Aujourd’hui
jeudi 30 mars
à 08h15
LCI : Interview de Nathalie Arthaud
à 18h30
RFI : Interview de Nathalie Arthaud
à 18h45
Public
Senat : Interview de Nathalie Arthaud
Nathalie
Arthaud : “dénoncer la dictature de la bourgeoisie”
La minorité capitaliste et le
grand patronat nous mènent une guerre de plus en plus féroce. Les milliards
qu’ils amassent sont réalisés à coups de licenciements, de suppressions
d’emplois, de blocages de salaires, d’augmentations du temps de travail et
d’aggravations de l’exploitation. Ils sont réalisés à grand renfort de travail
intérimaire et de sous-traitance, où les salariés sont plus flexibles et plus
mal payés. Ils sont arrachés aux salariés des plus petites entreprises, priés
de ne pas compter leurs heures parce que leur patron est étranglé par ce grand
capital.
Les régions ravagées par le
chômage, les centres-villes désertés parce que le petit commerce est moribond,
les millions de femmes et d’hommes, de jeunes qui jonglent avec des petits
boulots, les retraités dont la pension est inférieure au seuil de pauvreté…
voilà le résultat de l’avidité insatiable de la classe capitaliste. (…)
La
bourgeoisie nous conduit dans le mur
Cette grande bourgeoisie commande
l’État, elle domine l’économie et pèse sur toute la marche de la société. Et
elle nous conduit dans le mur en poussant les classes populaires vers la
déchéance matérielle et la société à la déshumanisation, car le chômage et la
misère font le lit de la concurrence, de l’individualisme, du rejet, voire de
la haine de l’autre.
Alors, dans cette campagne, il faut
que nous disions aux travailleurs qui nous entourent : “ne vous laissez pas
abuser par les pantins qui s’excitent sur la scène politique. Regardez ceux qui
tirent les ficelles, regardez la classe capitaliste qui tient nos vies entre
ses mains : c’est une classe parasitaire, anachronique et irresponsable. (…)”
On nous appelle à voter, mais il
s’agit de choisir le président de la République qui servira le grand patronat,
qui l’aidera à attaquer nos conditions de travail, nos emplois, nos retraites.
Il ne faut pas marcher là-dedans. Quand on est ouvrier, employé, chômeur, voter
pour l’un ou l’autre de ces prétendants à l’Élysée, c’est voter contre son
camp, c’est se vouer à être trompé et sacrifié. (…)
Les
travailleurs doivent imposer leur contrôle
La bourgeoisie a érigé le
mensonge et l’opacité en art de gouverner. Elle en fait une arme pour imposer
sa politique. Nous devons revendiquer la levée du secret des affaires.
On verrait alors ce que
l’entreprise verse réellement en salaires ; ce qu’elle économise, du fait des
multiples exonérations de cotisations sociales, des niches fiscales ; ce
qu’elle verse en dividendes à ses actionnaires ; ce qu’elle met en provisions.
Il faut que l’on puisse connaître les conditions faites aux sous-traitants, les
marges que les uns imposent aux autres, y compris les dessous-de-table.
Le patronat parle sans cesse du
coût du travail. C’est de la propagande, car le travail ne coûte rien aux
capitalistes, il leur rapporte ! (…)
On nous explique que la raison
d’être de cette classe capitaliste est d’investir. Eh bien, que l’on regarde
aussi combien va à la recherche, à la formation, à l’investissement. Les
chercheurs dénoncent régulièrement les 6 milliards d’euros accordés chaque
année en crédit d’impôt recherche à des entreprises qui, comme Sanofi,
suppriment des postes de recherche et grugent l’État. Parce qu’en réalité même
cette fonction d’investir, la bourgeoisie ne la remplit plus, parce qu’elle a
trouvé plus profitable pour s’enrichir : la spéculation.
