Après
avoir fait reculer Macron, faisons payer les grands patrons !
Plus d’un mois après le début de
la mobilisation des gilets jaunes, près de 40 000 personnes manifestaient à
nouveau samedi 22 décembre. Les représentants du gouvernement se sont appuyés
sur la baisse de la mobilisation et sur les démonstrations odieuses de quelques
manifestants d’extrême droite pour affirmer que la contestation était terminée.
Il n’y a plus que des factieux dans les rues, ont-ils répété, tandis que
Macron, peut-être inspiré par son réveillon au milieu des missiles et des
avions de chasse de l’armée française engagée au Tchad, affirmait que l’ordre
devait maintenant être rétabli.
Quel que soit l’avenir du
mouvement des gilets jaunes, il a permis l’expression de la colère qui traverse
toute la société, contre l’effondrement du niveau de vie. Il a montré que c’est
la mobilisation des classes populaires dans les rues qui a obligé le gouvernement
à reculer et à faire des concessions. Macron et tous ses ministres, après avoir
fait mine de découvrir la « souffrance », détaillent leurs mesures
pour tenter de convaincre qu'ils y ont répondu. La ministre de la Santé Buzyn a
même dit que le gouvernement et les gilets jaunes avaient le même objectif,
assurant que l’augmentation de la prime d’activité et la défiscalisation des
heures supplémentaires rendaient le travail payant.
La réalité, c’est que Macron et
son gouvernement sont incapables de répondre à l’exigence de pouvoir vivre
correctement de son travail. La classe capitaliste monopolise de plus en plus
toute la richesse et il n’est pas question de lui imposer quoi que ce soit.
Toutes les mesures du gouvernement consistent à prendre dans notre poche gauche
ce qu’il reversera dans la droite, puisqu’elles sont toutes financées par
l’argent public, sans rien prendre aux capitalistes.
« Nous avons été trop
intelligents », a osé dire le chef des députés macronistes pour
expliquer la contestation de son gouvernement ! Ce mépris social, le
monde du travail en a fait l’expérience. Il a mesuré le gouffre entre les
classes populaires et les institutions censées les représenter. Certains
mettent en avant la revendication d’un référendum d’initiative citoyenne, pour
aller au-delà de la mobilisation pour le pouvoir d’achat et peser sur la
direction de la société.
Il serait bien sûr nécessaire que
les classes populaires se mêlent de ce qui se passe à la tête de l’État,
au niveau du pouvoir. Mais un référendum, même d’initiative citoyenne,
permettrait-il de « redonner le pouvoir au peuple » ?
Le fait que des politiciens, de
l’extrême droite à la gauche, reprennent cette idée est significatif ! Il
s’agit d’une diversion, faite pour désarmer ceux qui veulent contester le
système. Même le gouvernement dit maintenant qu’il n’est pas contre. Macron
n’est pas à une arnaque près ! Constatant la déconsidération des partis
politiques bourgeois alternant au pouvoir, il a déjà servi le couplet du jeune
dynamique qui fait « de la politique autrement ». Il a déjà
enchaîné sur le boniment du « grand débat », alors pourquoi ne
pas y ajouter des référendums ?
Si, demain, un référendum portant
sur une question favorable au monde du travail obtenait une majorité de
« oui », cela obligerait-il le grand patronat et le gouvernement à
s’y plier ? Forts de leur argent, les capitalistes ont les moyens de ne
pas respecter les lois ou de les contourner. La loi sur les 35 heures, par
exemple, favorable en apparence aux travailleurs, a finalement servi aux
capitalistes pour imposer la flexibilité et intensifier l’exploitation. Les
capitalistes, qui dominent l’économie et font marcher toute la société suivant
leurs intérêts immédiats, ne cèderont pas un pouce de cette domination sans
combat.
Derrière la façade démocratique,
l’appareil d’État est constitué d’une caste de hauts fonctionnaires, qui
portent les intérêts de la bourgeoisie sans même être élus, échappant largement
au contrôle des classes populaires.
Ce qui est vrai de l’État l’est encore
plus des décisions des grandes entreprises ! Fermer une entreprise,
licencier des centaines de travailleurs, est laissé au bon vouloir des
capitalistes. Peu importent les conséquences sur la vie de milliers de
familles, les villes ou les régions sinistrées : il s’agit de décisions
protégées par le secret des affaires. La loi de l’argent est sacrée, et
dévoiler les intentions d’une entreprise, aussi nocives soient-elles pour la
société, est même puni par la loi !
Pour ne pas être condamné à subir
des reculs successifs, c’est à la domination capitaliste sur la société que le
monde du travail doit s’attaquer.
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