jeudi 14 septembre 2017

Argenteuil "projet jean Vilar" Un article de La Gazette du Val d'Oise


Régulièrement sur le présent blog, nous rendons compte de la lutte pour  contrer le « projet Héloïse » et rénover le complexe Jean Vilar. Nous portons à la connaissance de nos lecteurs in extenso l’article que La Gazette du Val d’Oise consacre dans sa livraison de cette semaine à cette question. Bien évidemment, le journal lui-même est en vente dans les meilleures librairies et autres points de vente du Val d’Oise, dont le Presse-papier à Argenteuil en particulier. Bien évidemment nous reviendrons sur certaines affirmations exprimées dans cet article. DM

Argenteuil Mobilisation pour "sauver la salle Jean-Vilar"

Le comité Jean-Vilar, qui s'oppose au projet de pôle de loisir a relancé sa pétition, pour demander la rénovation de la salle des fêtes. Elle a recueilli 500 signatures à ce jour.

13/09/2017 à 13:00 par Daniel Chollet
Marie-José Cayzac (conseillère municipale d'opposition, Dvg), Frédéric Lefebvre-Naré (conseiller municipal d'opposition, centriste) et Dominique Mariette (militant Lutte ouvrière) mènent un combat pour « sauver » la salle des fêtes Jean-Vilar.

Ils s’opposent au projet annoncé par le maire, Georges Mothron (Lr), en mars 2016 : un pôle de loisirs à l’emplacement de la salle des fêtes.Ils ne voient dans ce projet, prévu pour 2020, qu’un « bétonnage » qui sacrifiera les arbres et l’espace de promenade devant la Seine. Pour lancer sa pétition et vendre ses cartes postales faisant référence à Claude Monet (qui fut inspiré par ce payasage), le comité Jean-Vilar, composé d’élus et ex-élus de gauche, a choisi un lieu symbolique : la salle Jean-Vilar, où se tenait le salon des associations, le week-end dernier.

La salle des fêtes, construite en 1970, doit être remplacée par une nouvelle salle de spectacle, entourée d’un cinéma, de magasins et restaurants. La mairie a délégué ce projet au groupe privé Fiminco. Le comité, lui, plaide pour la rénovation de cette salle. Dominique Mariette (Lo), qui organise chaque année le salon littéraire Sous les couvertures, est inquiet. « Ce projet de pôle de loisirs nous pose problème : sa localisation, la liquidation de la salle des fêtes et les conséquences pour les associations. Pour nous c’est une aventure et cela fait disparaître un paysage, vestige du Argenteuil impressionniste. Aujourd’hui à Jean-Vilar, cela nous coûte en location, pour notre salon, 1600 € la journée. Combien ce sera demain avec le privé ? »

Dominique Mariette rappelle aussi que le centre commercial Côté Seine, “ça devait être aussi quelque chose d’extraordinaire quand cela a été lancé en 1995. Aujourd’hui on constate un turn-over effroyable. 25% des enseignes sont fermées. Il y a une baisse de gamme”.

« Délirant »

« L’empilement de tant de projets sur cette parcelle est délirant, dans une entrée de ville chargée en termes de circulation », estime le comité, qui juge la population « peu informée ». La pétition a recueilli 500
La carte postale vendue par le comité Jean-Vilar le week-end dernier lors du Forum des associations.

signatures. Le comité vise les 5 000 signatures et compte user de « tous les ecours possibles» pour stopper le processus. Un recours gracieux a été exercé contre la modification partielle du Plan local d’urbanisme. Pour Frédéric Lefbevre-Naré, “c’est un non global au projet même si on est d’accord pour dire que la salle Jean-Vilar a besoin d’être refaite”. L’élu d’opposition a “attiré l’attention du préfet sur les questions de  sécurité” suite à la modification du Plu. Il souligne que l’immeuble construit sera “à plus de 3 km du centre de secours le plus proche”. Selon le conseiller municipal, “il faut informer la population de ce projet”. Il déplore que “la réunion publique promise n’a pas eu lieu ni la commission municipale tripartite. En matière d’information, c’est le service minimum qui a été fait”. Avant de conclure : “chaque composante du projet a son intérêt, mais il n’y a pas de valeur ajoutée à toutes les regrouper”.

Recours

Depuis dix-huit mois, les choses avancent. Plusieurs décisions ont déjà été adoptées en conseil municipal (comme la vente du terrain pour 7,5 millions d’€), que les membres élus du comité n’ont évidemment pas voté. Dans le dernier magazine municipal “L’Argenteuillais”, le maire, Georges Mothron, parle de ce projet comme “la première étape de la reconquête des berges de Seine”.

