lundi 13 juin 2016

P. Doucet, G Mothron : les combats de coqs ne sont pas interdits dans le pays ?



Deux adversaires du monde du travail

Nous reproduisons ci-dessous in extenso un article du quotidien Le Parisien-95 de ce jour. Il fait un bon résumé de l’affrontement dérisoire entre l’ancien et le nouveau maire d’Argenteuil. Celui-ci a pour résultat l’irritation croissante de la population.
         P. Doucet et G. Mothron se préparent à s’opposer à nouveau lors des élections législatives de l’année prochaine. Ils sont déjà entrés en campagne.
         Dans cette perspective, la logique voudrait qu’ils mettent en avant leurs perspectives à ce niveau.
         Mais comment le faire, quand sur le grand problème de l’heure qui préfigure l’avenir, la loi Travail, ils sont d’accord l’un et l’autre avec elle !
         Il leur reste ensuite des futilités, et une bataille qui ressemble effectivement à un combat de gallinacés, pour paraphraser l’auteur de l’article du Parisien.

"Argenteuil : un combat de coqs infernal entre le maire et le député

Surprise dans les rues d’Argenteuil depuis mercredi dernier. Au pied de nombreux immeubles de la ville, les habitants ont pu découvrir des affiches installées par la municipalité. Le maire (LR) de la ville, Georges Mothron, y propose aux Argenteuillais en recherche de logement social de s’adresser au vice-président du bailleur AB-Habitat, Philippe Doucet (PS). Numéro de téléphone, adresse courriel, tout y est.
     « A la suite de la privatisation d’AB-Habitat par M. Doucet, député, la Ville n’est plus en mesure de répondre à vos demandes de logement auprès de cet organisme. Il convient désormais de vous adresser à Philippe Doucet. » Un message qui s’adresse aux 7 000 Argenteuillais en demande de logement. Une campagne d’affichage que la ville assure ne pas avoir payée. Elle aurait utilisé une campagne qu’offre chaque année le publicitaire JCDecaux.
     Georges Mothron se plaint de ne plus disposer du pouvoir d’attribution de logements sociaux, depuis la reprise d’AB-Habitat par la Coopérative Seine Accession. Pourtant, sur son site Internet, la ville d’Argenteuil précise qu’« elle dispose d’un contingent qui permet l’attribution de 150 à 200 logements   par  an ».
       Alors pour rétorquer à son éternel ennemi, Philippe Doucet a décidé d’appliquer la loi du Talion : œil pour œil, dent pour dent. Il a fait imprimer un tract pour « rétablir la vérité ». Dans ce document, il explique la procédure à suivre pour effectuer une demande de logement, tout en détaillant les coordonnées du maire à l’hôtel de ville. Un tract payé par AH-Habitat « qui est mis en cause directement ».
     Quel est l’intérêt de faire tout ça ? Est-ce qu’ils pensent une fois aux habitants ? On n’en peut plus de cette guerre intestine. Ils se renvoient la faute à tour de rôle (NDLR : par exemple sur le dossier de la supérette de la Dalle toujours fermée). Mais on est complètement abandonnés pendant ce temps. Ils ne pensent qu’à leur ego, et c’est comme ça depuis trop longtemps », regrette Smail, habitante du quartier des Musiciens, au Val Nord.
      Un combat des coqs qui s’amplifie d’année en année, dans la troisième ville la plus peuplée d’Ile-de-France. Pourtant, l’un est maire d’Argenteuil pour la seconde (après un premier mandat de 2001 à 2008). L’autre est député et a dirigé la ville de 2008 à 2014.
     Mais les deux élus ne se supportent pas. Règlements de compte, accusations, tout y passe. En septembre 2014, un conseil municipal dégénère lorsque certains accusent Philippe Doucet d’avoir quitté la séance en faisant un doigt d’honneur en direction du public. Le député s’était alors défendu en reprochant à Georges Mothron d’avoir « traité l’opposition de négationnistes ».
   Lorsqu’il reprend la ville en 2014, Georges Mothron dépose plainte contre son ennemi, pour « favoritisme, complicité et recels, détournement de fonds publics ». Et n’hésite pas à mettre directement en cause la gestion de la ville par Philippe Doucet de 2008 à 2014. La procédure est toujours en cours.
  C’est aussi leur haine partagée qui a conduit à la dissolution de l’agglomération Argenteuil-Bezons le 31 décembre dernier. Sans oublier les reproches en série concernant le montant de la dette que traîne la ville d’Argenteuil depuis plus de trente ans."

                                                        Edith Lasry-Ségura

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