mardi 12 juillet 2022

Street Art à Argenteuil, oui bien sûr, mais l’Art dans tous ses états vaut le détour et les moyens

 

La culture pour tous n’est pas une affaire de préférence personnelle

Détail de la fresque de Diégo Rivera « Man at the crossroads » à Bellas Artes » à Mexico

         L’art de la rue est à la mode à Argenteuil. Cela tombe bien puisque c’est à notre goût. C’est incontestablement un pan de la culture. Cet art continue la tradition des grandes fresques, marquée en particulier par celles des grands peintres mexicains.

         Donc il n’y a rien à dire. Sauf que nous aimerions que tous les aspects de la culture soient aussi bien traités par la municipalité. On a comme l’impression que ses différents aspects sont suivis différemment selon qu’ils sont du goût ou pas des élus municipaux. Cela ne vaut pas seulement pour le « Street art », mais se traduit par des choix et une information bien différente pour les uns ou pour les autres. Si ça plaît, l’information est soignée, sinon elle est totalement bâclée.

         En attendant, lors de la rénovation des salles du complexe Jean Vilar, une place pourra être réservée sans souci à cet art de la fresque en extérieur comme en intérieur. DM

Risques sanitaires : licencié pour avoir dénoncé des risques sanitaires dans un abattoir

Il n’y a pas que la viande d’avariée

 


L’abattoir de viandes bovines, Castel Viandes, emploie plus de 300 ouvriers à Chateaubriant en Loire-Atlantique. En décembre 2008, le directeur contrôle qualité viandes a dénoncé la commercialisation de viande impropre à la consommation. Il a été mis à pied le soir même et licencié 15 jours après, sous prétexte d’insuffisance professionnelle. A juste titre, il a contesté son licenciement mais le jugement du procès rendu le 30 juin rejette sa demande de dédommagement considérant qu’elle est prescrite.

         Contre cette loi du silence, il faudra imposer par des luttes collectives massives le droit de contrôle des travailleurs et des consommateurs sur l’organisation et les comptes des entreprises ; et à plus forte raison dans le cas d’une entreprise comme Castel Viandes à qui le plan de relance a attribué une aide 1,88 millions d'euros !

 

lundi 11 juillet 2022

Sri Lanka, face à la crise qui le touche de plein fouet, la force de la révolte du peuple

Qui sème le vent récolte la colère

Au Sri-Lanka, dans la capitale Colombo, les manifestants ont pris d’assaut la résidence du président Rajapaska, le forçant à fuir. Ce dernier et son premier ministre ont promis de démissionner. À voir.

         Immédiatement, ce sont les dirigeants américains qui sont montés au créneau. Que des manifestants opèrent de la sorte avec leurs dirigeants est toujours pour eux de mauvaise augure, pour les dominants du pays bien sûr mais surtout par l’exemple qui est donné à tous les peuples de la région et pour l’inquiétude créée parmi les dominants du monde. Leur refrain actuel : contre la menace du chaos, la « stabilité économique à long terme » qui puisse calmer « le mécontentement du peuple ».

         Voilà ci-dessous, ce que nous écrivions il y a deux mois

Sri Lanka : de la crise à la faillite

18 Mai 2022

Bousculée par des semaines de manifestations, la famille Rajapaska, qui contrôle le sommet de l’État au Sri Lanka, a été obligée de sacrifier le grand frère, Mahinda.

Le 9 mai, celui-ci a démissionné de son poste de Premier ministre, pour tenter de sauver la présidence de son cadet, Gotabaya. Plusieurs autres membres du clan avaient déjà démissionné de leur ministère ces dernières semaines.

L’ascension des Rajapaska tient à leur rôle dans la répression que l’armée a exercée contre la minorité tamoule, mettant fin dans le sang à la rébellion des Tigres en 2009. Mahinda, président de 2005 à 2015, avait dû céder sa place à l’opposition après avoir perdu les élections. Mais en 2019, profitant de l’émotion suscitée par des attentats islamistes – 258 morts et près de 500 blessés – ce clan avait repris le pouvoir, jamais avare de démagogie nationaliste flattant la majorité cinghalaise et bouddhiste.

