Arabie
saoudite : révolte sur les chantiers
Dimanche 1er mai, des
travailleurs de Bin Ladin Group ont mis le feu à plusieurs autocars de la
compagnie, à proximité du chantier géant de La Mecque, en Arabie saoudite. Au
même moment, d’autres travailleurs du groupe occupaient le siège social, à
Djeddah. Il semble que des travailleurs en grève occupent certains chantiers.
Le
Bin Ladin Group, géant du BTP saoudien, travaillant en étroite collaboration
avec le régime depuis un demi-siècle, emploie 200 000 travailleurs, immigrés
dans leur quasi-totalité. Il a omis de verser les salaires de plusieurs
dizaines de milliers d’entre eux depuis des mois et veut maintenant les
licencier et les renvoyer chez eux sans même payer l’arriéré de salaire.
C’est
le deuxième groupe de travaux publics opérant dans les pays du Golfe à faire
faillite en l’espace de quelques mois. Pour Bin Ladin Group, les affaires ont
décliné en septembre 2015, après la chute d’une grue sur les fidèles d’une
mosquée de La Mecque. L’enquête ayant établi que l’accident était entièrement
imputable à l’entreprise, celle-ci a été privée de contrats publics, au moins
en ce qui concerne les édifices religieux. Mais cette décision peut tout aussi
bien cacher des règlements de comptes entre concurrents, voire une crise de la
construction au Moyen-Orient, découlant de la baisse du prix du pétrole et donc
de la baisse des ressources étatiques.
Quoi
qu’il en soit, Bin Ladin Group comme l’État saoudien veulent faire payer les
pots cassés aux travailleurs. Après les avoir exploités, parqués dans des
camps, privés de leur droit de circulation, après leur avoir interdit de se
syndiquer et de revendiquer, après en avoir littéralement tué des centaines ou
plus au travail, ils voudraient maintenant les renvoyer sans rien.
Mais
c’est maintenant la révolte qui gagne ces travailleurs et qui se manifeste.
P.G.
(Lutte ouvrière n°2492 à paraître)
0 commentaires:
Enregistrer un commentaire