Faire
reculer Macron, c'est possible !
05/02/2023
Il n’y a aucun doute :
l’opposition à la retraite à 64 ans est unanime dans le monde du travail. Non
seulement les sondages la mesurent jour après jour, mais plus de deux millions
de salariés l’ont exprimée en se mettant en grève et en descendant dans la rue,
par deux fois, les 19 et 31 janvier.
Qu’en dit Macron ? Que ce
sera comme ça et pas autrement ! Pour nous lanterner, Borne s’engage à
faire « bouger » le texte à l’Assemblée. Ce qu’elle appelle
« bouger » consiste à autoriser ceux qui ont commencé à travailler à
19 ou 20 ans, à partir dès qu’ils ont cotisé 43 annuités, c’est-à-dire avant
leurs 64 ans. Et il faudrait dire merci ?
L’autre point est une avancée…
dans l’enfumage : l’index senior ne concernera plus seulement les
entreprises de 300 salariés, mais celles de plus de 50 salariés. La belle
affaire ! Comment continuer de soulever des charges ou serrer des vis
quand le dos, les épaules et les articulations ne suivent plus ?
Ce n’est pas un index qui empêchera
le grand patronat de se débarrasser des salariés devenus, à ses yeux, pas assez
rentables, soit parce qu’ils sont usés physiquement et moralement, soit parce
qu’ils sont mieux payés que les jeunes.
Le gouvernement se moque de nous.
Il ne nous laisse pas le choix : si nous ne voulons pas crever au travail
ou finir à Pôle emploi, il faut se battre !
C’est la même chose pour les
salaires qui ne suivent pas la flambée des prix. Tant que l’on ne se bat pas,
le patronat refuse de les augmenter, et on s’appauvrit. Et c’est comme cela
pour tout. Pour se faire payer toutes nos heures, il faut se battre. Pour que
l’apprenti ou l’intérimaire soit embauché, il faut se battre. Pour ne pas avoir
à faire le travail de deux, il faut se battre.
Tant que le grand patronat
dominera, la lutte contre l’exploitation et contre les ravages de la loi du
profit sur les hommes et la nature sera une nécessité. Aujourd'hui, nous sommes
confrontés à une attaque contre nos retraites, mais demain, vu l’escalade
guerrière en Ukraine, nous aurons peut-être à nous battre pour ne pas faire la
guerre.
Dès maintenant, il est important
de dire que nous ne serons pas les bons petits soldats de Macron et du grand
patronat. Ni pour la retraite ni pour tous les autres sacrifices qu’ils veulent
nous imposer. Alors, mardi et samedi prochains, soyons encore le plus nombreux
possible à dire que la coupe est pleine, en faisant grève et en
manifestant !
Tous ceux qui doutaient de
l’action collective peuvent se rassurer : les 19 et 31 janvier, le monde
du travail a démontré qu’il était capable d’agir et de s’exprimer d’une même
voix.
Les grèves ont touché un très
grand nombre d’entreprises du privé ainsi que la fonction publique. Les
cortèges ont été massifs. Dans des petites villes, les manifestations du 31
janvier ont rassemblé jusqu’à 20 % de la population. Partout, les rangs se
sont grossis de travailleuses et de travailleurs non syndiqués, manifestant
pour la première fois de leur vie. C’est la preuve d’un mécontentement profond
et partagé.
Nous avons commencé à transformer
ce mécontentement en une force collective, il faut continuer ! Est-ce que
nous pouvons gagner et faire reculer le gouvernement ? Oui, si nous
parvenons à établir un véritable rapport de force en développant les grèves.
Les réactions du gouvernement le
montrent : les journées de mobilisation ponctuelles ne suffiront pas.
Macron et Borne sont en effet prêts à tout, même à la plus grande impopularité.
Ce qu’ils craignent, et ce que redoute le Medef, c’est une grève qui prenne et
dure dans un secteur, puis deux, puis trois… de sorte que cela paralyse une
partie de l’économie et fasse perdre de l’argent à la bourgeoisie.
C’est ce qu’il s’est passé en
1995, avec la grève massive dans le secteur public contre le plan Juppé. Mais
même en 1995, pour étendre la grève, il avait fallu que les travailleurs les
plus combatifs et déterminés convainquent les plus hésitants. Ce n’est
qu’ensuite, en se lançant dans l’action et en mesurant, jour après jour, le
nouveau rapport de force que les travailleurs ont réalisé qu’ils pouvaient
gagner.
C’est à cela qu’il faut nous
préparer, en discutant et en réapprenant à nous organiser dans toutes les
entreprises, dans tous les services, dans tous les ateliers. Aussi unitaires
soient-ils, les appels des centrales syndicales ne sont rien si les
travailleurs n’en font pas leur combat. Alors, dès mardi, profitons-en pour
constituer des équipes de travailleurs combatifs capables d’entraîner les
autres ! Profitons de cette journée pour discuter entre nous, nous réunir
en assemblées générales, formuler nos revendications, qui vont bien au-delà des
retraites et préparer la suite !
Nathalie ARTHAUD
Face aux rodomontades de Borne, c’est le
rapport des forces qui gagnera au final. Développons celle du monde du
travail !
Prochaine grande journée de mobilisation
générale à travers le pays
Demain mardi 7 février
Les prochaines
permanences prévues :
-lundi 6
février, de 10h.45 à 11h.45 devant l'Intermarché du centre ;
-de midi à 13 heures
entrée de la mairie ;
-de 16 h.30 à
17 h.30 entrée Côté Seine, côté PV Couturier ;
-de 18 à
19 heures, centre commercial des Raguenets, à Saint-Gratien ;
-mercredi 8
février, de 11 h.30 à midi au marché des Champioux.
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