lundi 30 décembre 2019

CDD multi-remplacement : toujours plus flexible


Toujours plus de flexibilité

 


Le gouvernement a signé mi-décembre un décret définissant les onze secteurs d’activité dans lesquels le CDD « multi-remplacement » pourra être expérimenté jusqu’à fin 2022. Dans le commerce, l’agro-alimentaire, le nettoyage ou le transport routier, ce contrat permettra au patronat d’employer un salarié à durée déterminée, sans avoir à préciser sur quel poste. Ainsi, un employé de restauration collective pourrait être plongeur une semaine, une autre semaine chauffeur-livreur ou serveur au gré des absences des embauchés.
L’objectif avancé par le gouvernement serait de lutter contre le nombre de contrats courts. En réalité, c’est un cadeau de plus pour le patronat pour augmenter encore la flexibilité des travailleurs.
En prétendant lutter contre la précarité, le gouvernement va au contraire l’aggraver !

Pinault : un tableau incontestable : un pognon de dingue


 

« Voler en grand et restituer en petit, c'est la philanthropie » (Paul Lafargue). Cela vaut également pour les fondations culturelles.

 
Leur obsession : laisser un nom

Le milliardaire F. Pinault ouvrira son musée d’art contemporain à la Bourse du Commerce à Paris en juin 2020.
Bonne fille, la municipalité de Paris a racheté l’édifice que Pinault loue et qu’il a restauré pour la modique somme de 150 millions d’euros.
Il fallait cela pour cet « écrin » où Pinault compte exposer sa collection personnelle riche de… 5 000 pièces !

Argenteuil : Il faut développer l’action parmi les travailleurs d’Argenteuil


Justement parce qu’il y a de la marge, on peut mobiliser largement

 
                                                                                                              Photo NPA

Une employée municipale dont le compagnon est impliqué depuis le 5 décembre dans la grève m’a transmis ses interrogations sur comment mobiliser les travailleurs d’Argenteuil qui, selon elle, ne sont pas, dans leur immense majorité, entrés dans l’action.
         Ces interrogations sont totalement justifiées et doivent effectivement être partagées par tous ceux qui considèrent que c’est le moment de rejoindre la mobilisation des grévistes qui eux, ont dépassé les trois semaines de grève. Oui, d’autant plus que ces derniers ont surmonté tous les obstacles que les serviteurs de la bourgeoisie, parmi lesquels nombre de médias ont tenté de mettre sur leur route en profitant de la période des fêtes.
         Argenteuil compte des dizaines de milliers de travailleurs, avec de fortes concentrations dans le personnel communal, à l’hôpital, chez Dassault, à l’Éducation nationale, dans les centres commerciaux, à Argenteuil ou aux alentours…
         Les 5 et 17 décembre, trois cars ont emmené des manifestants locaux aux deux principales manifestations parisiennes. Cela démontre qu’il y a de la marge, beaucoup de marge, pour amener à l’action tous ceux qui n’y sont pas encore.
         Dans les jours qui viennent, en particulier après le 1er janvier, les discussions doivent se développer, des réunions, des assemblées générales si possible doivent être réalisées.
         Le gouvernement n’est pas solide dans ses baskets. Ce serait le moment de lui montrer que sans les travailleurs, rien ne peut se faire, et de lui montrer tout ce que nous avons accumulé sur le coeur. DM

dimanche 29 décembre 2019

Grève, SNCF, RATP, Raffineries, la colère, la grève, la lutte, plus que jamais d’actualité


« On est là, on est là, même si Macron ne veut pas, on est là, pour l’honneur des travailleurs »… et pour les revendications !

Au milieu du beau des fêtes, des photos d’hier, de Paris, de Tergnier, de Saint-Brieuc qui montrent de la volonté, de la détermination, de la joie, et une fraternité montante…









Les Échos : écho des Échos, la bourgeoisie s’inquiète


Leur moral faiblit dit un de leurs thermomètres

 


Comme chacun sait, le journal économique Les Échos s’adresse aux « milieux d’affaires », c’est-à-dire, indirectement aux classes privilégiées, aux actionnaires, aux rentiers qui suivent l’évolution de leur portefeuille d’actions, bref à la bourgeoisie. Et quand Les Échos s’inquiètent, c’est que la bourgeoisie s’inquiète. Tous s’inquiètent de la permanence du mouvement de grève actuel.
         C’est ce que l’on pouvait mesurer avant-hier dans son éditorial et dans un article de Jacques Attali, un rallié à Macron de la première heure.
L'éditorial des Echos se plaint du "pognon de dingue" que coûte déjà le projet de réforme avant d'avoir été adopté. En cause, non seulement les mesures catégorielles ou compensations promises à différentes catégories, mais surtout le report de la réforme des APL qui fait bondir le journal patronal parce que cette réforme allait rapporter gros et que le gouvernement s'est empêtré et semble tétanisé.
"On comprend que dans le contexte explosif des dernières semaines, le gouvernement ne prenne pas le risque de pousser les étudiants dans la rue, et avec eux les 6 millions de Français qui touchent les APL (...)
Le problème est qu'aucune économie, même juste, ne semble plus envisageable aujourd'hui. Dans la majorité, et même à Bercy, c'est le fatalisme qui règne : pour faire passer la réforme des retraites, l'Etat devra forcément lâcher des milliards d'euros -un comble quand certains n'y voient qu'austérité !"
Quant à l’article de Jacques Attali, lui qui disait encore de son poulain le 21 novembre dernier que "globalement, le mandat de Macron est une réussite", essaye laborieusement d'expliquer le rejet de la réforme qu'il avait pourtant recommandée à Macron. Il découvre que des individus normalement constitués n'acceptent pas une amputation d'un membre sain, même si on leur promet une prothèse " qu'on vous jure être plus efficace et plus juste que le membre réel".
Il lui a fallu 27 jours de grève et le soutien de l'opinion ouvrière à la grève pour découvrir cela
En tout cas, on peut voir que ce n'est quand même pas le gros-gros moral dans le camp d'en face... Raison de plus pour envoyer de partout nos veux de grévistes du nouvel an...


