dimanche 30 août 2020

Capitalisme : des méthodes de gangster


Copains comme cochons

 
On aura tout vu

Douze entreprises de charcuterie industrielle - parmi elles Cooperl, les Mousquetaires ou Fleury Michon, officiellement concurrentes - se sont entendues pendant des années en formant un « cartel du jambon » destiné à maintenir les prix au plus haut aux dépens des consommateurs.
Pour éviter de payer une amende de 35,5 millions euros, Cooperl fait maintenant du chantage à l'emploi : la société menace de supprimer des postes en fermant deux de ses quinze usines de charcuterie industrielle.
Des méthodes de gangsters. Comme partout, les industriels de la charcuterie usent de toutes les recettes pour faire du lard.

Afrique : 60 ans après les indépendances des ex-colonies françaises. Un article de notre hebdomadaire Lutte ouvrière


L’indépendance sous contrôle des colonies africaines

26 Août 2020

Entre juin et août 1960, onze anciennes colonies françaises d’Afrique accédaient à l’indépendance. De nouveaux drapeaux apparurent alors, mais les chaînes qui liaient les pays ainsi créés à l’impérialisme français ne furent pas rompues pour autant. Elles prirent simplement une autre forme, qui perdure encore aujourd’hui.
En cette année 1960, l’indépendance des colonies apparaissait enfin comme un phénomène inéluctable. La lutte menée par le peuple indochinois l’avait imposée à la France. En Algérie, de Gaulle était contraint d’ouvrir les négociations avec le FLN. En Afrique même, l’impérialisme britannique avait déjà lâché le Soudan et le Ghana.
Conscients de cette évolution, les dirigeants français n’avaient pas pour autant l’intention de renoncer à la situation de monopole que le système colonial avait longtemps garanti à leur bourgeoisie. La mainmise sur les colonies africaines avait permis à une partie des capitalistes français de bâtir des fortunes en exploitant les paysans et les ouvriers africains à l’abri du marché mondial, et il n’était pas question que cela cesse. De Gaulle, arrivé au pouvoir en 1958, s’attacha donc à mettre en place un cadre politique permettant que cette domination économique puisse se perpétuer après l’indépendance.
Les grands ensembles qu’étaient l’Afrique occidentale française (AOF) et l’Afrique équatoriale française (AEF) avaient été divisés en circonscriptions administratives, dont les limites devinrent les frontières des nouveaux États. Leurs dirigeants furent sélectionnés par de Gaulle et son conseiller aux affaires africaines, Jacques Foccart.
Ce fut le cas de l’ivoirien Houphouët Boigny. Gros propriétaire, il avait un temps fait figure d’opposant aux colons à la tête du syndicat des planteurs africains, avant de devenir député puis ministre dans le gouvernement français de Guy Mollet, qui décida d’intensifier la guerre d’Algérie. Il devint tout naturellement le premier président de la Côte d’Ivoire, et resta jusqu’à sa mort, en 1993, au centre de tous les mauvais coups de l’impérialisme français dans la région. Léopold Sedar Senghor, agrégé de grammaire et plusieurs fois ministre sous la ive République, devint de son côté président du Sénégal. Dans d’autres pays, les administrateurs coloniaux poussèrent en avant des hommes choisis des années auparavant et qui allaient devenir présidents. Quand cela ne suffisait pas, un coup d’État bienvenu pouvait toujours rectifier le tir, comme celui de décembre 1965, qui porta au pouvoir, en République centrafricaine, Jean Bedel Bokassa, ancien officier des troupes coloniales en Indochine et en Algérie.
Les fidèles ainsi sélectionnés furent de plus encadrés par tout un appareil de conseillers et de fonctionnaires français qui contrôlèrent de fait les nouvelles institutions. La présence de ministres français au sein des gouvernements africains sembla même longtemps naturelle, comme celle de l’ancien administrateur colonial Jean Collin, qui fut successivement ministre des Finances, et de l’Intérieur au Sénégal.
