Crise
énergétique : le gouvernement veut nous faire marcher au pas
Le 5/12/22
Le gouvernement l’a
annoncé : si nécessaire, cet hiver, il coupera l’électricité deux heures
le matin ou le soir. Cela pourra concerner jusqu’à quatre millions de
personnes. Y échapperont, nous dit-on, hôpitaux, pompiers, commissariats et
entreprises dites sensibles. En revanche, les autres entreprises, les écoles,
les transports et le téléphone seraient concernés.
La menace est-elle réelle ?
Est-ce un coup de pression gouvernemental pour forcer la population à baisser
sa consommation ? L’un n’empêche pas l’autre.
En tout cas, le message politique
est clair : si vous ne faites pas assez d’efforts, si vous ne réduisez pas
votre consommation d’électricité et ne baissez pas votre chauffage à 19°, eh
bien, vous n’aurez plus le choix, on vous coupera le courant ! Ça
s’appelle mener la population à la trique.
Ministres et journalistes aux
ordres le répètent en boucle : au signal orange d’EcoWatt, il faut moins
consommer. Et à vous d’obéir !
Si vous ne le faites pas, vous
serez plongés dans le noir et le froid, sans téléphone et avec vos enfants sur
les bras, car les écoles seront, elles aussi, fermées. En espérant que vous ne
serez pas coincés dans un ascenseur, ou dans un méga-bouchon car il n’y aura
plus de feux de circulation…
Comme lors de la crise sanitaire,
il y a deux ans et demi, le gouvernement appelle à la mobilisation. Et si nous
ne sommes pas volontaires et ne nous imposons pas, nous-mêmes, les sacrifices
nécessaires, ce sera la contrainte et l’autoritarisme.
Lors du Covid, il fallait
obtempérer sans rechigner aux ordres de confinement aussi contradictoires
qu’absurdes : ne pas sortir de chez soi le week-end, mais aller travailler
la semaine, par exemple. Tous ceux qui ont écopé d’une amende parce qu’ils
promenaient leur chien à plus d’un kilomètre de chez eux en savent quelque
chose. Quant aux travailleurs de la santé qui ont perdu leur gagne-pain parce
qu’ils n’étaient pas vaccinés, ils continuent de payer cette politique
autoritaire aujourd'hui.
Malgré l’incurie et l’aberration
de leur politique sanitaire, le gouvernement et les préfets sont très
satisfaits de l’expérience de confinement, car l’essentiel pour eux était que
la population obéisse sans se révolter.
C’est le fond de toute leur
politique : que les classes populaires obéissent à leurs décisions au
doigt et à l’œil. Alors, ils nous diront bientôt combien faire de lessives par
semaine et à quelle heure. Ils nous autoriseront ou non à nous servir du four
ou à nous chauffer un peu plus, etc…
Ce ne sont pas les inquiétudes ou
les intérêts des petites gens qui guideront le gouvernement pour décider des
coupures d’électricité, c’est la continuité des affaires.
La bourgeoisie, à la tête des
grandes entreprises, est déjà en train de plaider sa cause auprès des préfets,
voire des ministres, et la liste des entreprises exemptées de l’effort national
s’allonge. Parions que les grandes entreprises les plus consommatrices
d’électricité seront protégées pour continuer à produire leurs profits !
Les classes populaires, les
travailleurs, les petites gens, eux, n’ont jamais leur mot à dire. Ils sont les
premiers touchés par la crise énergétique car c’est d’abord sur eux que pèse
l’explosion du prix de l’énergie. Et en plus de cela, les leçons de morale, les
appels au civisme et aux sacrifices, sont encore pour eux ! Pendant ce
temps, les plus riches feront tourner plein pot des groupes électrogènes pour
alimenter leurs palaces et disposer de tout leur confort habituel.
Pour une fois, le gouvernement
peut dire qu’il planifie et organise, oui ! Il n’est pas capable de
planifier la production d’électricité pour répondre aux besoins de la
population, alors il planifie les coupures, la pénurie et le rationnement.
Lors de la crise sanitaire, il
manquait masques, blouses et gants, mais le gouvernement planifiait nos heures
de sortie. C’est comme cela pour tout.
Le gouvernement est incapable de
faire en sorte que tout le monde ait un travail, mais il organise très
scientifiquement et rationnellement la baisse des indemnités chômage et le
report de l’âge de départ à la retraite.
Le gouvernement planifie le
retour vers le passé, vers la misère et la précarité. Et s’il décidait de faire
la guerre et sonnait la mobilisation générale de la jeunesse, eh bien, là
encore, il ne laisserait le choix à personne.
Seuls les travailleurs peuvent
remettre de l’ordre dans ce chaos : en se battant pour imposer que
l’économie et la société soient organisées en fonction des besoins de la
population.
Nathalie Arthaud
Les prochaines
permanences prévues.
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7 décembre, de 11 h. à 11 h.30 au marché des Champioux.
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