mercredi 3 avril 2024

Auchan, salaires : « on a le blues, on veut du flouze »

La famille Mulliez a vraiment de quoi !

 

 

Vendredi et pendant le week-end dernier, des milliers de salariés des centres logistiques des hypers et supermarchés Auchan ont entamé une nouvelle série de débrayages pour des augmentations de salaires. La direction d'Auchan a annoncé aux salariés une hausse de 1,3%, alors que les salaires sont bien souvent proches du Smic.

         Les travailleurs refusent d’accepter cette aumône de la part d’un groupe propriété de la famille Mulliez, l’une des plus grandes fortunes du pays. Ils ont manifesté dans certains grands centres commerciaux aux cris de « On a le blues, on veut du flouze », et « De l’argent, il y en a chez le patronat », souvent repris par les clients.

 

Argenteuil Littoral : à bord, silence radio

Le littoral n’est tout de même pas tombé à l’eau ?

 

Mars 2020, signature du permis de construire d’Argenteuil Littoral

À Argenteuil, avec les grands projets urbains de la municipalité, on s’y perd. Il est vrai qu’avec les importantes friches industrielles actuelles ou prévues, l’espace à repenser est important, et les gourmandises des promoteurs le sont tout autant.

         Dans tous les cas, les rénovations spatiales quelles qu’elles soient ne sont pas fondamentalement dans les mains des municipalités. Elles se heurtent à la nature capitaliste de la société marquée par l’appât du gain et la sacro- sainte propriété privée capitaliste des moyens de production et de finance. On peut réfléchir au problème à propos du « Croissant » dit « Ferré » qui est une verrue géographique tronçonnant le territoire d’Argenteuil, et son dossier qui ne bouge pas depuis 70 ans !

         Débarrassée de ces deux fléaux, la société pourrait décider et entreprendre très rapidement ce que les habitants auraient décidé.

         Mais la municipalité pourrait au moins donner aujourd’hui des informations sur ce qu’il en est de ses projets, de leurs retards, des obstacles, etc.

         Ainsi l’on peut s’interroger sur ce plan à propos du fameux projet « Argenteuil Littoral » dont le permis de construire a été signé en mars… 2020.

         Le littoral n’est tout de même pas tombé à l’eau ? Des nouvelles s’imposent, on les attend. DM

 

mardi 2 avril 2024

Éditorial des bulletins Lutte ouvrière d’entreprise du lundi 1er avril 2024

 Le gouvernement veut nous faire les poches au profit des capitalistes

01/04/2024

Avec la fin de la trêve hivernale, la fondation Abbé-Pierre estime à 140 000 le nombre de familles qui risquent de se retrouver à la rue, après une année 2023 où les expulsions avaient déjà atteint un record. Le risque de perdre son logement touche de plus en plus de travailleurs dont les salaires ne suffisent plus à régler toutes les factures.

C’est le moment que le gouvernement a choisi pour annoncer une nouvelle salve d’attaques. En ordre de bataille, les ministres se sont relayés dans les médias pour annoncer leurs prochaines offensives contre les plus précaires, les chômeurs et les malades.

Le ministre de l’Economie, Le Maire, a justifié de s’en prendre aux malades en déclarant : « Les médicaments, ça ne va pas être open bar ». Mais c’est la bourgeoisie qui a accès au buffet à volonté ! Pour se soigner comme pour le reste, tant qu’on a les moyens de payer, il n’y a aucun problème d’accès aux soins les plus sophistiqués.

En revanche, du côté des classes populaires, de plus en plus de malades renoncent à se soigner faute de moyens. Alors que la franchise à payer sur chaque boîte de médicament a doublé, les ordonnances des patients en Affection longue durée sont maintenant dans le viseur du gouvernement, ainsi que les transports médicaux. Les déserts médicaux se multiplient, mais les malades sans moyens de se déplacer et sans mutuelle correcte devront se débrouiller pour aller se faire soigner. C’est une condamnation révoltante !

