vendredi 4 novembre 2022

Brésil : Bolsonaro s’en va, la crise reste. Un article de notre hebdomadaire Lutte ouvrière de cette semaine

Brésil : Bolsonaro s’en va, la crise reste

02 Novembre 2022

Le deuxième tour de la présidentielle brésilienne le 30 octobre a donné la victoire à Lula : 50,9 %, contre 49,1 % à Bolsonaro. Cet écart représente un peu plus de 2 millions de voix.

Au premier tour, 6 millions de voix séparaient les deux candidats. Le nombre d’abstentions étant resté stable, Bolsonaro a donc beaucoup plus progressé que Lula.

Bolsonaro a finalement déclaré qu’il respecterait la Constitution. Quoi qu’il en soit, cette élection a montré une division profonde dans l’opinion, ainsi qu’une perte des repères dans les milieux populaires qui jusqu’ici opposaient gauche et droite.

Bolsonaro ne fait pas l’unanimité chez les bourgeois puisqu’on a vu l’équivalent brésilien du Medef et le syndicat des banquiers faire campagne contre lui. Mais ce représentant de l’extrême droite raciste et anti­ouvrière a gagné des appuis solides dans les classes populaires.

Lula déclare maintenant : « Ce pays a besoin de paix et d’unité. » Ou encore : « Il n’y a pas deux Brésil : nous sommes un seul peuple, une seule nation. » L’ancien métallo, le syndicaliste qui luttait contre la dictature, le président de 2003 à 2010, a connu l’adversité, les accusations, les condamnations, la prison. Il en est certes sorti vainqueur et a remporté un troisième mandat. Mais le pays qu’il va gouverner à partir de janvier prochain a changé et l’affrontement politique dont les élections ont été le théâtre resurgira sous d’autres formes.

Les élus de droite ou d’extrême droite sont probablement pour le moment prêts à s’entendre avec Lula. Il a déjà gouverné huit ans en s’appuyant largement sur des sénateurs et des députés de droite et en collaborant avec des gouverneurs d’États de droite. Une partie de ces élus sont en train de tourner casaque, tel le président de la Chambre des députés, pourtant allié de Bolsonaro. En 2002 déjà son vice-président était un notable du Parti libéral, le parti qui cette année a présenté Bolsonaro. De même le vice-président qui vient d’être élu avec Lula est un des principaux chefs de la droite, deux fois gouverneur de Sao Paulo et en 2006 candidat contre lui.

Sans doute, pour le moment au moins, Lula n’a rien à craindre non plus des dirigeants des grandes puissances, avec lesquels il voudrait entretenir de bonnes relations. Biden, Macron et Poutine lui-même l’ont félicité. Quand il promet de mettre fin à la déforestation de l’Amazonie, c’est autant pour leur complaire que pour faire plaisir aux courants écologistes.

Les vrais grands problèmes qu’aura à affronter Lula sont les conséquences de la crise économique mondiale, la récession, le recul du commerce et des exportations. Malgré cette crise, la bourgeoisie exige le maintien de ses profits, contre les travailleurs qui luttent pour empêcher la dégradation de leurs conditions de vie.

En écho à son programme Faim zéro de 2003, Lula a annoncé qu’il allait en finir avec la faim qui frappe 33 millions de Brésiliens et parle de créer des emplois. Mais il y a vingt ans, lors de son premier mandat, les perspectives économiques étaient bonnes pour le Brésil, dont les exportations battaient des records. Ce n’est plus le cas aujourd’hui, et cela a tout d’une promesse en l’air, alors que Lula n’a même pas dit qu’il allait revenir sur la réforme des retraites que Bolsonaro a imposée il y a trois ans.

Cela doit être pour les travailleurs un des signes que, dans la crise, Lula ne sera pas de leur côté, et qu’il ne les protégera pas non plus de l’armée et de l’extrême droite, qui se sont renforcées et se tiennent en embuscade.

                                                         Vincent GELAS (Lutte ouvrière n°2831)

 

Les prochaines permanences prévues.

-aujourd’hui vendredi 4 novembre, de 17 h.15 à 18 h.15 au carrefour Babou.

