir instantanément les renseignements qu’attend Moscovici pour prendre cette
mesure de blocage.
Autre augmentation de prix annoncée, celle
du gaz, puisque le Conseil d’État a conclu, suite à une plainte de GDF-Suez,
que le gel des prix du gaz qui avait été décidé par le gouvernement Fillon est
illégal. Les 9 millions d’usagers devront donc payer le manque à gagner du
trust distributeur. Ce sont 290 millions d’euros qui iront rejoindre les
milliards de bénéfices que fera GDF-Suez cette année encore. Qu’on se rassure,
le gouvernement n’est pas resté inerte. Il a obtenu que le paiement de ces 290
millions soit étalé sur 18 mois. Quelle prouesse ! Mais jamais on n’a vu
le Conseil d’État ni aucun organisme officiel décréter que le gel des salaires,
des retraites et des allocations était illégal, et imposer un rattrapage !
Les carburants, le gaz ne sont pas les
seuls produits de première nécessité qui ont augmenté. À l’augmentation des
tarifs SNCF, des péages autoroutiers, de l’électricité, qui dépend en fin de
compte d’une décision officielle, il faut ajouter celle des loyers et des
denrées de consommation courante.
Face à cela, le gouvernement est tout fier
d’annoncer qu’il a réduit le montant de telle ou telle hausse. Mais cela ne
nous avance pas beaucoup. Surtout quand les salaires sont, eux, réellement
bloqués et qu’avec le développement du chômage, le pouvoir d’achat des foyers
populaires dégringole.
Cette situation n’est pas due à la crise,
même si cette crise en a aggravé les conséquences subies de plein fouet par les
classes populaires tandis que les bourgeois s’en sortent au mieux. Ce n’est ni
juste ni normal.
Quand les prix augmentent, les salaires,
pensions, retraites, indemnités de toutes sortes, devraient augmenter dans la
même proportion. Un tel mécanisme n’aurait rien de révolutionnaire. Il a même
existé, grosso modo, ici, en France, jusqu’en 1982, dans beaucoup d’entreprises
importantes. Ce système d’échelle mobile des salaires était loin d’être
parfait, mais il permettait, là où il existait, de faire que les salaires ne prennent
pas un trop grand retard sur les prix.
Face
à la déferlante des plans dits sociaux, au déluge de licenciements, il faut
revendiquer leur interdiction. Mais en même temps, il est indispensable de
revendiquer l’indexation des revenus des classes populaires sur les prix, sur
la base d’un indice établi par les travailleurs et leurs organisations. Cette
exigence ne devra pas être oubliée dans le programme des luttes de la rentrée.