Conscients que, au-delà des présidents, l’État repose avant tout sur des forces armées, les dirigeants français prirent le plus grand soin de garder le contrôle sur celles des pays désormais indépendants. Elles furent constituées à partir des anciennes troupes coloniales de l’armée française, mais avec un encadrement tout ce qu’il y a de plus français. En République centrafricaine, ce fut ainsi Marcel Bigeard, un des bourreaux de la bataille d’Alger, qui fut chargé de constituer l’armée nationale. Au Niger, la nouvelle armée comptait tout au plus une quinzaine de sous-­officiers africains, tous les officiers étant français.
L’armée française proprement dite gardait aussi ses bases, qui lui permettent encore aujourd’hui d’intervenir dans les anciennes colonies. C’est ainsi qu’en 1964, les parachutistes français rétablirent le président gabonais Léon Mba, renversé par un coup d’État militaire, protégeant ainsi les intérêts de la compagnie pétrolière Elf. Au Cameroun, les troupes françaises réprimèrent sauvagement, avant et après l’indépendance, le soulèvement populaire mené par l’Union des populations du Cameroun et assassinèrent son dirigeant, Ruben Um Nyobe.
Les accords signés à l’indépendance contenaient aussi des clauses économiques. Celui signé avec le Niger, conjointement avec la Côte d’Ivoire et le Dahomey (l’actuel Bénin), prévoyait ainsi de « réserver en priorité à la République française la vente des matières premières et des produits classés stratégiques : uranium, hydrocarbures liquides ou gazeux, lithium, thorium, béryllium, leurs minerais et composés. » Dès le début, était ainsi inscrit noir sur blanc le pacte qui allait lier l’impérialisme français aux dirigeants de ses anciennes colonies : un soutien, en échange du droit de piller leur pays. Les trusts français voyaient leurs intérêts garantis.
Les nouveaux États indépendants se virent aussi refuser le droit de créer leur propre monnaie. Ils durent continuer à utiliser une monnaie liée au franc français, le franc CFA, créé en 1945 sous le nom de franc des colonies françaises d’Afrique, qui devint simplement le franc de la communauté financière africaine. Il n’y eut même pas besoin de changer le sigle.
Ce franc CFA était lié au franc français par une parité fixe, ce qui empêchait les gouvernements des anciennes colonies d’avoir le contrôle de leur propre monnaie. À l’origine, 1 franc français valait 50 francs CFA, et lorsque ce franc CFA fut dévalué en 1974, ce fut à l’initiative du gouvernement français et du FMI, et pour le plus grand malheur des pays africains. Deux banques centrales étaient créées pour gérer cette monnaie, l’une pour les ex-colonies d’Afrique de l’Ouest et l’autre pour celles d’Afrique centrale, avec des francs CFA formellement différents. Mais elles ne jouissaient d’aucune autonomie. Au lendemain de l’indépendance, la totalité de leurs avoirs en devises étrangères devaient être déposés à Paris sur un compte du Trésor français. De plus, des administrateurs français siégeaient dans les organes dirigeants de ces banques centrales africaines.
Les anciennes colonies se voyaient ainsi privées de toute possibilité de mener une politique économique indépendante, pour le plus grand bénéfice des trusts français, qui pouvaient faire circuler librement leurs capitaux dans cette vaste zone où ils étaient les maîtres, et en rapatrier leurs bénéfices, sans taxes ni frais de change.
Soixante ans après, l’essentiel de ce système, mis en place à l’indépendance, est toujours en vigueur. Les grands groupes français, aujourd’hui Bouygues, Bolloré, Total, ont certes dû céder une partie de leur monopole à de nouveaux concurrents, mais ils ont toujours un accès privilégié aux ministres africains pour signer des contrats en toute opacité. Macron a aussi parlé de mettre fin au franc CFA. Mais l’armée française intervient encore comme elle veut pour défendre les intérêts de la bourgeoisie française, ne jugeant même pas utile de rendre des comptes aux gouvernements locaux. Cette pression et ces interventions militaires ont permis à l’impérialisme français de mettre fin aux tentatives de certains dirigeants, comme Sékou Touré ou Thomas Sankara, d’échapper à son étreinte. Ainsi, durant les soixante ans d’indépendance, le pillage par l’impérialisme français a pu continuer.
                                                    Daniel MESCLA (Lutte ouvrière n°2717)
 
