« Chers amis, chers
camarades,
Je remercie tout d’abord la
famille de Françoise pour nous permettre de prendre ici la parole pour notre
amie.
Nous
sommes là aujourd’hui pour dire un dernier au-revoir à Françoise. Ses amis de
Lutte ouvrière tenaient à dire à tous ces quelques mots.
Lorsque
l’on a grandi à Argenteuil et à Bezons, pour les générations qui nous quittent
aujourd’hui, on ne pouvait pas ne pas avoir, d’une façon ou d’une autre, été
influencé par le Parti Communiste Français.
Françoise
a travaillé pour l’essentiel à la mairie de Bezons. Et à ce propos, une de ses
joies longtemps aura été de participer au Comité de jumelage de cette ville, et
d’aller une fois l’an chez ses amis de Hongrie. Comme me l’a rappelé Christiane
Leser, ici présente, épouse de l’ancien maire PCF de Bezons, Françoise avait
également participé à une association bezonnaise de soutien avec les
Philippines.
Pour revenir au Parti Communiste
Français, celui-ci diffusait à la fois un espoir d’un monde transformé mais
aussi des idées qui vont selon nous, à l’encontre de cela, la foi dans les
élections, le nationalisme, et des gestions municipales qui parfois étaient
très loin des intérêts de la population. Françoise a dû être particulièrement
confrontée à ces aspects contradictoires, en travaillant à la mairie de Bezons.
Mais pour elle, l’idéal communiste ce n’était pas cela. Aussi, lorsque je l’ai
croisée avec sa maman il y a 25 ans le samedi matin dans le centre commercial
de Joliot-Curie quand elles étaient sur la route du marché, elle s’est
rapprochée de nos idées, celles du communisme révolutionnaire, celles de
l’internationalisme.
Elle
s’est mise à acheter notre hebdomadaire Lutte ouvrière. Puis elle a accepté de
figurer à plusieurs reprises sur notre liste de candidats aux élections
municipales d’Argenteuil. Ce n’était pas rien.
A
partir de 2012, lorsque nous avons pris l’habitude de nous retrouver tous les
quinze jours pour échanger sur la situation politique, elle en a été, très
régulièrement. Je la revois, attendant, fumant sa cigarette assise
tranquillement sur la terrasse du café.
Le
samedi 22 juin, elle devait venir participer à notre barbecue annuel. Mais le
matin, elle a été transporté aux urgences. Trois jours plus tard, elle nous
quittait.
Comme
je l’ai écrit sur notre blog « lo argenteuil » et comme je le disais,
depuis 2012, date à laquelle nous nous nous retrouvions régulièrement, ils sont
déjà trois à nous avoir quitté. Joëlle, puis Roger, puis maintenant Françoise.
Nous étions tellement bien ensemble, à partager l’espoir durant ce moment
chaleureux, à évoquer nos difficultés, et puis simplement à nous retrouver
ensemble, fraternellement. Heureux d’en être dans ce monde et ces heures pas toujours
faciles. Françoise était là, elle n’est plus, elle va nous manquer. »