Finance :
crise permanente et crise catastrophique
Jusqu’au dimanche 4 février, tout
allait bien dans le meilleur des mondes capitalistes possibles. La hausse constante
des indices boursiers, 64 % en trois ans, la valeur totale des actions, 90 000
milliards de dollars, le montraient. De Trump à Macron, tous le chantaient : la
reprise est là, la croissance arrive, la prospérité est au coin de la rue.
Les dizaines de millions de
chômeurs, l’exploitation croissante dans les usines, la pauvreté grandissante,
les guerres aux quatre coins du monde, les pays entiers ravagés, tout cela ne
comptait pour rien. Puisque les fortunes des riches grandissaient, c’est que le
monde entier souriait !
Lundi 5, puis mardi 6 février le
ton a commencé à changer, car les Bourses ont perdu plus de 5 % en deux jours.
Et les commentateurs de s’interroger : « Correction après une trop forte hausse
ou début d’une nouvelle crise financière ? » Chacun y va de son discours,
expliquant le lendemain ce qu’il n’a pas vu venir la veille…
En fait, une seule crainte agite
les marchés financiers : les banques centrales vont-elles réduire le débit de
la pompe à finances ? Les États avaient sauvé les banques en 2008 en leur
offrant des crédits gratuits, en créant chaque mois de la monnaie jetée sur le
marché financier pour le faire fonctionner. Ils ont continué depuis et, chaque
fois qu’ils ont fait mine de ralentir, le marché a renâclé, la bourgeoisie s’est
effrayée, la Bourse est tombée… et les gouvernements, principalement celui des
États-Unis, ont reculé. L’épisode de ce début février est peut-être une ruade
de plus du système financier, peut-être pas. Personne n’en sait rien.
Faire gonfler le crédit, c’est
faire gonfler une bulle qui finira par éclater. Restreindre le crédit, c’est
risquer de la faire éclater immédiatement. Il reste aux économistes, aux
présidents de banques centrales et à tous les prétendus responsables de
l’économie mondiale, les incantations et les vœux pieux. Ils s’y emploient.
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