Chômage,
retraite : des bombes sociales contre tous les travailleurs
Avec sa réforme chômage, le
gouvernement va plonger des centaines de milliers de travailleurs
supplémentaires dans la précarité et la misère. Neuf millions de pauvres sont
déjà recensés dans le pays, dont 2,2 millions sont des travailleurs en
activité. À ses yeux, cela ne suffisait peut-être pas !
D’après l’Unedic, le durcissement
des conditions d’accès à l’indemnisation et aux droits rechargeables, ainsi que
la révision du mode de calcul, vont frapper 1,3 million de personnes.
Au 1er avril, beaucoup
verront leur indemnisation s’effondrer, à commencer par les travailleurs
précaires, forcés d’enchaîner les CDD, maintenus en intérim ou employés
saisonniers, qui cumulent un salaire et des allocations chômage, déjà
insuffisants pour boucler les fins de mois.
Pénicaud, la ministre du Travail,
présente ces nouvelles règles comme « favorisant le retour à
l’emploi ». Autrement dit, acculez les chômeurs et affamez-les, ils
trouveront un emploi ! C’est révoltant et cynique.
Dans cette société, les
gouvernants trouvent toujours de bonnes excuses aux agissements des riches et
donnent toujours tort aux travailleurs. Là, ils accusent les chômeurs de
choisir de ne pas travailler et de vivoter aux crochets de la société. Comme si
les allocations chômage n’étaient pas des droits que les salariés se sont payés
en travaillant ! La moitié des chômeurs ne perçoit d’ailleurs aucune
indemnité.
L’intérim, les CDD, le recours
ponctuel à la sous-traitance et aux temps partiels sont érigés en mode de
fonctionnement dans toutes les grandes entreprises. Pour cela, le grand
patronat viole ou contourne la loi depuis des dizaines d’années, et il
continuera de le faire parce que c’est tout bénéfice.
Avec les contrats précaires, il
dispose d’un large volant de travailleurs corvéables et malléables, qu’il peut
sélectionner et jeter à sa guise. Des salariés à qui il impose les boulots les
plus durs et pour lesquels il n’y a pas d’ancienneté, pas de prime
d’intéressement, pas de suivi médical.
Le grand patronat et le
gouvernement sont les seuls et uniques responsables de la précarité et du
chômage de masse qui ravagent le pays. Sur les cinq dernières années, le
groupe PSA a supprimé 30 000 emplois, La Poste plus de 20 000. Les
banques, les assurances, la grande distribution, la chimie… en suppriment des
milliers chaque année. Ford, General Electric, Michelin viennent de rayer 2000
emplois de la carte. La SNCF manque de guichetiers, de conducteurs, d’agents de
maintenance, de contrôleurs, mais fait disparaître 2000 emplois par an !
Et pendant que les grands fabricants de chômage ont les mains libres, le
gouvernement mène la guerre aux chômeurs, et à tous les travailleurs car nous
sommes tous des chômeurs en puissance.
Pour lui, réformer signifie
casser les droits des travailleurs. Il a cassé le code du travail, cassé
l’Assurance chômage, et demain, ce sera le tour des retraites puisque sa
réforme imposera de travailler plus longtemps pour une pension moindre.
La société marche sur la tête.
Tout ce qui est essentiel et vital, les emplois, les salaires, les retraites,
la santé, l’éducation, les transports, le logement, est assimilé à des
dépenses, des coûts, des charges qu’il faut contenir, réduire, supprimer. Tout
ce qui va dans les poches d’une poignée de parasites richissimes, les bénéfices
et les plus-values, doit croître encore et toujours. Alors que cet argent issu
de l’exploitation ne sert qu’à satisfaire des caprices de riches et alimente la
spéculation et les risques d’un nouveau krach !
Seuls les travailleurs, en se
battant pour leurs intérêts élémentaires, peuvent faire prendre une autre voie
à la société. Les cheminots qui se sont battus ces dernières semaines ont eu
une réaction salutaire : celle de travailleurs qui n’acceptent plus de
voir leurs conditions de vie, leurs salaires et leur sécurité sacrifiés sur
l’autel de la course au rendement.
La haine déversée contre les
cheminots grévistes par les porte-voix politiques et médiatiques de la
bourgeoisie reflète leur crainte des travailleurs quand ils se battent. La
classe capitaliste se sait à la merci des travailleurs, s’ils décidaient d’agir
collectivement pour leurs intérêts. Eh bien, c’est dans cette voie qu’il faut
aller !
En répondant à l’appel des
syndicats à se mobiliser le 5 décembre, tous les travailleurs pourront dire
« ça suffit » et revendiquer leur droit à une existence digne.
La mobilisation et la lutte
collective sont les seuls moyens pour se faire respecter en tant qu’exploités.
Au-delà, elles constituent la seule possibilité de remettre en cause la
domination de la classe capitaliste qui condamne toute la société.