 

Développer la mobilisation, vers le « tous ensemble » qui s’impose. Un article de notre hebdomadaire de cette semaine


Face à l’offensive gouvernementale et patronale : la nécessité d’une lutte d’ensemble

26 Décembre 2019

Malgré la propagande gouvernementale, la grève des cheminots et des travailleurs de la RATP a jusqu’à présent bénéficié d’un large soutien du monde du travail. Les grévistes comme bien des travailleurs de tout le pays ressentent en effet que la question posée n’est pas celle des prétendus régimes spéciaux et qu’elle ne se limite pas seulement au projet de réforme des retraites.
 


L’épreuve de force en cours oppose un gouvernement défenseur des classes privilégiées non seulement à quelques catégories, mais à l’ensemble des travailleurs. Les grévistes, qui multiplient les actions pour s’adresser aux autres secteurs et tenter de les entraîner dans la lutte, en sont aussi à leur façon très conscients.
La réforme des retraites dans sa version Macron-Philippe n’est que le dernier épisode d’un processus commencé par Balladur en 1993. Par ses réformes successives, l’État veut réduire ce qu’il consacre aux budgets sociaux et le grand patronat veut s’en réapproprier une partie. Les attaques contre les retraites sont concomitantes de celles contre les chômeurs, dont les indemnités baisseront une nouvelle fois à partir du 1er avril. Elles sont inséparables du blocage généralisé des salaires, des vagues massives de licenciements, de l’explosion de la précarité. Elles sont parallèles aux coupes dans les budgets du logement social, de l’école, de l’hôpital...
C’est une attaque contre les conditions de vie de l’ensemble des travailleurs et des classes populaires auxquels patronat et gouvernement voudraient faire payer les conséquences de la crise de leur système. Les travailleurs constatent les résultats de cette politique, poursuivie par tous les gouvernements. Ils en ressentent tous les jours les résultats catastrophiques pour leur classe sociale et se sentent, instinctivement ou par le raisonnement, du côté de ceux qui ont commencé courageusement le combat, même si tous ne se sentent pas, ou pas encore, la force d’entrer eux-mêmes en lutte.
À une offensive menée de façon continue depuis les années par le patronat et par l’État, quels que soient les gouvernements successifs, il faut opposer l’ensemble des forces de la classe ouvrière. Ce sont les travailleurs dans leur ensemble qui peuvent, s’ils entrent en lutte de façon coordonnée et solidaire, mettre un coup d’arrêt à cette politique.
Bien des travailleurs sont de plus en plus conscients de la nécessité d’une lutte d’ensemble. Les grévistes de la SNCF et de la RATP le sont, qui savent que leur lutte n’est pas simplement pour eux-mêmes et leurs prétendus avantages. À leur manière ils ont commencé un combat qui concerne tous les travailleurs et qui devra, tôt ou tard, les entraîner dans une lutte commune. Il faut souhaiter que le conflit actuel ne soit que le début d’une véritable contre-offensive du monde du travail, dans laquelle l’ensemble des travailleurs se convaincra, rapidement ou peu à peu, qu’il doit et peut s’engager et qu’il peut la gagner.

                                               Paul GALOIS (Lutte ouvrière n°2682)

Philippines : victimes d’un typhon… et de la misère


Selon que vous habiterez ou pas tel espace de la planète…

 


Le typhon Phanfone a provoqué la mort d’au moins 16 personnes aux Philippines. Des milliers d’habitants ont dû quitter leur habitation, les toits arrachés. Chaque année, les Philippines connaissent une vingtaine de tempêtes tropicales ou de typhons qui font des dizaines et des dizaines de victimes. En 2013, le typhon Haiyan avait fait plus 7 300 morts.
Ces catastrophes naturelles font d’autant plus de victimes là où les infrastructures et les habitations sont de mauvaises qualités, dans les quartiers populaires. Les toits en tôles, les maisons en bois de récupération ne peuvent résister à de telles tempêtes.
Et ces causes-là n’ont rien de naturelles, ce sont bel et bien les effets d’une organisation économique qui maintient des milliards d’habitants sur la planète dans le sous-développement et la misère !

Hôpitaux : ce n’est pas de cartes-cadeaux dont nos revenus ont besoin, mais d’une hausse substantielle des salaires


Il faut une augmentation substantielle de tous les salaires

 


Certes c’est le temps des cadeaux. Mais celui de directeurs de plusieurs hôpitaux dont celui d’Argenteuil, l’hôpital Victor Dupuy, a un goût amer. Ici ce sera 150 euros versés fin février. Et tout cela accompagné d’un message du directeur doublement amer puisqu’il se résume à : ce geste, parce que vous avez travaillé plus. Et ce petit plus ne sera même pas pour tous, car il est conditionné à des conditions de présentéisme qui sont tout de même fort de café quand on sait que ce sont les conditions de travail qui abîment à l’hôpital les corps et le moral des agents !
         Oui, le personnel hospitalier travaille toujours plus pour des salaires qui stagnent. Et ce n’est pas cette prime qui cachera ce fait, le manque d’effectifs, les heures supplémentaires non payés…
         Alors, par les temps qui courent, ces 150 euros sont toujours bons à prendre. Mais bien loin de ce que l’on doit à tous les agents hospitaliers d’arriérés. Une véritable augmentation est plus que jamais nécessaire, intégrée au salaire. 150 euros mensuels pour tous, voire bien davantage ! DM