 
Administrateur colonial au Congo en 1905

Nazisme : industriels et nazisme ont fait très bon ménage


Continental n’en est qu’un exemple

 

En France aussi : Louis Renault en 1935 prêt à faire des affaires avec Hitler

Un historien vient de publier ses recherches sur les liens entre le trust allemand du pneu et de l'équipement automobile Continental et le régime nazi. Continental s'était parfaitement accommodé du nazisme au point d'en devenir le « fournisseur de la guerre hitlérienne » en vendant des pièces de chars, d'avions, masques à gaz, des semelles... à l'armée allemande. Et en retour le régime lui avait fourni plus de 10 000 travailleurs forcés venant des territoires occupés ou de camps de concentration.
     Après la guerre, les dirigeants de Continental ont tous été blanchis et ont pu continuer leur carrière. Son PDG a même été nommé à la présidence de Daimler-Benz…
     Voilà qui rappelle que pour leurs profits, les capitalistes sont prêts à soutenir, voire à hisser au pouvoir, même les régimes anti-ouvriers les plus immondes

Argenteuil, fibre, pour le profit maximum, installations bâclées à moindre coût


Une gêne énorme, un gâchis social qui l’est tout autant

Autant raconter ce cas personnel totalement révélateur
 
La fibre a été installée dans notre appartement. Notre opérateur actuel est… SFR qui a eu la délégation de le faire dans l’ensemble de la commune.
         Il y a quatre semaines, plus d’internet. Problème de code SFR, difficulté pour joindre les services idoines de cet opérateur. Nous y parvenons. Nous étions alors en vacances, quelques jours après la panne, résoudre le problème n’était pas urgent.
         Code récupéré, retour de vacances, contact établi par téléphone avec une opératrice. Les manipulations à distance ne donnent rien. Un rendez-vous est pris pour le jeudi 27 août. Ce jour-là, le technicien SFR est présent. L’espoir renaît.
         Je découvre alors l’état des éléments du coffret de l’escalier où se trouvent les fibres (voir photo). Tristesse. Les boitiers-porteurs de la fibre sont minuscules, les fils s’entremêlent, et il suffit d’un rien pour que le système soit rompu. Le technicien remet en place. Tout est vert. Ça marche ! Euréka….
Mais l’affaire n’est pas finie.
         Car cela marche durant 24 heures… et puis ce vendredi à 16 heures 30, rebelote, plus d’internet. Effectivement, le bouton rouge clignote.
         Je me dis, mais il n’y aurait pas un problème d’activité face au coffret-fibre de l’escalier… Effectivement, un technicien est en train de s’activer dans l’escalier. Un voisin a eu le même problème que nous. Et en réparant, son technicien a apparemment déréglé ou déconnecté notre fibre minuscule dans une installation « ni fait ni à faire ». Et malheureusement, ce n’est pas un technicien SFR mais un technicien Orange pour un abonné Orange… Notre panne n’est pas son affaire…
         Bon la lutte continue. Mais elle va prendre une toute autre dimension. Je rejoins la page « Internet pour tous » sur Facebook.
         Un commentateur me reprochait, sans rire, de me concentrer sur l’affaire Jean Vilar, voilà un argument supplémentaire pour le rassurer. Voilà un nouveau thème de combat sur Argenteuil : mettre un terme à une installation bâclée, et faire que tout le réseau fibre d’Argenteuil devienne fiable. Au-delà du problème personnel évoqué, une affaire collective. DM