Contre les chômeurs, Attal est allé faire la leçon, au JT de TF1 : face à la dette de l’État, il serait temps de se montrer économes et d’augmenter les recettes. Pour ce fidèle roquet des intérêts capitalistes, il n’est bien sûr pas question de prendre sur les milliards que l’État déverse dans les caisses des grandes entreprises à coup d’aides, de subventions et d’exonérations.

Le ministre a donc annoncé un nouveau tour de vis contre les chômeurs. Alors que la durée et le montant des allocations ont déjà été réduits par les mesures précédentes, il se dit favorable à une baisse de la durée maximum d’indemnisation, en osant dire qu’il faut inciter au travail.

Ces derniers mois, près de 10 000 emplois ont été supprimés par les enseignes de l’habillement. Dans le secteur automobile, alors que les profits sont au plus haut, les constructeurs encaissent les milliards de l’État sous prétexte de financer la transition vers l’électrique, tout en mettant à la porte des centaines d’intérimaires. Des équipementiers comme Forvia annoncent des milliers de licenciements, et la liste continue, dans des secteurs comme la banque, le bâtiment ou la téléphonie. Alors, ce n’est évidemment pas le chômage que combat le gouvernement, qui laisse les mains libres aux licencieurs. Ce sont les travailleurs privés d’emploi, qu’il condamne à la pauvreté tout en les traitant de fainéants.

Ce gouvernement, composé de millionnaires au service de milliardaires, prétend parler au nom de « la France qui se lève tôt ». Attal a ainsi déclaré : « Quand on travaille, on a quand même davantage de moyens d’être maître de soi ». Mais de quoi décide un travailleur contraint d’accepter des cadences délirantes, un intérimaire contraint de faire des kilomètres pour une mission, une femme de ménage aux horaires fractionnés et dont le salaire ne lui permet même pas de remplir le frigo ?

Le gouvernement prétend s’en prendre aux chômeurs pour que « le travail paie ». Mais si le travail « ne paie pas », c’est bien parce que le patronat impose des salaires qui ne permettent pas de vivre. Pousser les chômeurs dans la misère ne fera pas augmenter les salaires, au contraire ! Réduire les droits des chômeurs, les obliger à accepter n’importe quel travail pour n’importe quel salaire, fournira une arme supplémentaire au patronat pour imposer ses conditions.

Ces annonces sont une déclaration de guerre à tous les travailleurs, auxquels le gouvernement réaffirme qu’il n’est pas question que les capitalistes paient pour la crise de leur système. Du côté des grandes entreprises, la crise économique et le climat de guerre sont d’ailleurs synonymes de profits record, 150 milliards pour l’année 2023 !

Pour assurer ce niveau de profits à une poignée de grands capitalistes, le gouvernement veut faire baisser la tête à tous les travailleurs.

Subir la loi des patrons, dans la situation actuelle, où les menaces guerrières accompagnent la crise générale de l’économie, c’est être de la chair à exploitation aujourd’hui et demain de la chair à canon.

Seul, aucun de nous n’a le pouvoir de s’opposer à l’exploitation. Mais si les travailleurs s’organisent et retrouvent la conscience de leurs intérêts et de leur force collective, alors ils pourront s’opposer non seulement aux attaques de Macron, mais à la barbarie dans laquelle le capitalisme entraîne toute la société.

                                                                         Nathalie Arthaud

 

Les prochaines permanences prévues à Argenteuil :

-Aujourd’hui mardi 2 avril, de 18 à 19 heures, centre commercial Joliot-Curie ;

-Mercredi 3 avril de 11 h.30 à midi au marché des Champioux ;

-Vendredi 5 avril : de 15h40 à 16 h40 au marché du Val-Nord ;

-et de 17 h.15 à 18 h.15, « Carrefour Babou » ;

-Samedi 6 avril : de 10 h. à 10 h.30, marché des Coteaux ;

-et de 11 h à midi au marché de la Colonie ;

-Dimanche 7 avril : de 10 h.15 à 10 h.55, devant Intermarché du Centre ;

-de 11 h. à midi, marché Héloïse ;

--Lundi 8 avril : de 18 à 19 heures, centre cl des Raguenets à Saint-Gratien ;

-Mercredi 10 avril : de 11 h. à 11 h.30, marché des Champioux.

