samedi 7 novembre 2020

Cliniques privées, argent public

 

Un secteur capitaliste déjà en excellent santé

 


Le président de la Fédération de l'hospitalisation privée s'est dit satisfait que le privé soit associé à l'hôpital public pour l'accueil des malades du Covid. Ce qui le réjouit, c'est que le gouvernement a « couvert nos risques par la garantie des recettes et la prise en charge de nos surcoûts Covid ».

Les groupes de santé privés tirent profit à la fois de la Sécurité sociale, qui finance les soins des patients, et de l'hôpital public, qui forme leurs médecins. Ils auraient dû être réquisitionnés dès le début de la pandémie pour être mis au service de la collectivité. Au lieu de cela, le gouvernement leur garantit qu'ils resteront rentables et pourront continuer à rémunérer leurs actionnaires.

Face à une situation sanitaire qui s'aggrave de jour en jour, l'imprévoyance du gouvernement n'est donc pas totale. Il a continué à démanteler les services de santé publique mais se préoccupe de la santé des actionnaires des groupes privés.

Bonnes lectures. Confinement 2. Sixième jour : « La faute à Saddam » de Samira Sedira, La brune, Éditions du Rouergue

 

S’engager à l’armée, du rêve au cauchemar, il n’y a pas loin

 

De roman en roman, Samira Sedira développe ses talents d’écriture. Portée au départ par une tranche de vie, elle laisse de plus en plus aller sa veine romanesque. Avec bonheur.

         Dans « La faute à Saddam », son avant-dernier livre, il y a l’amitié de deux copains, français certes, mais l’un d’origine italienne, l’autre d’origine algérienne. Deux copains qui font depuis toujours la paire, comme il en existe tant dans les quartiers populaires, qui grandissent ensemble et ne se quittent plus. Justement, l’un s’engage dans l’armée. En conséquence, le second le suit. Sauf que nous sommes en 1990, et la première guerre du Golfe va les mener vers les sables du Koweït et de l’Irak.

         Lorsque la famille est originaire d’Afrique du nord et que l’on combat un dictateur du monde arabe, la situation est propice à bien des plaisanteries de la part de camarades de chambrée. Lesquelles bêtises peuvent atteindre le plus profond de ce que l’on est. Dans ces circonstances, le soutien d’un ami est bien nécessaire, mais…

         Un beau roman qui se lit d’une traite, et qui amène à se poser bien des questions, pas éloignées de l’actualité. DM

 

         À Argenteuil, la librairie Le Presse-papier n’échappe pas au confinement (le point presse en revanche continue de fonctionner). En revanche, l’achat de « livres à emporter » est possible.

         À l’étage librairie, on demande un livre, et on vous l’apporte. On peut aussi téléphoner pour commander au :

0139619395

lepressepapier@wanadoo.fr,

vendredi 6 novembre 2020

Chômage : une catastrophe sociale en marche

 Chômage : une catastrophe sociale en marche

04 Novembre 2020

Le chômage connaît une accélération dramatique depuis le déclenchement de la crise sanitaire. Les chiffres officiels de Pôle emploi indiquent que le total des inscrits, en métropole et outre-mer, atteint 6,7 millions de chômeurs, un triste record. Près de quatre millions de ces chômeurs sont en catégorie A, n’ayant exercé aucune activité dans le mois.

C’est particulièrement ce dernier chiffre qui est en train d’exploser, puisque de nombreux salariés intermittents n’ont plus aucune mission, plus aucun contrat. Ils s’ajoutent à tous ceux qui sont licenciés.

Le rythme des plans de licenciements est près de trois fois plus élevé qu’en 2019. Les conséquences sont catastrophiques. Seul un chômeur sur deux inscrits à Pôle emploi est indemnisé au titre de l’assurance chômage, et la moitié des chômeurs indemnisés gagnent moins de 1 073 euros brut. Quant aux trois millions de chômeurs non indemnisés, ils basculent vers les allocations ou le RSA, d’un montant encore plus faible.

Tous les indicateurs sociaux sont au rouge. Les demandes de RSA ont augmenté de plus de 10 % dans la plupart des départements, y compris Paris. Les associations humanitaires croulent sous les demandes. Les files d’attente de repas voient arriver des profils inconnus jusque-là : artisans, professionnels du tourisme, salariés anciennement en CDI. Dans bon nombre d’unions locales ou de Bourses du travail, les militants syndicaux voient affluer des demandes d’aide pour des dossiers de licenciement.