samedi 29 août 2020

Emploi : Pôle emploi : l’État cultive la précarité


Pôle emploi : l’État cultive la précarité

Dans le cadre de son plan de relance, l’État a annoncé, lundi 24 août, vouloir recruter entre 3 000 et 5 000 personnes en CDD à Pôle emploi d’ici 2021. Pour réagir à l’explosion du chômage, l’État fabrique donc encore et toujours plus d’emplois précaires.
Et ce n’est pas nouveau. En 2019 déjà, après avoir supprimé 1 100 postes, l’État avait recruté 1 000 personnes en CDD, tout en augmentant les charges de travail. Certains agents disaient devoir suivre jusqu’à 1 000 demandeurs d’emploi chacun.
800 000 personnes supplémentaires se sont retrouvées au chômage au deuxiè­me trimestre 2020. Il y a 4,2 millions de chômeurs, rien qu’en catégorie A. Avec quelques milliers d’agents recrutés, on est loin du compte de ce qu’il faudrait, ne serait-ce que pour recevoir dignement les demandeurs d’emploi.

                                                                   Cécile Seyrig (Lutte ouvrière n°2717)
 


Quand Darmanin roule des mécaniques : Grenoble – quartier Mistral


Pour que cela change, il faudra que les travailleurs s’y mettent

 


Après la mise en scène choquante des dealers cagoulés et armés de Kalachnikov dans le quartier Mistral, les habitants ont eu droit à une autre mise en scène, orchestrée par Darmanin, premier flic de France, qui a ordonné au Préfet et sa police de parader dans le quartier "pour rétablir l'ordre républicain". Quelle blague !
         La police intervient très souvent dans cette cité ouvrière pauvre gangrenée par le chômage, la misère, la délinquance et les trafics. Rien n'y fait. Loin de l'image boboland de Grenoble, ville "verte" de l'écologiste Eric Piolle, l'insécurité inquiète. Rien que pour les deux mois de cet été, on compte sept fusillades dans la ville (dont trois morts et des blessés graves) dues aux règlements de comptes des bandes. Et ce ne sont pas les agitations de Darmanin qui changeront quoi que ce soit.
         Tous ces politiciens se fichent, comme de l'an quarante, de la vie des habitants des quartiers populaires. Ceux-ci, au travail, comme dans leur quartier ne pourront compter que sur leur seule propre mobilisation collective.

Lignes ferroviaires à rouvrir : un exemple minuscule très loin du compte


Une réouverture très intéressée

 


Des milliers de kilomètres de lignes de chemin de fer ont été fermées depuis des dizaines d’années par les gouvernements de droite comme de gauche.
         Crise écologique oblige, le gouvernement fait mine de faire la promotion de certaines réouvertures.
         Ainsi, en Bretagne, une ligne de… 7 kilomètres est en cours de rénovation. Mais elle compte un seul utilisateur : le site Cooperl de Montreuil-sous-Pérouse en Ille-et-Vilaine du trust de l'agro-alimentair.
         Bonne fille, la Cooperl en finance 5% du coût…
         Bon. On attend les vraies réouvertures…

Biélorussie : la classe ouvrière mobilisée. Un article de notre hebdomadaire Lutte ouvrière de cette semaine


