Salaires : ils doivent suivre les prix
30 Août 2023
Le patronat se targue d’avoir augmenté les salaires des travailleurs du privé de 5,8 %, « soit exactement l’inflation » selon les mots de l’ancien président du Medef, Geoffroy Roux de Bézieux, le 4 juillet. Une manière mensongère de présenter la réalité.
Pour confirmer ses dires, le patronat s’appuie sur l’Urssaf qui avance la même augmentation de la masse salariale dans le pays de 5,8 % pour 2022. Cependant, selon une étude du ministère du Travail publiée par la Dares le 4 août, l’indice du salaire mensuel de base, le salaire brut hors primes et hors heures supplémentaires, de l’ensemble des salariés a progressé sur un an de 4,6 %. Quoi qu’il en soit, ces chiffres, de l’Urssaf ou de la Dares, ne sont que des moyennes. On ne se nourrit pas de moyenne. Ainsi, fin 2022, plus des deux tiers des salariés, 71 %, avaient été augmentés de moins de 5 %.
Le point de comparaison du patronat et du gouvernement est le chiffre de l’inflation, une autre moyenne, et des plus discutables. Ainsi le prix du matériel informatique a tendance à faire baisser cette moyenne. L’augmentation des prix alimentaires, qui impacte directement et largement le budget des travailleurs, est au moins deux fois plus élevée que l’inflation officielle. Et que dire des carburants.
Les patrons, qui ont tout pouvoir dans l’entreprise, essayent de faire croire aux travailleurs qu’ils font le mieux qu’ils peuvent. Mais si, dans les grandes entreprises, les salaires ont augmenté parfois de 6 %, c’est sous l’effet de la mobilisation des travailleurs, ou pour l’éviter, comme à Dassault et à Thales où les salariés avaient fait grève en 2022. Mais, dans nombre d’entreprises, les augmentations ont été bien inférieures.
Quant au gouvernement, il a bloqué les salaires des fonctionnaires bien en dessous de l’inflation officielle. Dans sa propagande, il affirme qu’il ne faudrait pas que les salaires alimentent à leur tour l’inflation, alors qu’en réalité les études du patronat elles-mêmes démontrent que ce sont les hausses des marges commerciales, et donc les profits des entreprises, qui font augmenter les prix.
Pour répondre au mécontentement des salariés, les patrons lâchent parfois quelques primes défiscalisées, comme la prime de partage de la valeur, des primes ponctuelles et pas garanties. Cela ne peut pas suffire. Les salaires devraient permettre à tous de vivre dignement. Pour cela, il faudra que les travailleurs imposent l’indexation des salaires sur les prix, ceux que les travailleurs peuvent vérifier eux-mêmes en faisant leurs courses. Cela ne sera possible qu’en retirant au patronat son pouvoir et en instaurant un véritable contrôle des travailleurs sur les entreprises.
Serge BENHAM (Lutte ouvrière n°2874)
-Aujourd’hui samedi matin 2 septembre, de 10 h.15 à 10 h.55 devant Monoprix ;
- et de 11 h. à midi au marché de la Colonie ;
-Dimanche 3 septembre, de 10 h.15 à 10 h.55 devant l’Intermarché du Centre ;
- et de 11 h. à midi au marché Héloïse.
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