Les irresponsables qui dirigent l’économie
Aucun travailleur aujourd’hui ne peut se sentir assuré de garder son emploi et d’être protégé du chômage. C’est ce que démontre l’avalanche de plans de suppressions d’emploi qui touchent des grandes entreprises dont la situation financière n’est pourtant nullement catastrophique, de PSA-Peugeot-Citroën à Doux et d’Alcatel à Air France. Mais ces plans touchent aussi tous ceux qui dépendent de ces groupes, travailleurs intérimaires ou d’entreprises sous-traitantes. C’est une vague de dizaines de milliers de licenciements dont nul ne sait où elle peut s’arrêter.
C’est la crise, nous dit-on, et il n’y aurait rien à faire. Mais la crise a bon dos. Malgré leurs mensonges sur leur situation financière, il est visible que ces entreprises n’ont nullement leurs comptes dans le rouge. C’est d’abord pour maintenir et si possible augmenter leurs profits qu’elles licencient des milliers de personnes dont le travail, au cours des années passées, a fait leur richesse.
Leur priorité, ce sont les dividendes exigés par les actionnaires et le cours de leurs actions. C’est en fonction de telles considérations que de grands patrons peuvent décider la fermeture de tel ou tel secteur, voire d’une usine entière, ou bien sa vente ou sa revente à un prétendu repreneur dont le seul objectif est de la liquider.
Les travailleurs sont ainsi les otages de décisions prises dans le secret des conseils d’administration, sur lesquelles ils n’ont aucun contrôle, mais au nom desquelles on vient leur annoncer qu’il va falloir licencier ou bien augmenter les horaires, baisser les salaires, « faire des efforts »... et au bout du compte licencier quand même.
Ces décisions sont insensées alors que les entreprises sont là et les travailleurs sachant les faire fonctionner aussi, et que ce ne sont pas les besoins qui manquent. Seulement ceux qui sont aux commandes dans cette société ne raisonnent pas en fonction des besoins à satisfaire mais en fonction de leurs petits calculs de profit à court terme.
Ce que l’on peut constater au niveau d’une entreprise, d’une ville ou d’une région, se retrouve au niveau plus général. C’est chaque jour que l’on nous annonce que les Bourses plongent, que les « marchés » sont inquiets, qu’il faut sauver les banques, que les gouvernements doivent intervenir. Les réunions de la dernière chance succèdent à d’autres réunions de la dernière chance, mais tout cela pourquoi ?
La seule raison là aussi est que les grands capitalistes sont inquiets avant tout du rendement de leurs capitaux, ne prêtent aux États qu’en exigeant des taux d’intérêts usuraires, transfèrent leurs capitaux d’une place à l’autre en fonction de ce qu’ils peuvent y gagner. Les gouvernements leur obéissent, trouvent pour aider les banques les milliards qu’ils ne trouvent jamais quand il s’agit de dépenses utiles à la population, et déclarent ensuite qu’il faut de nouvelles mesures d’austérité pour rétablir leur équilibre financier.
Tout cela met en accusation la façon dont cette société est gérée, en fonction de décisions des capitalistes dictées par le profit immédiat. Les gouvernements, qu’ils soient de droite et de gauche, s’inclinent devant ces décisions et c’est pourquoi ils sont totalement impuissants face à la crise. Mais les travailleurs et la population en général, eux, n’ont aucune raison de s’incliner devant cette absurdité. Car il en va de leur emploi, de leur salaire, de leur vie.
Le problème de l’emploi n’est pas seulement celui des entreprises où un plan de licenciements est annoncé, c’est le problème de tous car dans un tel système aucun travailleur n’est à l’abri. Cette société est gérée par de dangereux irresponsables et, en attendant de pouvoir la diriger à leur place, il faut au moins les empêcher de nuire.
C’est pourquoi il faut imposer l’interdiction des licenciements, l’augmentation des salaires et leur garantie contre l’inflation. Il faut aussi que les travailleurs imposent leur contrôle sur les comptes des grandes entreprises et leur droit de bloquer les décisions.
Ce sont là des mesures d’urgence, nécessitées par la situation. Les imposer doit devenir l’objectif de l’ensemble des travailleurs, et pas seulement des travailleurs immédiatement menacés. Car ce sont tous les travailleurs, et finalement toute la société, qui sont menacés de s’enfoncer dans le chômage et la misère.
Il faut empêcher les irresponsables qui dirigent l’économie d’en faire ce qu’ils veulent : c’est aujourd’hui une question de survie pour tous.
0 commentaires:
Enregistrer un commentaire