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Tous
les systèmes électoraux de la démocratie bourgeoise transforment,
déforment, voire faussent du tout au tout, non seulement la représentation
de la population dans les assemblées législatives, conseils régionaux,
généraux et municipaux, mais aussi l’expression de l’opinion publique.
Cette opinion publique ne peut s’exprimer qu’à travers une série de
filtres, pas nécessairement les mêmes d’une consultation à une autre.
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La
question des alliances électorales, l’attitude au second tour ou un
éventuel appel à voter pour une organisation réformiste sont, pour une
organisation révolutionnaire, des questions tactiques, qui tiennent compte
du mode de scrutin mais aussi de la situation politique générale et de la
taille de l’organisation, de sa capacité à se faire entendre.
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Nous
avons eu, au cours de notre histoire, des attitudes variées en matière de
tactique électorale. L’histoire du mouvement ouvrier révolutionnaire est
bien plus riche encore de façons de procéder pour tenter de faire entendre
sa voix à l’occasion d’une élection par-delà les limites légales et malgré
les obstacles du mode de scrutin.
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Bien
que les deux élections qui se succéderont en 2014, les municipales et les
européennes, aient un caractère différent, nous les considérons comme deux
phases successives d’un même moment électoral et qui nécessitent d’adopter
une même démarche.
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Les
conditions actuelles sont marquées par la crise de l’économie capitaliste,
avec toutes ses conséquences aussi bien sur la situation des classes
exploitées que sur le fonctionnement général de l’économie, marquées en
France par la politique antiouvrière menée par le Parti socialiste au
pouvoir et par le fait que, même ceux qui prétendent critiquer le Parti
socialiste sur sa gauche, continuent à se revendiquer de la gauche
officielle, voire de leur appartenance à la majorité présidentielle. Dans
ces conditions également marquées par la perte des repères de classe de la
classe ouvrière, par sa désorientation politique et par sa désorganisation,
nous proposons de nous présenter au nom d’un programme de lutte pour la
classe ouvrière face à la crise et sur la base des idées communistes
révolutionnaires, le plus clairement exprimées, sans que cette orientation
qui est la nôtre dans toutes les élections puisse être obscurcie par des
choix tactiques d’alliances ou d’attitudes au second tour.
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En
conséquence, pour les élections municipales, nous présenterons partout des
listes Lutte Ouvrière sans participer à aucune liste dite d’union. Nous
n’accepterons d’être présents nulle part sur la liste d’un parti qui
participe au gouvernement ou qui se considère, fût-ce avec des critiques,
comme faisant partie de la majorité présidentielle.
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Il
en ira de même, à plus forte raison, aux élections européennes.
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Nous
n’avons pas plus l’intention de présenter des listes communes avec le NPA,
contrairement à ce que nous avons fait parfois dans le passé avec la LCR.
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Même
si une partie de ce que nous avons l’intention de dire sera ou pourrait
être dit par le NPA, dans le contexte politique d’aujourd’hui nous tenons à
mettre l’accent sur ce qui nous différencie, et pas sur ce qui nous est
commun. Nous n’avons pas l’intention de noyer l’expression de ce que nous
appelons sur nos affiches « faire entendre le camp des travailleurs »dans d’autres
préoccupations, aussi dignes d’intérêt soient-elles, telles que l’écologie,
la défense de minorités opprimées, le féminisme, etc.
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Par
ailleurs, en nous adressant à la classe ouvrière, nous voulons nous
adresser à elle, non pas comme à une classe à plaindre, mais comme à la
seule classe capable de transformer la société ; non pas comme à une classe ouvrière
désorientée, rejetant toute politique, mais comme à la classe ouvrière qui
relève la tête et qui veut exprimer clairement une politique correspondant
à ses intérêts de classe et ses perspectives historiques.
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En
décidant ce choix global concernant les deux élections, nous aurons à subir
des pressions à différents niveaux, venant aussi bien des grands partis de
gauche que de ceux qui se considèrent comme l’extrême gauche critique, de
Mélenchon au NPA en passant par le PCF.
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Nous
avons l’habitude des pressions de cet ordre, mais il faut être conscient
qu’elles seront de plus en plus fortes.
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Ce
vote implique donc de résister aux pressions sur l’unité, qu’elle prenne la
forme de l’unité de toute la gauche contre le Front national ou l’unité de
ceux qui rejettent la politique du Parti socialiste au gouvernement et se
posent en alternative pour la gauche. Cette unité-là est toujours un moyen
de faire taire ceux qui veulent s’exprimer au nom de la lutte de classe du
prolétariat et de la perspective communiste.
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Motion
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Lutte
Ouvrière se présentera aux élections municipales partout où elle est en
situation de constituer une liste indépendante et uniquement là.
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Elle
présentera aux élections européennes des listes Lutte Ouvrière dans les 7
circonscriptions électorales de la métropole.
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