Deux adversaires du monde du travail
Nous
reproduisons ci-dessous in extenso un article du quotidien Le Parisien-95 de ce
jour. Il fait un bon résumé de l’affrontement dérisoire entre l’ancien et le
nouveau maire d’Argenteuil. Celui-ci a pour résultat l’irritation croissante de
la population.
P. Doucet et G. Mothron se préparent à
s’opposer à nouveau lors des élections législatives de l’année prochaine. Ils
sont déjà entrés en campagne.
Dans cette perspective, la logique
voudrait qu’ils mettent en avant leurs perspectives à ce niveau.
Mais comment le faire, quand sur le
grand problème de l’heure qui préfigure l’avenir, la loi Travail, ils sont d’accord
l’un et l’autre avec elle !
Il leur reste ensuite des futilités, et
une bataille qui ressemble effectivement à un combat de gallinacés, pour
paraphraser l’auteur de l’article du Parisien.
"Argenteuil
: un combat de coqs infernal entre le maire et le député
Surprise dans les rues
d’Argenteuil depuis mercredi dernier. Au pied de nombreux immeubles de la
ville, les habitants ont pu découvrir des affiches installées par la
municipalité. Le maire (LR) de la ville, Georges Mothron, y propose aux
Argenteuillais en recherche de logement social de s’adresser au vice-président
du bailleur AB-Habitat, Philippe Doucet (PS). Numéro de téléphone, adresse
courriel, tout y est.
« A la suite de la privatisation
d’AB-Habitat par M. Doucet, député, la Ville n’est plus en mesure de répondre à
vos demandes de logement auprès de cet organisme. Il convient désormais de vous
adresser à Philippe Doucet. » Un message qui s’adresse aux 7 000 Argenteuillais
en demande de logement. Une campagne d’affichage que la ville assure ne pas
avoir payée. Elle aurait utilisé une campagne qu’offre chaque année le
publicitaire JCDecaux.
Georges Mothron se plaint de ne
plus disposer du pouvoir d’attribution de logements sociaux, depuis la reprise
d’AB-Habitat par la Coopérative Seine Accession. Pourtant, sur son site
Internet, la ville d’Argenteuil précise qu’« elle dispose d’un contingent qui
permet l’attribution de 150 à 200 logements par an ».
Alors pour rétorquer à son
éternel ennemi, Philippe Doucet a décidé d’appliquer la loi du Talion : œil
pour œil, dent pour dent. Il a fait imprimer un tract pour « rétablir la vérité
». Dans ce document, il explique la procédure à suivre pour effectuer une
demande de logement, tout en détaillant les coordonnées du maire à l’hôtel de
ville. Un tract payé par AH-Habitat « qui est mis en cause directement ».
Quel est l’intérêt de faire
tout ça ? Est-ce qu’ils pensent une fois aux habitants ? On n’en peut plus de
cette guerre intestine. Ils se renvoient la faute à tour de rôle (NDLR : par
exemple sur le dossier de la supérette de la Dalle toujours fermée). Mais on
est complètement abandonnés pendant ce temps. Ils ne pensent qu’à leur ego, et
c’est comme ça depuis trop longtemps », regrette Smail, habitante du quartier
des Musiciens, au Val Nord.
Un combat des coqs qui s’amplifie
d’année en année, dans la troisième ville la plus peuplée d’Ile-de-France.
Pourtant, l’un est maire d’Argenteuil pour la seconde (après un premier mandat
de 2001 à 2008). L’autre est député et a dirigé la ville de 2008 à 2014.
Mais les deux élus ne se
supportent pas. Règlements de compte, accusations, tout y passe. En septembre
2014, un conseil municipal dégénère lorsque certains accusent Philippe Doucet
d’avoir quitté la séance en faisant un doigt d’honneur en direction du public.
Le député s’était alors défendu en reprochant à Georges Mothron d’avoir «
traité l’opposition de négationnistes ».
Lorsqu’il reprend la ville en
2014, Georges Mothron dépose plainte contre son ennemi, pour « favoritisme,
complicité et recels, détournement de fonds publics ». Et n’hésite pas à mettre
directement en cause la gestion de la ville par Philippe Doucet de 2008 à
2014. La procédure est toujours en cours.
C’est aussi leur haine partagée
qui a conduit à la dissolution de l’agglomération Argenteuil-Bezons le 31
décembre dernier. Sans oublier les reproches en série concernant le montant de
la dette que traîne la ville d’Argenteuil depuis plus de trente ans."
Edith
Lasry-Ségura
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