vendredi 19 juillet 2019

Retraites : les attaques continuent. Un article de notre hebdomadaire Lutte ouvrière à paraître


Retraites : les attaques continuent 

Delevoye, cet ancien ministre de droite rallié à Macron, devait dévoiler son plan de retraites à points jeudi 18 juillet. Sous couvert de simplification et d’égalité, c’est une attaque de plus programmée contre les travailleurs et le niveau de vie des futurs retraités.

 


Désormais chacun serait censé accumuler son « capital » de points, dont la valeur serait susceptible de varier en fonction du rapport entre actifs et retraités. Il serait donc quasi impossible de savoir à l’avance ce qu’on touchera à la retraite, contrairement à ce qui se passe aujourd’hui .
Cette individualisation de la retraite est un des aspects le plus important du plan d’attaque du gouvernement. Les retraites sont déjà largement personnalisées mais, là, il s’agit d’un cran supplémentaire dans une individualisation qui contribue à atomiser le camp ouvrier. Comme si chaque travailleur avait un intérêt individuel particulier, alors qu’il s’agit d’une lutte de classe pour la retraite, comme pour les salaires ou pour le temps de travail. Et c’est toujours en mettant en avant des solutions collectives que les travailleurs ont réussi à faire reculer le grand patronat, en imposant un salaire minimum pour tous, ou un temps de travail maximum pour tous. Et la politique patronale a toujours été de briser ce front à coup d’exceptions.
Le projet devrait aussi faire disparaître les régimes spéciaux, ceux de la fonction publique ou de catégories ayant des conditions plus favorables, le plus souvent en raison de leur pénibilité.
Le gouvernement s’attaquerait aussi aux pensions de réversion, que touche un veuf ou une veuve après le décès de son conjoint. Il s’agit des femmes en majorité. Désormais, d’après le projet, ayant davantage travaillé que leurs mères ou grand-mères, elles n’en auraient plus besoin, puisqu’elles ont leur propre pension. Plusieurs versions ont circulé : partage de la pension entre conjoints successifs en cas de séparation, prise en compte des revenus du couple, etc. mais une chose est sûre : la majorité des retraités y perdra.
Enfin, le gouvernement envisage de faire reculer l’âge de la retraite de façon hypocrite. L’âge légal ne bougerait pas, mais partir à cet âge signifierait partir avec une pension diminuée. On aura « le choix » entre partir avec une retraite de misère ou partir plus tard pour garder de quoi vivre.
Il en va des retraites des travailleurs comme de leur salaire : elles devraient leur permettre de vivre dignement jusqu’au bout, et chacun devrait aussi cesser de travailler suffisamment tôt pour profiter un peu d’une vie sans exploitation. Et pour tout cela, ce serait au patronat de payer. L’ensemble du camp des travailleurs pourra l’imposer en mettant en avant ses intérêts collectifs, par-delà toutes les divisions que les patrons et les gouvernants à leur service cherchent à créer et à exciter parmi les salariés.

                                              Alain LECAIRE (Lutte ouvrière n°2659)

Une disparition financière quasi-totale de la chaîne


Une disparition financière quasi-totale de la chaîne

 


189 travailleurs de Tati sont menacés de licenciement, suite à la fermeture annoncée de treize magasins, et de la disparition quasi totale de la chaîne. Les autres magasins basculeront sous l'enseigne GIFI ou deviendront des magasins de déstockage. Le propriétaire, le groupe GPG, qui réalise un chiffre d'affaire annuel de 1,4 milliards, a bénéficié des soutiens du gouvernement socialiste puis de celui de Macron, lors du rachat des magasins Tati. Il prétendait alors ne licencier personne. Il a surtout fait de bonnes opérations immobilières qu'il va pouvoir valoriser. Ces licenciements programmés s'ajoutent aux suppressions d'emplois dans d'autres chaînes de magasins, Carrefour, Conforama, etc. Les travailleurs de la distribution sont sacrifiés aux appétits voraces des patrons de la branche. En défendant leurs emplois, leur gagne-pain, c'est aussi les intérêts du monde du travail qu'ils défendront. 

(Après la liquidation du magasin New Look, c’est le second magasin de Côté Seine à Argenteuil qui en quelques semaines est dans le viseur d’une opération de même nature.)

Argenteuil, la municipalité les cumule


Dans le meilleur des cas, le règne de la bêtise

La municipalité d’Argenteuil est à nouveau dans de beaux draps. La conseillère municipale déléguée à la « culture » qui officiait dernièrement lors d’un mariage a demandé à la mariée de retirer son voile, ce qui est totalement inepte et hors la loi.
On imagine mal la même chose à l’encontre d’une mariée portant un voile très « catholique » !
Là, elle aurait fait quoi ?
Bêtise ou profond préjugé crasse, à chacun de trouver la réponse.
En attendant pour que la conseillère concernée soit à l’avenir totalement loin de telles pratiques, elle peut toujours démissionner.