Les associations ont été informées qu’elles organiseraient leurs manifestations, à partir du mois de février prochain, dans une structure provisoire au Val Nord, à côté de la Halle des sports Roger-Ouvrard, le temps des travaux. L’appel d’offres a eu lieu vendredi 8 septembre. La fin de Jean-Vilar semble donc proche. Concernant le multiplexe, la commission départementale d’aménagement commerciale a émis un avis favorable. Après le recours exercé par l’association de défense du cinéma indépendant, la commission nationale a donné un feu vert, ces dernières semaines.

Le pôle de loisirs c’est quoi ?

Le pôle de loisirs porté par le groupe Fiminco, ce sont 40 000 m2 de surface comprenant une salle de spectacle modulable,  d’une capacité de 3250 places debout et 1400 assises, un multiplexe de neuf salles, 145 logements, 3000 à 3500 m2 de surface alimentaire, 1150 m2 de magasins d’ameublement et décoration, 2 000 m2 de magasin de bricolage, jardinerie et animalerie, 2300 m2 pour l’équipement de la personne, 2000 m2 pour les jouets, 4500 m2 pour le sport, cinq restaurants avec terrasses, un parking de 900 places.

« Un combat d’arrière-garde » selon Xavier Péricat, premier adjoint au maire

Il qualifie l’action du comité Jean-Vilar de « combat d’arrière-garde ». Xavier Péricat, premier adjoint (Lr) au maire d’Argenteuil, défend ce projet, qui doit « renforcer l’attractivité de la Ville. La salle des fêtes ne permet pas d’accueillir des têtes d’affiche de premier plan. La nouvelle salle sera plus grande, avec une perspective sur la Seine. Concernant les tarifs aux associations, cela fait débat. Mais il n’y a pas de raison qu’ils changent. Les associations auront toujours la Ville comme interlocuteur. »

« Pas les moyens de rénover la salle des fêtes »

Concernant la période transitoire, «on va leur proposer la solution la mieux-disante. Quel intérêt aurions-nous à mécontenter l’ensemble du tissu associatif ? Le comité cherche à jouer sur les peurs, les inquiétudes». L’élu dénonce la position « éminemment politique » du comité. L’élu estime qu’il n’y a “absolument pas” de risque d’illégalité quant à la modification du Plu concernant les questions de sécurité. “On est dans l’hyper centre. Il y a des logements juste en face qui avaient été autorisés par Philippe Doucet”, lance l’élu.

Concernant la salle Jean-Vilar, jugée « obsolète » et coûteuse à remettre aux normes, le premier adjoint explique que la municipalité « n’a plus les moyens de la rénover. Il faut des partenariats public-privé pour nous permettre d’avoir un équipement digne de la 3e ville d’Île-de-France. On parle de la concurrence avec le commerce de centre-ville. Ce débat avait déjà lieu avec Côté Seine en 1995. Aujourd’hui, les gens font l’ensemble de leurs achats en dehors d’Argenteuil. Il faut les attirer à nouveau. Le même débat a lieu aussi entre les multiplexes et les petits cinémas. On peut comprendre l’inquiétude. En fait, il y aura une complémentarité. Il y aura toujours un public pour aller au Figuier blanc. Une ville de 110 000 habitants ne peut pas se contenter de cinq salles. C’était déjà l’idée de Roger Ouvard il y a vingt ans. Aujourd’hui, les gens vont en périphérie, à Épinay, Villeneuve-la-Garenne. Demain à Montigny. Devrions-nous être les seuls à ne pas avoir de multiplexe ?»

Valoriser les espaces derrière le marchéEnfin, concernant la destruction des arbres, Xavier Péricat reconnaît cette réalité. « D’autres arbres seront replantés. S’il n’existait pas à côté le parc des Berges, sans doute cela aurait modifié le projet. Il nous faudra dans l’avenir valoriser et rendre au public les espaces verts derrière le marché Héloïse. On appelait ça les promenades Gabriel-Péri.»

Enfin, concernant l’information sur le projet, pour l’élu, « celle-ci a eu lieu. Le conseil municipal, qui est une séance publique, avait convié Fiminco à présenter le projet le 13 décembre 2016. La nouvelle salle sera plus grande, avec une perspective sur la Seine. Concernant les tarifs aux associations, cela fait débat. Mais il n’y a pas de raison qu’ils changent. Les associations auront toujours la Ville comme interlocuteur. »

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