Les ténors ambitieux de ces
partis, Mélenchon, Jadot et les autres, rivalisent pour se poser en candidat
« commun » lors de la présidentielle de 2022.
Génération après génération, la
même pièce se reproduit, avec l’apparition de nouveaux acteurs quand les
anciens sont trop usés et quelques innovations dans les dialogues et le
langage. Longtemps au centre des moutures de l’union de la gauche, le PS reste
très affaibli par le quinquennat de Hollande et sa défaite aux législatives de
2017. Il est aujourd’hui concurrencé par les écologistes, qui se sentent
pousser des ailes depuis leurs succès aux dernières municipales.
Entre le PS et LFI, c’est
désormais à qui sera le plus écologiste. À Blois où se tenaient les journées du
PS, Olivier Faure a multiplié les déclarations d’amour à Yannick Jadot,
promettant que « la justice écologique sera le cœur de notre
combat » et annonçant « un printemps de la gauche et de
l’écologie ». Aux journées de LFI, près de Valence, Mélenchon a
affiché sa complicité avec le maire EELV de Grenoble avant de d’embrayer sur
« l’urgence climatique » et « le péril collectif » que
représente le réchauffement du climat.
Les écologistes séduisant surtout
les cadres et la petite bourgeoisie urbaine, Mélenchon a eu des mots pour les
électeurs des classes populaires et les militants ouvriers. Il a dénoncé avec
verve les lois du marché, proposé des nationalisations, et même la
planification de l’économie. Parce qu’il sait que le PCF et son réseau militant
comptent encore, il a fait le déplacement à Malo-les-Bains pour la journée
d’été de ce parti. De leur côté, les dirigeants du PCF n’ont rien d’autre à
proposer que « le réchauffement des relations entre toutes les
formations de gauche pour battre Emmanuel Macron », selon les mots de
Sébastien Jumel, député de Seine-Maritime.
Mais battre Macron pour mettre
Jadot ou Mélenchon à l’Élysée ne changera pas plus le sort des travailleurs que
le remplacement de Sarkozy par Hollande en 2012. Que l’union se fasse
finalement autour de LFI, d’EELV ou du PS, ou qu’elle ne se fasse pas, cela
n’enrayera ni la crise économique ni la crise écologique engendrées par un
système capitaliste en faillite. Ces partis et ces personnalités cherchent le
meilleur langage pour séduire le plus grand nombre d’électeurs. Mais une fois
installés au sommet de l’appareil d’État, au Parlement ou dans les ministères,
ils n’ont d’autres solutions ni d’autres objectifs que de se soumettre aux
exigences des capitalistes.
Xavier LACHAU (Lutte ouvrière n°2718)