Biélorussie : la classe ouvrière mobilisée

26 Août 2020

« Nous ne sommes ni des moutons, ni des veaux, ni "tes petits" – nous sommes les travailleurs de MTZ, et nous ne sommes pas une vingtaine mais 16 000. » C’est en ces termes que, sur leur banderole, les grévistes de la plus grande usine d’engins agricoles, militaires et de chantier de Biélorussie ont répliqué au président Loukachenko.
Ils défient son pouvoir dans des manifestations et dans la grève, comme des pans de plus en plus nombreux d’une classe ouvrière qui, héritage de l’étatisme de la période soviétique, reste concentrée en de fortes unités industrielles, parfois au cœur même des villes.
Face au scrutin truqué du 9 août et à son bénéficiaire, Loukachenko, qui dirige l’État d’une main de fer depuis vingt-six ans, de simples citoyens avaient aussitôt tenu à crier leur colère. La férocité des forces antiémeute d’un régime qui jusqu’alors se donnait des airs paternalistes, les morts, les centaines de blessés, les milliers d’arrestations, ont fait le reste. En quelques jours, le régime s’est trouvé rejeté de toutes parts, ou presque.
Socialement indifférencié à ses débuts, ce rejet a pris une nette tournure ouvrière, avec l’irruption sur la scène de grévistes de l’automobile, de la construction, de la chimie, des mines, notamment. Défilant en cortèges imposants ou votant la grève en assemblée générale et élisant leurs comités de grève dans les usines, les travailleurs donnent désormais à la contestation générale sa physionomie et sa force, en paralysant l’économie jusqu’à un certain point.
Loukachenko ne s’y est pas trompé quand, voulant reprendre la main, il s’est tourné le 17 août, non pas vers l’opposition libérale, mais vers les ouvriers de MTZ. Espérait-il les mettre dans sa poche ? En tout cas, il en a été pour ses frais : c’est sous les huées qu’ils ont accueilli ses propos doucereux, ses menaces et appels à reprendre le travail.
Profitant d’une conjoncture internationale assez favorable, le régime a longtemps posé au protecteur de « ses » travailleurs. Mais depuis une dizaine d’années son masque est tombé. Généralisation des contrats précaires même dans le secteur étatisé, censé être protégé et qui reste le principal employeur ; contrats d’un an renouvelables avec interdiction pour le travailleur de partir avant terme, alors que sa direction peut le muter à sa guise ou le prêter à une autre entreprise ; salaires gelés à un niveau dérisoire (entre 100 et 250 euros) et parfois versés avec retard ; instauration d’amendes sur le salaire ; conditions de travail aggravées et sanctions contre ceux qui ne s’y plient pas ; apparition du chômage, phénomène jusqu’alors assez rare ; dénonciation des chômeurs dans les discours des dirigeants et projet, finalement annulé, de taxer ceux « qui ne veulent pas travailler » ; interdiction renforcée de créer un syndicat sans l’aval de l’employeur ; régime des retraites dégradé ; menaces de privatisation sous les effets de la crise mondiale et du ralentissement de l’économie russe, principal partenaire et fournisseur de la Biélorussie…
Ces mesures, dont beaucoup ont été prises sur simple décret présidentiel, et le fait que Loukachenko a traité par-dessus la jambe les risques du Covid-19, ont focalisé le mécontentement sur sa personne. Elles l’ont détourné du même coup des privilégiés de la bureaucratie d’État, dont certains dirigeants se verraient bien remplacer Loukachenko s’il devait passer la main sous la pression des événements.
Ce passage de relais au sommet se ferait avec la bénédiction de Poutine, comme des principaux chefs d’État et de gouvernement de l’Union européenne, tous inquiets de voir se développer une situation explosive à leurs frontières. D’autant que des travailleurs de pays voisins pourraient se reconnaître dans le combat de leurs frères et sœurs de Biélorussie, qui affrontent les sbires en armes d’un régime qui veut leur faire payer les effets de la crise.
L’opposition libérale, elle, a mis sur pied un Conseil de coordination censé préparer la relève du pouvoir. Sa composition est tout un programme : un diplomate et ex-ministre de Loukachenko ; la prix Nobel de littérature Svetlana Alexeïévitch qui, après avoir été une auteure en vue sous Brejnev, fustige « l’homme rouge » et le communisme ; une brochette de juristes ; une coordinatrice de la campagne de Svetlana Tikhanovskaïa, la challenger de Loukachenko à la présidentielle. Sans oublier un représentant du comité de grève de MTZ, poursuivi en justice par le pouvoir, pour que la classe ouvrière ait l’impression d’avoir voix au chapitre.
Quant à Tikhanovskaïa, elle prône, depuis la Lituanie voisine, un « dialogue constructif » avec le pouvoir, ce même pouvoir qui matraque à tout-va et licencie les grévistes. Et, si elle appelle les travailleurs à élargir la grève « dans la légalité », c’est, dit-elle, pour préparer un retour « à la normale » : celle de ce régime honni, car oppresseur et exploiteur ?

                                      Pierre LAFFITTE (Lutte ouvrière n°2717 
 
Budapest 1956