vendredi 28 février 2025

Bonne alimentation : paroles, paroles

 

La dégradation de l’alimentation des milieux populaires

 

 

L’association des professionnels des fruits et légumes a publié des données sur les achats des ménages en 2024 : ils sont en baisse de 2 % par rapport à l’année dernière, et même -6,7 % par rapport à la moyenne des trois dernières années.

         Le gouvernement a beau affirmer que les prix se sont stabilisés, bien des familles populaires ne parviennent plus à acheter des fruits et légumes frais. « Manger cinq fruits et légumes frais par jour », comme le suggèrent les spots gouvernementaux, c’est vraiment juste pour la publicité.

Argenteuil, marché Héloïse, les lunettes de bonheur de la municipalité

 

Broder un texte, facile. Voir la réalité aussi, il suffit de le vouloir.

 

 

« Un environnement amélioré, une attractivité renforcée », « Un nouvel espace de déballe embelli et accueillant », « Un dialogue constant avec les commerçants et le délégataire », voilà les titres des différentes parties de l’article consacré au marché Héloïse dans « La Seine pour horizon » version 2025.

         On se demande bien si le ou les rédacteurs de l’article en question se sont rendus sur place pour l’écrire. Au moins, ils auraient pu demander son avis au rarissime membre de la municipalité qui le fréquente régulièrement et qui aurait pu juger ainsi de l’exagération.

         En tout cas, sa superficie a rétréci, comme nous l’avons déjà écrit, rendant problématique la circulation des chalands dont la densité est extrême à l’extérieur, côté stade en particulier. Quant à la brocante qui fut longtemps l’attraction du marché et qui attirait une fraction plus aisée de la population, elle a quasiment disparu entraînant avec elle cet élément de mixité sociale.

         Ce marché est donc de plus en plus populaire, certes avec bonheur pour les plus modestes, et grâce au courage des commerçants pour qui les transformations des conditions de parking loin de Jean Vilar ont pourtant dégradé nettement leurs conditions de travail.

         Bref, pas de quoi se réjouir.

         Seul point positif de l’article, la photo qui l’illustre, celle de Sylvain et de ses aides qui proposent de la pâtisserie de qualité pour un prix monde du travail. Un petit coup de pub bien mérité. DM

jeudi 27 février 2025

Allemagne : la montée de l’extrême droite

 Allemagne : la montée de l’extrême droite

 

Avec 28,6 % des voix, le bloc CDU-CSU, dirigé par le très droitier millionnaire Friedrich Merz, arrive en tête des élections en Allemagne. Il conduira donc la prochaine coalition gouvernementale, même si ce résultat, en deçà de 30 %, est presque le plus mauvais de son histoire.

Publié le 26/02/2025

Le résultat est surtout une sanction infligée par les électeurs à la coalition SPD-Verts-libéraux, qui en trois ans de recul des conditions de vie, ont réussi à se faire largement détester. Le SPD, dirigé par l’ancien chancelier Olaf Scholz, s’est ainsi effondré à 16,4 %, le score le plus bas de son histoire.

Le plus marquant dans ce scrutin est la forte montée de l’extrême droite : l’AfD prend la deuxième place à l’échelle nationale. Surtout, elle passe à 20,8 % et en trois ans seulement, elle double son score. La participation électorale ayant été très forte (+ 6 %), l’AfD fait même plus que doubler en nombre d’électeurs, puisque c’est sur ses candidats que beaucoup de nouveaux suffrages se sont portés.

Dans un contexte où l’AfD ne cesse de se droitiser, ne reculant plus devant les clins d’œil au nazisme, sa montée a de quoi inquiéter. Elle est encore plus forte à l’Est, dans l’ancienne RDA, qu’à l’Ouest. Elle y totalise autour de 30 %, et à l’exception de quelques villes dont Berlin, elle arrive en tête dans la quasi-totalité des circonscriptions.

Parmi les raisons de sa progression, on trouve la rage contre la politique des sociaux-démocrates et des Verts au gouvernement, rendus responsables de la forte dégradation économique depuis trois ans et le début de la guerre en Ukraine. À l’automne 2024, les annonces de licenciements massifs se sont multipliées chez les géants de l’automobile, de la chimie et de la sidérurgie, suivies par des cascades de fermetures d’entreprises et de suppressions d’emplois chez les sous-traitants. La pauvreté s’étend de façon visible, et l’inquiétude monte.