Valérie Pécresse, présidente LR de la région Île-de-France dont toute la carrière est au service des nantis, franciliens ou d’ailleurs, prédit, effarée, que le pire est à venir : « On est dans l’œil du cyclone. […] Depuis le mois de mars, 57 000 emplois sont menacés par des plans sociaux, chez Safran, Valeo, ADP, Airbus, Sanofi… Il y aussi un risque de faillite pour 30 % des cafés, hôtels, restaurants, c’est un vrai choc. »

Oui, le pire est à venir, indépendamment de la question sanitaire car, dans l’ensemble des décisions économiques, sanitaires, sociales, la sauvegarde du profit l’emporte sur toute autre considération, contre l’intérêt général. Tout banquier sait qu’il aggrave la crise en refusant d’accorder un délai de paiement à un petit entrepreneur, artisan ou commerçant pris à la gorge et en le condamnant à la faillite. Tout patron sait qu’il aggrave la crise en licenciant, préventivement ou non, des salariés, en fermant une usine, en condamnant une ville ou une région. Mais aucun capitaliste ne sacrifiera une part de son profit, même dans l’intérêt du système dans son ensemble.

Il faut imposer que tout individu en âge de travailler dispose d’un emploi utile et d’un salaire décent. Les besoins sont immenses dans de nombreux secteurs : santé, transport, éducation, construction de logements… Le travail doit être réparti entre tous, et cela à l’échelle de la société, sans aucune baisse de salaire. Il faut pour cela puiser dans les profits accumulés de la classe capitaliste, sous menace d’expropriation, pour réparer les dégâts qu’elle occasionne. C’est la seule alternative à la paupérisation générale du monde du travail.

                                         Christian BERNAC (Lutte ouvrière n°2727)

 

 

Avec la nouvelle interface de Blogspot, malgré mes paramètres, mes 5 articles du jour apparaissent sur deux pages voire sur trois pages. Pour lire les 5 articles, cliquez en bas de page sur « articles plus anciens). DM

Attentat à Vienne : un monde sans évasion possible

 

Un engrenage mortifère

 


L'Autriche a été frappée il y a quelques jours par un attentat revendiqué par Daech. Un tireur a déchargé des rafales à l'aveugle sur des terrasses de café, tuant quatre personnes, en blessant vingt-deux, dont trois grièvement. Le tueur, abattu par la police, avait 20 ans et était autrichien d'origine macédonienne.

C'est la première fois que l'Autriche, souvent présentée comme un petit pays à l'abri des tempêtes du monde, est le théâtre d'une attaque liée à la mouvance islamiste. Mais, pas plus qu'aucun pays, l'Autriche ne peut échapper au pourrissement d'une société malade.

Un engrenage mortifère se met en place. D'un côté, les agissements meurtriers de l'extrême-droite islamiste, qui trouve des candidats à l'attentat-suicide au cœur de l'Europe. Et de l'autre, une montée des idées, des discours et des actes d'une extrême droite nationaliste qui se renforce. Dans les deux cas, c'est une impasse sanglante, anti-ouvrière, qui s'installe au moment où la crise sociale se creuse. Il faut que le mouvement ouvrier prenne vite conscience des risques et s'organise pour faire face.

Colère. Des hôpitaux confrontés aux conséquences de l’impéritie gouvernementale. À Anger comme partout ailleurs

 CHU d’Angers : Les raisons de la colère

Echo d'entreprise

05/11/2020

 


Au CHU d’Angers comme dans tous les hôpitaux du pays, les salariés de la santé sont en colère. Les raisons ?

Il y a les mensonges à répétition depuis le début de l’épidémie : sur la prise en charge automatique en maladie professionnelle, sur les masques, sur le matériel en général...

Il y a le fait que huit mois plus tard, alors que la deuxième vague est là, rien n’a changé. Ainsi les cadres viennent d’annoncer une rupture de gants, et la campagne de vaccination anti-grippe est terminée avant d'avoir commencé, faute de vaccins ! Manquent aussi, et c’est dramatique, des aides-soignants en nombre suffisant.

Et il y a ce texte, paru en septembre, qui autorise les établissements à demander aux soignants de venir travailler même s’ils ont été testés positifs au Covid, du moment qu’ils sont asymptomatiques. Le CHU d'Angers n'a pas attendu longtemps avant d'appliquer cette pratique, pour répondre à la pénurie criante de personnel – au risque de mettre en danger les patients et les salariés.

Alors les beaux discours des gouvernants et des décideurs sur la « prise de conscience » et le « monde d’après », ça ne passe pas !