 

Toutes les semaines, l’hebdomadaire Lutte ouvrière est aussi en vente à la librairie Le Presse-papier et au Tabac-Presse du mail de la Terrasse du quartier du Val-Nord que nous remercions.

 

15 euros actuellement !

Éducation, à Argenteuil comme ailleurs, bien des raisons de faire grève le 2 avril !

Plusieurs écoles seront à nouveau fermées à Argenteuil aujourd’hui. Le mécontentement des personnels de l’Éducation nationale n’a aucune raison de faiblir. Depuis le début de l’année scolaire, profitant des appels à la grève, c’est une grande majorité des enseignants et des agents de l’Éducation qui ont tenu à le montrer, en faisant grève un jour, deux, trois jours, voire davantage. Ces journées ont été l’occasion de discuter non seulement du sombre état des lieux, mais de la façon dont les travailleurs de ce secteur pourront demain faire reculer le gouvernement.DM

 

  • Assemblées générales de grévistes, à partir de 10h :
    – Secteur ARGENTEUIL & Val-d’Oise Sud, Espace Mandela, 82 boulevard du Général Leclerc.
    Manifestation parisienne : 14h, RER Luxembourg.
  • Assemblée générale IDF : 18h, Bourse du travail de Paris (Salle Croizat).

 

Un article de notre hebdomadaire

Bien des raisons de faire grève le 2 avril !

Le 2 avril, les syndicats SNES-FSU, SUD Education, FO et CGT Éduc’action appellent à une nouvelle journée de grève. Ils demandent l’abandon des mesures du « choc des savoirs », annoncées dans un arrêté du 17 mars, en particulier les groupes de niveau en collège. Ils dénoncent aussi l’insuffisance des salaires et des moyens alloués à l’école.

 


Pour répondre à ce qu’il qualifiait en décembre de « vraie urgence nationale », Attal s’obstine à vouloir imposer des groupes de niveau, rebaptisés groupes « de besoins », qui n’instaurent rien moins qu’un tri social des élèves, tri que refusent à juste titre personnel et parents. Constituer des groupes réduits à une quinzaine de collégiens de 6e et 5e – dans une première étape – pourrait sembler une bonne chose, s’il ne s’agissait pas d’isoler pendant de longues périodes des élèves en difficulté, et parallèlement d’entasser d’autres élèves de même niveau dans des classes surchargées. En effet, outre la stigmatisation que les premiers ne pourraient manquer de ressentir, les autres enfants n’auront pas droit à un encadrement renforcé, aucune embauche n’étant prévue.

Les journées de grève et les manifestations qui ont eu lieu précédemment dans l’éducation, en particulier la mobilisation qui dure depuis le 26 février dans les établissements de Seine-Saint- Denis, montrent que les problèmes, auxquels le « choc des savoirs » ajoute une couche, sont multiples et facilement identifiables. Le manque de moyens, financiers d’abord, se traduit par un manque criant d’adultes, professeurs, assistants d’éducation, AESH – accompagnants d’élèves en situation de handicap – agents, infirmières et assistantes sociales. Et, comme des images saisissantes l’ont montré en Seine-Saint-Denis et à Marseille, ce sont des locaux délabrés qui servent fréquemment de cadre à l’enseignement. Plafonds qui s’écroulent, fuites, fenêtres hors d’usage, chauffage insuffisant… Ces bâtiments dégradés se rencontrent, comme par hasard, dans les quartiers populaires et non dans établissements plus cossus des centres-villes.

Le gouvernement a beau prétendre que les milliards d’économie annoncés ne toucheront pas à l’éducation, la ministre elle-même a beau arguer que les 700 millions d’annulation récente de crédits sont strictement pris sur « la réserve de précaution », il reste la suppression prévue pour la rentrée 2024 de plus de 1 100 postes d’assistants d’éducation, et les menaces pesant sur des milliers de postes en écoles primaires, en collèges et en lycées. C’est un vol manifeste auquel il est urgent de riposter.

                                                   Viviane Lafont (Lutte ouvrière n°2904)