-samedi 5 novembre, de 10 h. 15 à 10 h.55 devant Monoprix ;

-de 11 h. à midi au marché de la Colonie ;

-et de 11 h. à midi centre commercial Joliot-Curie ;

-dimanche 6 novembre,  de 10 h.15 à 10 h.55 devant l’Intermarché du Centre ;

-et de 11 h. à midi au marché Héloïse 

-lundi 7 novembre, de 18 à 19 heures, centre commercial des Raguenets à Saint-Gratien.

-mercredi 9 novembre, de 11 h. à 11 h.30 au marché des Champioux.

 

 

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           -au Val d’Argenteuil-nord, bureau de tabac du Val-Nord (le journal seulement) ;            

         -librairie « Le presse papier », avenue Gabriel Péri (On y trouve aussi la LDC)

Services pédiatriques face à l’épidémie de bronchiolite : un aspect de la déroute du système hospitalier

 

Face à la situation actuelle, une vieille recette qui ne règlera rien

 

 

Alors que l'épidémie de bronchiolite déborde les services pédiatriques et que des bébés doivent être hospitalisés à des centaines de kilomètres de chez eux, le ministre de la Santé a annoncé débloquer 400 millions d'euros en urgence.

C'est le moins qu'il pouvait faire, comme à chaque fois que les hospitaliers se mobilisent pour dénoncer publiquement le manque de moyens permanent à l'hôpital.

Mais cette somme servirait à des primes et des heures supplémentaires : le gouvernement n'a donc rien d'autre à proposer aux soignants déjà surchargés que de travailler encore plus, en étant un peu moins mal payés.

À des années-lumière de ce qui serait nécessaire pour commencer à effacer des décennies d’attaques contre l’Hôpital, ce type de fausse solution ne peut que dégoûter encore plus les travailleurs hospitaliers de l'exercice de leur métier. A moins qu'elle ne les enrage...

Fruits et légumes, à Argenteuil comme ailleurs, il faut des augmentations de salaires, de pensions, et d’allocations qui permettent à tous d’y avoir accès

 

Pas de salaire inférieur à 2000 euros ! 400, 500 euros de plus pour tous

 


Tous les marchés sont sympathiques, mais…

Il y a quelques jours, j’ai entrevu sur Facebook un échange aigre-doux entre une adjointe d’une municipalité passée et le premier adjoint de la municipalité actuelle, à propos de l’interrogation d’une habitante qui cherchait où elle pourrait acheter des légumes et des fruits le moins cher possible.

         Comme les autres produits alimentaires, les prix des légumes et des fruits ont connu ces derniers temps une hausse majeure. C’est d’autant plus dommageable que leur consommation est un élément essentiel de bonne santé.

         La discussion aigre-douce que j’évoquais portait sur les mérites respectifs des six marchés d’Argenteuil.

         C’est un fait, deux marchés de la Ville, Les Coteaux et la Colonie s’adressent pour l’essentiel à des clients qui disposent d’un pouvoir d’achat qui le permet. Pour prendre l’exemple d’un couple de clients, des retraités, que je connais très bien, leur revenu global est de 4000 euros mensuels. Loin des 800, 1000, ou 1500 euros de travailleurs, actifs et retraités pour lesquels les marchés de Joliot, des Champioux, du Val-Nord, et Héloïse jouent un rôle irremplaçable, même si actuellement, la hausse du prix des légumes et des fruits ne permet pas pour beaucoup de faire les achats nécessaires.

         À Argenteuil, au sein du monde du travail, il y a une échelle de revenus qui se traduit par des dépenses bien différentes. Mais c’est pourquoi les luttes générales du monde du travail doivent se donner comme objectif qu’il n’y ait aucun revenu d’adulte qui soit inférieur à 2000 euros net, et qu’il faille aujourd’hui revendiquer des augmentations de salaires qui soient uniformes pour tous. 400, 500, 600 euros nets mensuels pour le moins ! De quoi égaliser « un peu » les revenus du monde du travail.

         Alors, nous pourrons nous retrouver indifféremment dans tous les marchés d’Argenteuil, qui aujourd’hui séparent. DM