Michelin : “les casseurs, c’est les patrons !”
Publié le 05/02/2025
Mardi 4 février, 130 travailleurs de l’usine de Cholet ont de nouveau fait le déplacement à Clermont-Ferrand devant le siège du groupe Michelin, afin de faire pression sur les énièmes négociations entre syndicats et direction.
Ce jour-là, ils ont été rejoints par des ouvriers d’autres sites qui, s’ils ne sont pas pour l’instant touchés par des licenciements, sont victimes eux aussi de la course au profit avec des salaires quasiment gelés. Les propos récents du PDG de Michelin, Florent Menegaux, et ses pleurnicheries indécentes sur ses prétendues difficultés à faire des affaires en France lui ont valu des invectives fleuries.
Les 300 manifestants ont été accueillis par des CRS : « On voit le vrai visage de l’État, toujours du côté des capitalistes ! », a dénoncé un représentant du comité de lutte des travailleurs de Cholet. Il a rappelé que ce qu’ils vivent aujourd’hui, c’est ce que vivent plus de 150 000 salariés menacés de licenciement à travers le pays, et que se regrouper pour dire non tous ensemble ferait le plus grand bien. Faisant fi des barrières, les manifestants ont réussi à coller sur les vitres du siège les 1 254 matricules de la totalité des futurs licenciés de Vannes et de Cholet.
Dans l’après-midi, ils ont appris que, devant le refus de la direction de discuter tant qu’elle ne serait pas face à des revendications « sérieuses », l’intersyndicale avait baissé ses exigences de 70 000 à 55 000 euros d’indemnité supralégale, et de 300 à 250 euros de prime par année d’ancienneté, sans même en référer aux ouvriers de Cholet présents.
Cela démontre, s’il en était besoin, combien les travailleurs de Cholet ont eu raison de constituer un comité de lutte, de façon qu’aucune décision ne soit prise sans être débattue et tranchée en assemblée générale, par les salariés en lutte eux-mêmes. Ce contrôle des travailleurs sur leur propre combat est la meilleure et la seule garantie pour que leur énergie ne soit pas bradée.
Correspondant LO (Lutte ouvrière n°2949)
0 commentaires:
Enregistrer un commentaire