Chamonix-Argenteuil, Chamonix, une belle image d’un monde aux contrastes gigantesques


Le Chalet, toujours et encore
 
 
 

Nous vous avons tenu au courant ces dernières années des aléas concernant le chalet de la MJC. Il a certes été vendu, mais au couple qui s’en occupait jusqu’alors. Une opération heureuse. Si les tarifs sont plus élevés (mais sans rapport avec les tarifs locaux) mais avec des conditions plus confortables, l’esprit reste le même. Celui d’un gîte pour amoureux de la montagne, à proximité directe du centre de Chamonix, excusez-nous du peu. Pour se documenter, et réserver :

https://www.lechaletchamonix.com/
 


A propos de Chamonix… 

A bon entendeur salut

Dans une affaire de « délégation de service public », le maire de Chamonix a passé 48 heures en garde à vue. Il est vrai qu’il s’agissait de remise au privé, en l’occurrence à la Compagnie du Mont-blanc du gigantesque espace alpin très profitable relevant de la commune.
         Au-delà des risques de corruption, ces « délégations » posent le problème du contrôle de leur attribution et des comptes. Des questions qui dépassent, dans le meilleur des cas, les limites de la compétence d’un seul individu. Le contrôle devrait être une affaire collective, la plus large possible.
 

Gratuité des transports en commun !

Tous les hôtes de Chamonix bénéficient de la gratuité totale des transports dans la vallée. Conséquence, nombre de voitures restent au parking. Le train affiche complet. Les bus sont remplis.
         Voilà la voie qui devrait être suivie partout. Plus de portillons, plus de contrôleurs, plus de fraudeurs. Les économies réalisées reportées vers des dépenses utiles !

 


Liberté de circulation pour tous ! Ah bas les frontières !

Chamonix est une ville de migrants, de tous les continents. Ils doivent même représenter l’été la majorité des habitants. Des Anglais, des Coréens et Japonais, des Américains, des Italiens…
         Mais là, pas de Frontex, pas de gendarmes, pas de camps de rétention…
         Certes les migrants d’ici ne sont pas ceux qui tentent de franchir les barbelés de la Méditerranée…
         Monde d’inégalités. Une situation à supprimer radicalement.
         Droit absolu à circuler partout ! Droit à l’installation partout pour qui le souhaite !

Bonnes lectures (6), Coupables, Ferdinand von Schirach, Folio


Coupables, certes…

 


Dans quinze nouvelles, l’auteur évoque autant de crimes et de procès, quand la vie bascule dans la violence ou dans la destruction.
         L’auteur analyse les ressorts psychologiques des différentes situations, bien différentes par ailleurs, telles que la société en crée à la marge. Dans la sobriété et sans aucun voyeurisme.
         Il nous décrit des drames bien réels, en gardant un regard totalement humain de celui qui les accompagnent en premier lieu, l’avocat.

 « Coupables sonde cette dimension humaine de la justice avec un pouvoir d’évocation exceptionnel. Dans son style concis, l’auteur allemand nous offre une vision singulière – et inoubliable – de l’être humain dans toute sa complexité et confirme ainsi son immense talent. » (L’éditeur)

jeudi 18 juillet 2019

Bernard Arnault, le capital dans tous ses états et toutes ses folies


Un argent à milliards

 


Il y a trois semaines, notre hebdomadaire consacrait à Bernard Arnault l’article ci-dessous. Totalement juste sur le fond, il est obsolète dans le « détail ». Aujourd’hui, trois semaines plus tard, la fortune du seigneur de la planète en question est estimée à 107,6 milliards, 96 milliards d’euros ! Il gagnerait une place au grand Tour des exploiteurs, juste derrière le PDG d’Amazon, malgré le divorce de ce dernier.
         Il est temps de changer le monde ! 