Pendant la campagne électorale, tous les partis gouvernementaux se sont lancés dans une surenchère contre les migrants. Il s’agissait à la fois de s’aligner sur l’AfD pour tenter de lui ôter des voix, et d’une opération de diversion par rapport à toutes les difficultés quotidiennes de la population travailleuse. Tandis qu’une série d’attentats venait plomber encore plus l’ambiance, ils n’ont pas hésité à y aller de leurs amalgames entre criminalité et immigration. Et puis, c’est l’administration Trump qui s’en est mêlée, apportant un appui marqué à la cheffe de l’AfD, Alice Weidel, le vice-président J.D. Vance et Elon Musk ayant renouvelé leurs appels à voter AfD.

Cependant, de l’autre côté du spectre politique, le parti de la gauche dite radicale, Die Linke, a fortement progressé, passant de moins de 5 % des voix à 8,8 % cette fois. C’est d’autant plus marquant que d’aucuns voyaient Die Linke comme moribonde suite à la scission, en 2024, d’une fraction partie avec Sahra Wagenknecht pour former le BSW, parti de gauche anti-migrants reprochant à Die Linke une forme d’angélisme vis- à-vis des migrants, qui prétend que l’immigration « dessert les travailleurs allemands ». BSW, totalisant 4,97 % des voix, rate d’un cheveu l’entrée au Parlement. Les près de 9 % de Die Linke signifient que plusieurs millions d’électeurs, et environ 25 % parmi la jeunesse, ont choisi de dire non à la politique d’austérité des grands partis, non à la militarisation et non à la chasse aux migrants.

Le 31 janvier, le futur chancelier Merz avait essayé de faire passer une loi visant à restreindre l’immigration et le regroupement familial, en s’appuyant pour cela sur les députés de l’AfD. Cela a provoqué un tollé au Parlement, où sa loi a été rejetée, mais surtout d’immenses manifestations dans tout le pays, des centaines de milliers de gens défilant contre le danger d’extrême droite et s’en prenant aussi à l’apprenti sorcier Merz.

Certes des manifestations ne suffiront pas à inverser la situation, pas même à faire reculer l’extrême droite, comme d’ailleurs cette élection le montre. Pour que la situation du monde du travail cesse de se dégrader, il sera nécessaire de s’en prendre au patronat sur son terrain, l’économie, donc de renouer avec les grèves et les mobilisations de l’ensemble des travailleurs.

                                                                 Alice Morgen (Lutte ouvrière n°2952)

Lisez l’hebdomadaire Lutte ouvrière - 1,5 euro

Lisez la revue Lutte de classe - 3 euros

 

 

Les prochaines permanences et rendez-vous prévus à Argenteuil et la région :

Aujourd’hui jeudi 27 février, de 16 h.45 à 17 h.30, entrée de la mairie ;

Vendredi 28 février, de 15 h.45 à 16 h.30, marché du Val-nord ;

-et de 17 h.15 à 18 h.15 au « carrefour Babou » ;

Samedi 1er mars : de 10 heures 30 à midi, centre commercial de la cité Joliot-Curie ;

-de 10 h. à 10 h.30 au marché des Coteaux ;

-de 11 heures à midi au marché de la Colonie ;

-et de 11 h.15 à midi devant Auchan au Val-Sud ;

Dimanche 2 mars, de 11 h. à midi, au marché Héloïse ;

Lundi 3 mars, de 18 à 19 heures, centre cl des Raguenets à Saint-Gratien.

Bénéfices de Stellantis : Jean- Pierre Mercier sur France Info TV

Chômage : économies sur le dos des chômeurs

 

L’État et son gouvernement sont au service du capital

 

Une assurance très limitée
 

L’Unedic, qui gère l’assurance-chômage, a publié une étude d’impact sur la nouvelle convention chômage actuellement en discussion. S’il ne faudra plus que cinq mois de travail au lieu de six pour commencer à percevoir une allocation – mesure qui coûterait 130 millions d’euros par an – l’allègement des cotisations patronales, elle, ferait un trou dans la caisse de 405 millions, et le vol de jours d’indemnisation – calculé sur 30 jours, même les mois où il y en a 31 – ferait faire 305 millions d’« économies ».

         Remplir le porte-monnaie patronal en faisant les poches des travailleurs privés d’emploi, voilà à quoi sert en fin de compte la politique du gouvernement.