Plus qu’un droit au contrôle, il
faudrait même parler de devoir civique, car c’est la seule façon de dénoncer et
d’empêcher les crimes patronaux. Du scandale de l’amiante au Dieselgate, en
passant par le Mediator des laboratoires Servier et la Dépakine de Sanofi, on a
la preuve que le grand patronat n’a aucun scrupule à nous empoisonner. Alors il
faut savoir ce qui se passe dans les entreprises, et les salariés sont aux
premières loges pour cela.
Pas un courrier, même secret,
n’échappe à l’assistante du PDG parce qu’elle le prépare et l’envoie.
Collectivement, en rassemblant toutes ces informations parcellaires, les
salariés peuvent avoir le contrôle sur toutes les décisions et sur l’argent qui
circule dans l’entreprise.
Les patrons le savent et le
craignent, c’est pour cela qu’ils imposent le secret professionnel aux
salariés. Il faut donner la possibilité à tous les salariés de se transformer
en lanceurs d’alerte, sans craindre d’être placardisés ou licenciés. Il faut
supprimer le secret des affaires.
Cette mesure modifierait le rapport
de force entre le patronat et les travailleurs en donnant de nouvelles armes
aux travailleurs. Il en serait fini du chantage patronal, des rumeurs et des
fausses informations. Les travailleurs sauraient à quoi s’en tenir, ils
pourraient anticiper, s’organiser face aux attaques patronales et prendre
l’initiative pour les empêcher de nuire.
Un
programme de lutte
Alors, voilà notre programme ! Ce
n’est pas, comme tous les autres candidats, un catalogue de promesses
numérotées qui seront aussi vite bafouées qu’elles ont été inventées. C’est un
programme qui découle de nos besoins.
Et les objectifs que nous mettons
en avant n’ont rien à voir avec des promesses électorales : ce sont des
objectifs de lutte, qui ne pourront être imposés qu’au travers d’une levée en
masse du monde ouvrier, un bras de fer qui amènera forcément les travailleurs à
contester la propriété privée de la bourgeoisie sur les moyens de production.
Nos adversaires ne s’y trompent
pas. Ils hurlent aux mots d’expropriation et de réquisition. Eh bien oui, il
faut remettre en cause la propriété privée sur les moyens de production. Il
faut contester la propriété privée de la bourgeoisie, qui s’est édifiée sur la
sueur de générations de travailleurs et qui continue de s’accroître au travers
de notre exploitation.
Oui, je suis communiste et je
suis candidate aussi pour dire qu’il faut retirer à cette infime minorité
immensément riche le pouvoir de maintenir dans l’esclavage salarial l’écrasante
majorité de la population. (…)
Il faut
un parti
D’un côté, l’humanité a accompli
des choses époustouflantes, transformant la planète en fonction de ses besoins.
L’esprit humain a fait des pas de géant dans la compréhension du monde. Mais,
parce que la société est dominée par l’argent, cette organisation sociale est
devenue une menace pour l’humanité elle-même. (…) Le progrès de l’humanité ne
peut passer que par le renversement du capitalisme. Alors, il faut que des
jeunes fassent le choix de devenir des artisans conscients de la société
future, c’est-à-dire des communistes révolutionnaires. (…)
Pour changer la société, la
classe ouvrière aura bien des combats à mener, des petits et des grands. C’est
dans le combat pour ses intérêts vitaux qu’elle forgera la conscience de son
rôle historique. Et pour cela, les luttes sociales, les grèves, les mouvements
sociaux sont les combats qui comptent le plus. (…)
Il faut un parti qui affirme que
la société est divisée en deux classes aux intérêts inconciliables et que nous
devons nous battre, en ne comptant que sur nos propres forces, pour défendre
notre droit à l’existence ; un parti qui affirme que les travailleurs peuvent
se passer du grand capital parce que ce sont eux qui font tout fonctionner dans
la société. (…)
Voter, ce n’est pas encore
construire un parti. Mais c’est déjà se rassembler de façon ponctuelle derrière
un drapeau. Et, d’élection en élection, de mouvement de grève en manifestation,
cela participe de la construction du parti. Alors, votez et entraînez les gens
autour de vous pour faire entendre le camp des travailleurs, et aidez-nous à
construire ce parti qui manque aujourd’hui à la classe ouvrière.
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