Exploitation : Arnault, médaille de bronze

26 Juin 2019

Mardi 18 juin, l’agence de presse Bloomberg a annoncé que la fortune de Bernard Arnault avait franchi les 100 milliards de dollars (89 milliards d’euros).
Ce patron du groupe de luxe LVMH, propriétaire de médias comme Le Parisien et actionnaire de Carrefour, devient par la même occasion le troisième homme le plus riche du monde derrière le fondateur de Microsoft, Bill Gates, et le patron d’Amazon, Jeff Bezos.
L’augmentation de la fortune d’Arnault est hallucinante. Depuis janvier 2019, elle s’est accrue de 30 milliards d’euros, soit le coût de la construction de 80 hôpitaux ou de près de 900 000 emplois payés à 1 800 euros net, cotisations acquittées. Cela s’explique par la hausse de 40 % du cours de l’action LVMH et par l’augmentation de 20 % des profits du groupe. Autrement dit, par la spéculation. D’ailleurs cette folie spéculative est telle, dans le monde capitaliste que ce même Arnault a pu gagner 2,8 milliards de dollars en une seule journée. C’est plus de 70 fois le salaire annuel du footballeur Neymar, déjà pas ridicule.
Mais l’ensemble de la fortune d’Arnault provient avant tout de l’exploitation des travailleurs, et notamment de ceux de LVMH et de Carrefour, qui vient d’ailleurs d’annoncer 3 000 suppressions de postes. Si Arnault est devenu le plus riche des bourgeois français en héritant d’une importante et prospère entreprise du bâtiment, ce polytechnicien doit surtout son ascension à un énorme coup de pouce de l’État. En 1984, le gouvernement de gauche lui a permis de racheter pour une bouchée de pain le groupe Boussac, un empire du textile en faillite. L’État lui a alors accordé de grosses subventions publiques et des prêts à des taux avantageux, en échange de quoi il ne devait ni licencier ni démanteler le groupe. Une fois l’accord passé, Arnault s’est bien sûr empressé de tailler dans les effectifs, de fermer des usines et de vendre ce qui ne lui rapportait pas assez, pour ne garder que deux pépites, Dior et le Bon marché, qui lui ont permis d’engranger d’énormes profits et de constituer un immense groupe basé sur le luxe.
Malgré cela, Arnault n’a jamais caché que ses amitiés politiques vont plutôt à droite. Il a été témoin du mariage de Sarkozy en 1996 et a fêté avec lui au Fouquet’s sa victoire à la présidentielle de 2007. Avec le président actuel, les relations sont si bonnes qu’en 2018 il a été l’un des deux grands patrons français à être invité par Macron à un dîner à la Maison-Blanche organisé par Trump. Les liens de LVMH avec l’État sont d’ailleurs si étroits que son conseil d’administration est truffé d’anciens hauts fonctionnaires. Enfin, cerise sur le gâteau, LVMH s’est attaché les services de Bernard Squarcini, ex-directeur des services secrets intérieurs et spécialiste des coups les plus tordus, dont le grand patronat ne peut se passer pour faire prospérer ses affaires !
L’enrichissement des capitalistes comme Arnault est bien plus révoltant que celui des joueurs de foot. Et pas seulement parce que leurs fortunes sont bien plus énormes, mais surtout parce qu’ils possèdent les banques et les grandes entreprises qui leur permettent d’imposer leur dictature à toute la société, d’avoir l’État à leurs pieds et de voler les richesses créées par la collectivité, quitte à ruiner l’humanité entière.

                                    Arnaud LOUVET (Lutte ouvrière n°2656)

Eternit, amiante : vous avez dit justice ?


Un non-lieu pour un crime patronal

                                                                      


Eternit, premier producteur mondial d'amiante, cette fibre hautement cancérigène, responsable de milliers de morts chaque année, avait été visé en 1996 par une plainte pour homicides et blessures involontaires, déposée par des salariés. Une ordonnance de non-lieu vient d'être rendue sous la pression des industriels qui utilisent tous les moyens pour retarder les procédures pénales et se décharger de toute responsabilité. La Justice, qui ne mérite pas son nom, montre une nouvelle fois dans quel camp elle se situe.

SNCF, passages à niveau, un nouveau drame


Tous sont dangereux, à Argenteuil y compris

 
Cela n'a guère changé

Une femme et trois enfants sont morts, lundi 15 juillet, lors du franchissement d’un passage à niveau situé à Avenay-Val-d’Or, près de Reims. Percutée par un TER, la voiture a été projetée une cinquantaine de mètres plus loin.
Une enquête est en cours pour connaître les circonstances exactes de l’accident. Mais tout de suite, le PDG de SNCF réseau, Patrick Jantet, a tenu à préciser que ce passage à niveau « n’était pas classé dans la liste des passages à niveau sensibles. » Cette liste en compte actuellement 155, puisque dans les 437 suppressions de passages dangereux prévues dans le plan de sécurisation lancé en 1997, seules 282 ont été réalisées en plus de vingt ans !
Mais qu’il ait été « sensible » ou non, « entretenu » ou non, il n’en reste pas moins que ce passage à niveau a tué quatre personnes. Ce n’est pas le seul à être meurtrier, 35 à 40 personnes meurent chaque année dans les mêmes circonstances. Tous ces passages sont dangereux, quelles que soient les responsabilités des uns et des autres. Mais pour les pouvoirs publics, qui traînent déjà à supprimer ceux qu’ils classent dangereux, il n’est pas question de les remplacer tous par des souterrains ou des ponts, seule façon d’éviter la collision entre un train et une automobile.
         Argenteuil est particulièrement concernée par la présence de passage à niveaux. Il en existe deux, très fréquentés, l’un, celui des Courlis, au débouché de la zone industrielle du Val ; l’autre, rue de Verdun, menant au quartier des Côteaux et au Val également.
         Il y a quelques semaines, j’ai été confronté à la situation suivante. Étant au point de franchir en voiture celui des Courlis, alors que j’étais sur le passage des voies, le signal sonore s’est mis à sonner. Certes, pas de problème pour franchir le passage. Comme de bien entendu, les barrières n’étaient pas encore en mouvement. Mais ce qui nous a frappés, alors que nous étions dans la rue qui longe les voies, c’est l’arrivée seulement quelques secondes plus tard du convoi.
         Comme nous l’écrivons plus haut, tous les passages à niveaux sont dangereux. Ils doivent être supprimés. DM