2013
sera ce que nous en ferons
Il restait un symbole qui
pouvait donner au gouvernement Hollande-Ayrault une coloration un peu de
gauche : la taxation à 75 % des revenus dépassant le million d’euros.
Après les capitulations du gouvernement face aux « pigeons » et à
Mittal, après avoir accédé aux désirs patronaux les plus chers en accordant un
cadeau de 20 milliards, le gouvernement en avait bien besoin
Cette taxation n’avait rien de bien
méchant pour les plus riches. Elle devait concerner tout au plus 2 000
personnes et elle était exceptionnelle. Mais cette taxe, qui ne devait
rapporter que 0,28 % des recettes de l’État, avait une valeur politique
pour Hollande : elle devait être la preuve qu’il était capable de tenir
bon face aux criailleries de la droite et aux caprices des plus riches.
Eh bien, voilà que cette preuve est
repoussée aux calendes grecques puisque le Conseil constitutionnel l’a censurée !
Le gouvernement se savait attendu au tournant par ce Conseil dominé par la
droite : il s’est laissé prendre. En huit mois de pouvoir, il n’aura donc
pas fait passer une seule mesure qui puisse avoir la couleur d’une mesure de
gauche.
Le 31 décembre, Hollande n’a pas été avare
de bons vœux et s’est dit « confiant ». Mais comment les travailleurs
de Peugeot-Citroën, de Petroplus, de SFR, de Candia, d’Electrolux, confrontés
aux fermetures d’usines, peuvent-ils être confiants dans l’avenir ?
Comment les centaines de milliers de travailleurs dont l’emploi et le salaire
sont menacés peuvent-ils être optimistes ? Parmi les cinq millions de
chômeurs, toutes catégories confondues, combien ne savent plus comment payer
leurs factures ? Combien doivent choisir entre se chauffer et manger
correctement ?
Les travailleurs et les chômeurs n’ont pas
besoin de bonnes paroles mais de mesures efficaces pour combattre le chômage et
les bas salaires. Mais, alors que des dizaines de grandes entreprises
s’apprêtent à licencier en 2013, Hollande ne fera rien pour les en empêcher. Sa
« bataille de l’emploi » consiste, comme tous les gouvernements qui
se sont succédé, à faire cadeau sur cadeau au grand patronat et à croiser les
doigts pour qu’il veuille bien embaucher.
Alors que le gouvernement prétend mettre
en œuvre la « justice sociale », il refuse d’augmenter le Smic tout
en laissant filer les prix de l’électricité et des transports. Alors qu’il y
aurait 2,5 millions de locaux vides et trois millions de mal-logés, le gouvernement
n’a pas encore procédé à la moindre réquisition. Il en parle, en parle, mais ne
fait qu’en parler.
Alors que Hollande s’est fait
élire en désignant « la finance » comme ennemi, la Bourse clôture
l’année avec 15 % d’augmentation en 2012 !
Hollande a remplacé Sarkozy, mais il mène
la même politique, et les travailleurs n’ont rien à en attendre si ce n’est des
coups. Il y a les attaques déjà décidées : l’augmentation de la TVA pour
2014 et le plan d’austérité programmant 60 milliards de coupes dans les budgets
publics sur cinq ans. Mais il y a aussi celles que le gouvernement et le
patronat préparent dans les coulisses, toujours et encore au nom de la
compétitivité, et qui consisteront à imposer aux travailleurs de travailler
plus, avec plus de précarité et de flexibilité.
Après huit mois de gouvernement à majorité
PS, les travailleurs savent désormais à quoi s’en tenir. Le gouvernement est
aux petits soins pour les capitalistes. Non seulement il ne protégera pas les
travailleurs de l’exploitation et de la rapacité du grand capital, mais il
justifiera les coups patronaux !
Alors, faisons de l’année 2013 l’année du
renouveau des luttes pour qu’enfin le rapport de forces s’inverse en faveur du
monde du travail, pour qu’enfin on impose aux capitalistes les mesures
d’urgence pour enrayer le chômage et la baisse du pouvoir d’achat :
l’interdiction des licenciements, la répartition du travail entre tous avec un
salaire plein et entier et l’augmentation générale des salaires et des pensions
prise sur les profits des gros actionnaires.
Faisons en sorte qu’en 2013, les
travailleurs retrouvent confiance dans leur force collective pour contester au
grand capital le pouvoir qu’il exerce sur l’économie. Il ne s’agit pas là d’un
vœu pieux car les travailleurs ont été capables de le faire bien des fois dans
l’Histoire.
Oui, il faut renouer avec les meilleures
traditions du mouvement ouvrier, celles des grèves générales de juin 1936 ou de
mai 1968. La lutte des exploités n’a jamais été facile mais c’est d’elle que
toutes les avancées pour les travailleurs sont venues, alors oui, il faut
renouer avec les luttes collectives, amples et massives. Le plus tôt sera le
mieux !
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