Solidarité avec le peuple palestinien opprimé !
17 mai 2021
Les habitants
de Gaza sont à nouveau soumis à un déluge de feu et ils pleurent leurs morts. Comme
toujours, pour intervenir, l’État israélien a pris pour prétexte des tirs de
roquettes du Hamas et il prétend opérer des bombardements « ciblés ».
Mais qui peut croire un tel mensonge ?
La bande de
Gaza est un territoire de 40 km de long sur 10 km de large, l'un des plus
densément peuplés au monde. Comment les bombes pourraient-elles faire le tri
entre les civils et les militants du Hamas, alors qu’il n’y a pas de refuges
sécurisés, pas d’échappatoires possibles ?
Tirer des
roquettes sur Israël, comme le fait le Hamas, est une politique aveugle et
terroriste. Mais bombarder une zone comme Gaza l’est à bien plus grande échelle.
C’est du terrorisme d’État.
Renvoyer les
deux camps dos à dos alors qu’un État prétendument démocratique et surarmé s’acharne
à détruire un territoire déjà dévasté, c’est accepter la loi du plus fort. Et
c’est surtout tourner le dos à la révolte mille fois légitime des
Palestiniens !
Cette révolte est
sans cesse étouffée et réprimée par l’État israélien. Mais elle est aussi récupérée
et détournée politiquement par le Hamas.
Cette nouvelle
révolte n’est n’ailleurs pas venue de Gaza ni du Hamas. Elle est venue de
familles qui se sont opposées à leur expulsion dans un quartier de Jérusalem-Est.
Elle a ensuite embrasé des villes dites mixtes comme Lod, Jaffa ou Saint-Jean
d’Acre, ainsi que la Cisjordanie. C’est pour en prendre le contrôle que le
Hamas a déclenché des tirs de roquettes sur Israël.
Le Hamas a
sciemment confisqué la parole aux manifestants et a transformé la mobilisation
des masses en affrontement entre deux appareils, de façon à imposer sa
politique, ses propres méthodes, sa propre domination au peuple palestinien.
Alors, si les Palestiniens ont pour ennemi l’État Israélien, ils ont le Hamas
pour adversaire.
Avec les
affrontements violents et haineux qui se sont multipliés entre groupes sionistes
d’extrême-droite et jeunes Palestiniens, nombre de Juifs israéliens réalisent
aujourd’hui qu’ils sont sous la menace d’une guerre communautaire dont ils
payent déjà le prix. Mais comment s’en étonner ?
Depuis 70 ans,
le gouvernement colonise de nouvelles terres en Cisjordanie et rend impossible
la création d’un État Palestinien viable. Il a annexé Jérusalem-Est, imposé le
blocus de Gaza et enfermé ses habitants dans une prison à ciel ouvert. Il
impose une politique d’apartheid en Israël, où Juifs et Arabes ne disposent pas
des mêmes droits. Et régulièrement, lorsque la révolte se fait trop menaçante,
il fait la guerre aux Palestiniens.
Depuis des
années, pour se maintenir au pouvoir, Netanyahou s’appuie sur l’extrême droite
suprémaciste juive, lui offre des ministères, ferme les yeux sur ses violences
et soutient toutes ses entreprises de colonisation.
Cette
surenchère réactionnaire a conduit à ce face-à-face glaçant où les uns hurlaient
« Mort aux Arabes », quand les autres criaient « Mort
aux Juifs ». Il est à souhaiter que cela serve d’électrochoc, car il
n’y a pas d’autre avenir pour les deux peuples que de s’entendre.
Est-ce
possible ? Oui, à condition de combattre la politique coloniale d’Israël
soutenue par les grandes puissances.
Les dirigeants
d'Israël ont bâti leur État en niant le droit des Palestiniens à disposer du
leur et ils se sont fait le relais régional des puissances impérialistes, en
premier lieu les États-Unis. C’est pourquoi il ne faut pas compter sur la
prétendue « communauté internationale » pour faire une
quelconque pression sur le gouvernement israélien.
Dans ce soutien
inconditionnel, Netanyahou peut aussi compter sur le gouvernement français.
L’interdiction de la manifestation pro-palestinienne de samedi dernier à Paris
en témoigne. Qualifier les manifestants « d’antisémites »,
comme l’a fait le ministre Darmanin, est une minable contribution à
l’oppression des Palestiniens.
Les dirigeants
israéliens et palestiniens conduisent leur peuple dans une impasse sanglante
avec la complicité des puissances impérialistes. Il faut que ceux qui s’en
rendent compte soient de plus en plus nombreux au sein des deux peuples.
La solution ne
pourra surgir que des Israéliens et des Palestiniens qui cherchent les moyens
de vivre ensemble sur la même terre. Pour cela, ils doivent s’opposer à ceux
qui les entraînent dans une guerre entre communautés. Ils doivent se battre ensemble
contre l’oppression dont est victime le peuple palestinien. Et affirmer que les
deux peuples doivent disposer des mêmes droits, car « Un peuple qui en
opprime un autre ne peut être un peuple libre ».
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