dimanche 12 avril 2020

Crise du coronavirus : écho des entreprises et des établissements de santé




Matériel médical : les profiteurs de guerre
10/04/2020

Comme toute guerre, celle déclarée contre le coronavirus révèle les vices de cette société. Les producteurs de matériel médical, les intermédiaires et autres spéculateurs profitent au mieux de la guerre commerciale et de la levée des quelques règles, comme les appels d’offre, qui encadraient, un peu, le marché. Celui des masques est un véritable far-west, avec son lot de coups tordus largement médiatisés. Mais il en va de même pour bien d’autres produits indispensables au fonctionnement des hôpitaux dont les prix flambent, au détriment des budgets publics. Et ça ne va pas s’arrêter.

Hôpitaux de Haute-Marne
Des hôpitaux depuis longtemps sous-dotés

D’après le délégué général de l’Agence régionale de santé du Grand Est, interrogé le 9 avril, « la situation est extrêmement tendue » dans les hôpitaux de Haute-Marne, en particulier à Chaumont et Langres, où « les unités spécifiques Covid sont bien occupées ». Et pour cause, ces hôpitaux sont parmi les plus sous-dotés, situation que dénoncent les soignants depuis des années.

Ce qui se passe dans les hôpitaux aujourd’hui, en Haute-Marne et dans les autres départements, n’est qu'une conséquence de la politique de casse systématique des services de santé, menée par les gouvernements successifs.

Hôpital de Saint Girons (CHAC) - Ariège :  Pendant la crise sanitaire, les attaques continuent.
Echo d'entreprise
11/04/2020

Pour réaliser des économies de personnel, les directions successives de l’hôpital avaient décidé de dénoncer l’accord local des 35h qui permettait au agents de récupérer sous forme de RTT le temps de travail au-delà de 35h. Et contre cette attaque, pendant plusieurs mois, le personnel hospitalier, à l’appel de la CGT, a réagi par des débrayages, des rassemblements, des interpellations de la direction ou de l’ARS.
Aujourd’hui, en pleine crise sanitaire, alors que des patients malades du coronavirus sont soignés dans l’établissement, la direction du CHAC compte appliquer son plan de réorganisation du temps de travail. Pourtant, le président de la république a déclaré le 16 mars : « J’ai décidé que toutes les réformes en cours seraient suspendues ». Quant au ministre de la santé, il a déclaré le 8 avril: « jusqu’à nouvel ordre la totalité des plans hospitaliers sont évidemment suspendus….. ».
Malgré cela, les grilles informatiques de gestion du temps de travail ont été changées. En particulier la pause méridienne est décomptée du temps de travail : cela se traduit par exemple pour un agent qui travaille 12h, de n’avoir plus que 11h30 de temps de travail pris en compte. Sur une semaine les agents perdent 2h30 ce qui se traduit par des RTT en moins. De plus, comment quitter le service pour prendre effectivement cette pause, comment ignorer les sonnettes des patients, alors que les effectifs sont insuffisants ? Il faut beaucoup de cynisme à la direction, pour estimer que c’est possible. Elle espère sans doute que la crise sanitaire fera taire les travailleurs de l’hôpital, qui veulent bien être considérés comme des « héros », mais pas être pris pour des « sacrifiés ».

Les rapaces à l'œuvre...

A St Malo, Condor-Ferries a cessé les rotations de St Malo vers les iles anglo-normandes. Une quarantaine de marins ont été mis au chômage. Leur bateau est immatriculé aux Bahamas et régi selon les lois de l’ile de Guernesey.
         Dans ce cadre, les patrons de Condor-Ferries devraient payer une partie des indemnités de chômage. Alors, il est demandé aux marins, sous menace de licenciement, de signer un nouveau contrat de travail stipulant que les indemnités seraient diminuées à 50% des salaires.
         On nous dit que plus rien ne sera comme avant mais pour y arriver il faudra que l’exploitation et le profit cessent d’être la règle dans société.

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