Matériel médical : les profiteurs de guerre
10/04/2020
Comme toute guerre, celle
déclarée contre le coronavirus révèle les vices de cette société. Les
producteurs de matériel médical, les intermédiaires et autres spéculateurs
profitent au mieux de la guerre commerciale et de la levée des quelques règles,
comme les appels d’offre, qui encadraient, un peu, le marché. Celui des masques
est un véritable far-west, avec son lot de coups tordus largement médiatisés.
Mais il en va de même pour bien d’autres produits indispensables au
fonctionnement des hôpitaux dont les prix flambent, au détriment des budgets
publics. Et ça ne va pas s’arrêter.
Hôpitaux
de Haute-Marne
Des
hôpitaux depuis longtemps sous-dotés
D’après le délégué général de
l’Agence régionale de santé du Grand Est, interrogé le 9 avril, « la
situation est extrêmement tendue » dans les hôpitaux de Haute-Marne, en
particulier à Chaumont et Langres, où « les unités spécifiques Covid sont
bien occupées ». Et pour cause, ces hôpitaux sont parmi les plus
sous-dotés, situation que dénoncent les soignants depuis des années.
Ce qui se passe dans les hôpitaux
aujourd’hui, en Haute-Marne et dans les autres départements, n’est qu'une
conséquence de la politique de casse systématique des services de santé, menée
par les gouvernements successifs.
Hôpital
de Saint Girons (CHAC) - Ariège : Pendant la crise sanitaire, les
attaques continuent.
Echo d'entreprise
11/04/2020
Pour réaliser des économies de
personnel, les directions successives de l’hôpital avaient décidé de dénoncer
l’accord local des 35h qui permettait au agents de récupérer sous forme de RTT
le temps de travail au-delà de 35h. Et contre cette attaque, pendant plusieurs
mois, le personnel hospitalier, à l’appel de la CGT, a réagi par des
débrayages, des rassemblements, des interpellations de la direction ou de
l’ARS.
Aujourd’hui, en pleine crise
sanitaire, alors que des patients malades du coronavirus sont soignés dans
l’établissement, la direction du CHAC compte appliquer son plan de
réorganisation du temps de travail. Pourtant, le président de la république a
déclaré le 16 mars : « J’ai décidé que toutes les réformes en
cours seraient suspendues ». Quant au ministre de la santé, il a
déclaré le 8 avril: « jusqu’à nouvel ordre la totalité des plans
hospitaliers sont évidemment suspendus….. ».
Malgré cela, les grilles
informatiques de gestion du temps de travail ont été changées. En particulier
la pause méridienne est décomptée du temps de travail : cela se traduit
par exemple pour un agent qui travaille 12h, de n’avoir plus que 11h30 de temps
de travail pris en compte. Sur une semaine les agents perdent 2h30 ce qui se
traduit par des RTT en moins. De plus, comment quitter le service pour prendre
effectivement cette pause, comment ignorer les sonnettes des patients, alors
que les effectifs sont insuffisants ? Il faut beaucoup de cynisme à la
direction, pour estimer que c’est possible. Elle espère sans doute que la crise
sanitaire fera taire les travailleurs de l’hôpital, qui veulent bien être
considérés comme des « héros », mais pas être pris pour des
« sacrifiés ».
Les
rapaces à l'œuvre...
A St Malo, Condor-Ferries a cessé
les rotations de St Malo vers les iles anglo-normandes. Une quarantaine de
marins ont été mis au chômage. Leur bateau est immatriculé aux Bahamas et régi
selon les lois de l’ile de Guernesey.
Dans
ce cadre, les patrons de Condor-Ferries devraient payer une partie des
indemnités de chômage. Alors, il est demandé aux marins, sous menace de
licenciement, de signer un nouveau contrat de travail stipulant que les
indemnités seraient diminuées à 50% des salaires.
On
nous dit que plus rien ne sera comme avant mais pour y arriver il faudra que
l’exploitation et le profit cessent d’être la règle dans société.
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