Fonctionnaires :
face aux attaques, une seule classe ouvrière
Publié le 17/04/2024
Mercredi 10 avril, Stéphane
Guerini, ministre des différentes fonctions publiques, a lancé une véritable
déclaration de guerre à tous les salariés de ces secteurs.
Selon Guerini, il faudrait en
finir avec le prétendu tabou du licenciement, en finir avec les augmentations
générales, introduire des réorganisations dans différents domaines, remettre en
cause de nombreux droits...
Il y a officiellement
5,7 millions de travailleurs dans l’administration, l’enseignement, les
hôpitaux, La Poste, les collectivités locales, etc. Ils sont en réalité bien
plus, si l’on compte les contrats temporaires, les intérimaires, les sous-
traitants. En fait, 3,7 millions de ces salariés seulement sont
fonctionnaires de l’État, de la fonction publique hospitalière, de la fonction
publique territoriale, mais l’offensive gouvernementale concerne l’ensemble des
travailleurs de ces secteurs.
Les organisations, les grilles
hiérarchiques, les organismes dits paritaires sont un leurre, car ils sont sous
la seule autorité des administrations, donnant l’illusion d’une concertation
mais visant à embrouiller la conscience des travailleurs. Le statut dit
protecteur de la fonction publique est autant une illusion qu’un piège. Car,
quand l’État a voulu se débarrasser en masse de fonctionnaires, il ne s’est
jamais embarrassé de ce fameux statut protecteur. Il faut se rappeler le sort
des salariés titulaires de ce statut chez France Télécom, devenu Orange. Une attaque
a été déclenchée en 2006 pour liquider des dizaines de milliers d’emplois, et
elle a été si brutale qu’elle a débouché sur une épidémie de suicides. Et
aujourd’hui les travailleurs de La Poste, fussent-ils fonctionnaires,
pourraient témoigner de leurs angoisses et de ce qu’ils doivent subir.
Ces divisions entretenues entre
travailleurs aboutissent à des différences de rémunération inacceptables. Selon
un document officiel, en 2022 les salaires dans la fonction publique
hospitalière auraient augmenté de 2,9 %, quand ceux des travailleurs considérés
comme contractuels, soit près du quart des effectifs, auraient baissé d’environ
1 %. Cette division entre travailleurs est non seulement totalement injuste,
mais elle est un piège dans lequel, malheureusement, les directions syndicales
les enferment.
Car, si la CGT et Force ouvrière
appellent à la mobilisation contre les projets de Guerini et du gouvernement,
elles restent totalement silencieuses sur ces divisions. En mettant en avant
comme point principal la défense du statut, elles rejettent de fait des
centaines de milliers de travailleurs qui seraient indispensables au succès de
futures luttes.
Le passé l’a prouvé, c’est
seulement quand la classe ouvrière a brisé les divisions artificielles et s’est
engagée d’elle-même dans la lutte, toutes catégories confondues et sans
consignes, qu’elle a pu inverser le rapport de force. En 1953, partie d’un
bureau de poste de Bordeaux, la grève s’est étendue à tous les services publics
du pays en plein été, mettant tous les transports publics à l’arrêt. Cette
grève victorieuse contre les décrets-lois Laniel a marqué un changement durable
du rapport de force entre la classe ouvrière, le patronat et les gouvernements.
L’attaque annoncée contre les
travailleurs de la fonction publique est un signal du gouvernement : il va
récupérer des milliards aux dépens de ses travailleurs et encourage ainsi le
patronat à faire de même avec ses propres salariés. Il s’agit bien d’une
attaque contre l’ensemble du monde du travail.
Les particularismes, le
corporatisme, les fausses concertations et les fausses protections par des
statuts divers sont autant de pièges visant à limiter et à émietter les
réactions de la classe ouvrière. Forte de plus de 27 millions de salariés,
c’est son unité dans la lutte qui peut mettre à la raison le patronat et ses
serviteurs à la tête de l’État.
Paul Sorel (Lutte ouvrière n°2907)
Les prochaines permanences
prévues à Argenteuil :
-Vendredi 19 avril :
de 15h40 à 16 h40 au marché du Val-Nord ;
-et de 17 h.15 à 18 h.15,
« Carrefour Babou » ;
-Samedi 20 avril : de 10
h.15 à 10 h.55 devant Monoprix ;
-et de 11 h à midi au
marché de la Colonie ;
-Dimanche 21 : de 10
h.15 à 10 h.55, devant Intermarché du Centre ;
-de 11 h. à midi, marché
Héloïse ;
--Lundi 22 avril : de
18 à 19 heures, centre cl des Raguenets à Saint-Gratien ;
-D’autres
rendez-vous de campagne sont en préparation.
Jusqu’à ce
dimanche, 15 euros