Le
capitalisme : un ordre social inhumain à renverser
Dans quel monde
vivons-nous ? Des milliers de femmes et d’hommes fuient la misère, les
bombardements ou des dictatures sanguinaires. Partis de Syrie, d’Erythrée ou
d’ailleurs en Afrique, ils errent d’un camp à l’autre quand ils ne sont pas
capturés et torturés par d’infâmes crapules.
Une
fraction d’entre eux risquent leur vie pour atteindre l’Europe et tout ce que
les dirigeants européens trouvent à leur dire, c’est « restez dans l’enfer
où vous êtes » ! Pour un être humain normalement constitué, c’est une
monstruosité.
Les
dirigeants de ce monde de plus en plus inhumain veulent nous convaincre que ce
n’est pas de leur responsabilité et que cela ne nous concerne pas. Et, puisque
l’on ne peut pas « accueillir toute la misère du monde », il n’y
aurait rien à faire.
Mais le
monde et l’Europe n’ont jamais été aussi riches. Depuis plus d’un siècle, les
moyens de production peuvent répondre aux besoins de toute l’humanité.
« La misère du monde » ne s’explique que parce la minorité
capitaliste s’arroge le contrôle des richesses et prospère sur l’exploitation.
Les
négriers du 21ème siècle que sont les passeurs se comportent en charognard de
la misère, mais ils ne la créent pas. C’est la bourgeoisie et ses valets qui la
fabriquent, ceux-là même qui nous expliquent que l’on ne peut rien y
faire !
En
pillant les pays les plus pauvres, en les endettant et en s’appuyant pour ce
faire sur les régimes les plus abjects, les puissances capitalistes
transforment la vie des populations en enfer. Autant dire que ce n’est pas
quelques morts de plus ou de moins en Méditerranée qui les empêcheront de
dormir.
Mais les
exploités d’ici n’ont aucune raison de s’habituer à cette barbarie. Ils ne sont
certes pas menacés dans leur survie, mais au fond, les exploiteurs ne se
soucient pas plus de leur vie que de celle des migrants.
Quand des
ouvriers sont licenciés, qui s’inquiète de savoir s’ils peuvent payer leur
loyer et leurs factures ? Quand, abimé par une vie de labeur on ne peut
plus travailler, qui s’inquiète que l’on tombe dans la misère ?
Les
travailleurs ont beau avoir enrichi leur patron des années durant, celui-ci
peut les jeter par-dessus bord du jour au lendemain. Eux aussi font partie des
naufragés du capitalisme.
Avec la
bourgeoisie parasitaire au pouvoir, ce système n’accordera jamais à tous le
droit de vivre dignement. Il n’y a pas d’autre issue pour les travailleurs que
de renverser la domination de la bourgeoisie et de reprendre collectivement les
rênes de l’économie.
De la
gauche au FN, les politiciens poussent les travailleurs à se barricader
derrière des frontières. Au prétexte qu’il n’y a plus d’emplois, plus de
logements et que les systèmes sociaux sont en faillite, il serait impossible
d’accueillir plus d’immigrés en France.
Mais rien
que la construction de logements pourrait créer des millions d’emplois !
Les
emplois ne manquent que parce que les capitalistes refusent d’investir et
d’embaucher. Le chômage monte, les déficits sociaux se creusent parce qu’il n’y
en a que pour les profits, que pour les dividendes, que pour les actionnaires.
Les
laquais politiques de la bourgeoisie se moquent de combattre le chômage et la
misère, ils ne les mettent en avant que pour rejeter l’immigration. Aucun d’eux
n’a d’ailleurs l’intention de toucher aux supers profits pour créer des
emplois.
Dire
qu’on ne peut pas accueillir toute la misère du monde ne sert pas seulement à
refouler les migrants, cela sert aussi à imposer une politique anti-ouvrière
ici même. Cela permet d’enfoncer dans le crâne des travailleurs qu’il est vain
de revendiquer et qu’il faut se serrer la ceinture.
Les
travailleurs n’ont pas à se battre entre eux pour se partager la misère. Ils
ont à imposer le contrôle sur les richesses qu’ils produisent pour s’opposer à
ce qu’elles soient confisquées par une minorité.
Les
travailleurs de tous les pays portent le même fardeau, celui de l’exploitation
et de ce système fou et inégalitaire qu’est le capitalisme. Ils doivent faire
bloc et rejeter comme la peste le nationalisme, le racisme et le
protectionnisme qui creusent un fossé entre eux.
Dans ce
contexte, la journée du 1er Mai où les travailleurs se mobilisent sur tous les
continents tombe à point nommé. Ce sera l’occasion de réaffirmer que les
travailleurs n’ont pas de patrie, qu’ils constituent par-delà les frontières
une même classe sociale qui seule a la force et l’intérêt d’en finir avec la
domination de la bourgeoisie.