Chômage :
une catastrophe sociale en marche
04 Novembre 2020
Le chômage connaît une
accélération dramatique depuis le déclenchement de la crise sanitaire. Les
chiffres officiels de Pôle emploi indiquent que le total des inscrits, en
métropole et outre-mer, atteint 6,7 millions de chômeurs, un triste record.
Près de quatre millions de ces chômeurs sont en catégorie A, n’ayant exercé
aucune activité dans le mois.
C’est particulièrement ce dernier
chiffre qui est en train d’exploser, puisque de nombreux salariés intermittents
n’ont plus aucune mission, plus aucun contrat. Ils s’ajoutent à tous ceux qui
sont licenciés.
Le rythme des plans de
licenciements est près de trois fois plus élevé qu’en 2019. Les conséquences
sont catastrophiques. Seul un chômeur sur deux inscrits à Pôle emploi est
indemnisé au titre de l’assurance chômage, et la moitié des chômeurs indemnisés
gagnent moins de 1 073 euros brut. Quant aux trois millions de chômeurs
non indemnisés, ils basculent vers les allocations ou le RSA, d’un montant
encore plus faible.
Tous les indicateurs sociaux sont
au rouge. Les demandes de RSA ont augmenté de plus de 10 % dans la plupart
des départements, y compris Paris. Les associations humanitaires croulent sous
les demandes. Les files d’attente de repas voient arriver des profils inconnus
jusque-là : artisans, professionnels du tourisme, salariés anciennement en
CDI. Dans bon nombre d’unions locales ou de Bourses du travail, les militants
syndicaux voient affluer des demandes d’aide pour des dossiers de licenciement.
Valérie Pécresse, présidente LR
de la région Île-de-France dont toute la carrière est au service des nantis,
franciliens ou d’ailleurs, prédit, effarée, que le pire est à venir : «
On est dans l’œil du cyclone. […] Depuis le mois de mars, 57 000
emplois sont menacés par des plans sociaux, chez Safran, Valeo, ADP, Airbus,
Sanofi… Il y aussi un risque de faillite pour 30 % des cafés, hôtels,
restaurants, c’est un vrai choc. »
Oui, le pire est à venir,
indépendamment de la question sanitaire car, dans l’ensemble des décisions
économiques, sanitaires, sociales, la sauvegarde du profit l’emporte sur toute
autre considération, contre l’intérêt général. Tout banquier sait qu’il aggrave
la crise en refusant d’accorder un délai de paiement à un petit entrepreneur,
artisan ou commerçant pris à la gorge et en le condamnant à la faillite. Tout
patron sait qu’il aggrave la crise en licenciant, préventivement ou non, des
salariés, en fermant une usine, en condamnant une ville ou une région. Mais
aucun capitaliste ne sacrifiera une part de son profit, même dans l’intérêt du
système dans son ensemble.
Il faut imposer que tout individu
en âge de travailler dispose d’un emploi utile et d’un salaire décent. Les
besoins sont immenses dans de nombreux secteurs : santé, transport, éducation,
construction de logements… Le travail doit être réparti entre tous, et cela à
l’échelle de la société, sans aucune baisse de salaire. Il faut pour cela
puiser dans les profits accumulés de la classe capitaliste, sous menace
d’expropriation, pour réparer les dégâts qu’elle occasionne. C’est la seule
alternative à la paupérisation générale du monde du travail.
Christian
BERNAC (Lutte ouvrière n°2727)
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