Depuis, le Sri Lanka s’enfonce dans une crise économique sans solution. La pandémie, renforçant l’effet des attentats, l’a privé des ressources du tourisme. Le pays s’est endetté considérablement et n’a plus de réserves de devises. L’accélération de l’inflation mondiale a rendu les importations hors de prix : la roupie sri lankaise a perdu 30 % de sa valeur en mars. L’électricité ne fonctionne plus que de manière intermittente, les malades ne trouvent plus de médicaments, ou bien hors de prix. Même les chaussures sont considérées comme des biens non-essentiels dont l’importation est stoppée. Le gouvernement a cru bon de maquiller l’impossibilité financière d’importer des engrais chimiques, dont les prix s’envolent sur les marchés internationaux, en une bonne action pour l’environnement. Mais la production agricole a chuté, la disette est là et dans la population pauvre on saute des repas.

Depuis un mois et demi, les manifestations sont quotidiennes dans la capitale, Colombo, demandant le départ du président. Même le clergé bouddhiste, qui avait soutenu le nationalisme violent des Rajapaska, s’est retourné contre eux et s’est montré dans la rue. Les manifestants, repoussés par la police lorsqu’ils essayaient d’atteindre le palais présentiel et les ministères, ont incendié les maisons de certains ministres.

Le 8 mai, les Rajapaska ont mobilisé leurs partisans, qui ont attaqué les protestataires antigouvernementaux à coups de bâtons, accompagnés par les gaz lacrymogènes de la police. Deux députés ont tiré sur des manifestants et ont fait des morts. Le couvre-feu a été décrété sur toute l’île, neuf personnes sont mortes et 300 ont été blessées, mais le Premier ministre a quand même dû jeter l’éponge, après avoir essayé en vain de convaincre l’opposition de rejoindre son gouvernement pour le stabiliser. Dès que la place a été libre, les politiciens de l’opposition ont formé un nouveau gouvernement, sous l’autorité affaiblie du président Gotabaya Rajapaska.

Le nouveau Premier ministre, Ranil Wickremesinghe, est un cheval de retour qui gouverne pour la quatrième fois. Au vu de la déconfiture économique, il n’a pu que promettre des sacrifices à la population, annonçant : « Les deux mois à venir seront les plus difficiles de nos vies », la crise économique « va aller de pire en pire avant une amélioration ». Le 16 mai, il a dû avouer qu’il n’y avait plus qu’une journée de stock de carburant. Quatre pétroliers ont été financés par une ligne de crédit d’urgence débloquée par l’Inde voisine mais, quand ils accosteront, le sursis ne sera que de quelques jours. Avec son ministre de l’Économie, Wickremesinghe a supplié la population d’arrêter de faire la queue aux stations-service, où les gens se rencontrent et d’où partent des manifestations spontanées. Impuissant, le nouveau gouvernement a indiqué qu’il allait imprimer plus de billets de banque, tout en reconnaissant que cela accélérerait l’inflation.

Il voudrait en finir avec les manifestations et l’instabilité politique qu’elle provoque. Mais, pour desserrer l’étau de la crise économique mondiale dans laquelle ce pays se débat, la classe ouvrière et la population pauvre n’ont rien à attendre d’un tel pouvoir politique.

                                               Lucien DÉTROIT (Lutte ouvrière n°2807)

 

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         -librairie « Le presse papier », avenue Gabriel Péri (On y trouve aussi la LDC)

 

Les prochaines permanences prévues.

-aujourd’hui de 18 à 19 heures, centre commercial des Raguenets à Saint-Gratien ;

-Mardi 12 juillet, de 11 h.45 à midi 15, devant la boulangerie de la cité Champagne ;

Et de 18 h.30 à 19 h. devant Monoprix.

 

Régularisation de tous les « Sans-papiers ». Avec les travailleurs sans-papiers de Chronopost, DPD et RIS. Prise de parole de Nathalie Arthaud