vendredi 8 février 2019

Loi anticasseurs : une aggravation de l’arsenal répressif. Un article de notre hebdomadaire Lutte ouvrière de cette semaine


Loi anticasseurs : une loi antimanifestations

En présentant la loi dite anticasseurs aux députés le 28 janvier, le ministre de l’Intérieur, Christophe Castaner, a déclaré qu’il était temps de « stopper les brutes ».
Par ce terme répété à plusieurs reprises dans son discours, il ne désignait pas les policiers ayant matraqué les manifestants ou leur ayant tiré dessus à coups de balles en caoutchouc au point de les éborgner ou de les défigurer.
Pour le ministre, la violence de la police est légitime et tout son texte vise à lui donner davantage de moyens de réprimer les manifestants.
Annoncée par le Premier ministre au lendemain d’un samedi de mobilisation, cette loi, inspirée d’une proposition d’un sénateur de droite, a pour premier objectif de montrer à l’opinion réactionnaire que le gouvernement ne se laisse pas déborder par la contestation et le désordre. La prétendue ultra-violence des manifestants lui sert de prétexte à une mise en scène et lui permet de multiplier les coups de menton.
L’article le plus emblématique autorise les préfets à interdire de manifestation qui bon leur semble, pourvu qu’ils puissent l’accuser de menacer l’ordre public. Une telle interdiction est prévue par les lois sur l’État d’urgence de 2015, mais jusque-là elle devait être motivée par un juge.
En supprimant même ce petit obstacle, le gouvernement fait donc un pas supplémentaire. Tout individu accusé d’avoir commis des violences lors de manifestations précédentes, même s’il n’a pas été condamné par la justice, pourra donc se voir interdire de manifester, et ce sur tout le territoire national.
La nouvelle loi permet aussi à la police de fouiller les bagages et les voitures sur les lieux d’une manifestation ou à ses abords immédiats. Le gouvernement a pour le moment renoncé à constituer un fichier recensant les personnes considérées comme des casseurs. À la place, la loi prévoit d’ajouter les personnes interdites de manifestation au fichier des personnes recherchées. Ainsi, pas de fichier, mais un fichage tout de même !
Enfin, les milliers de personnes cherchant à se protéger les yeux et le visage des gaz lacrymogènes et des projectiles de la police seront désormais menacées de 15 000 euros d’amende et d’un an d’emprisonnement pour avoir dissimulé leur visage. Et elles pourront être jugées en comparution immédiate si elles refusent de se disperser sur l’ordre de la police.
Cerise sur le gâteau, la loi permet aussi à l’État d’obliger une personne à payer pour les réparations de dégâts causés lors d’une manifestation, et ce, même si elle n’a pas été condamnée par la justice.
Le fichage et l’arrestation de manifestants, voire l’interdiction de manifestations, font depuis toujours partie des méthodes utilisées par l’État et sa police, souvent bien au-delà de ce que la loi autorise.
Avec son texte, que 50 députés LRM ont d’ailleurs refusé de voter, le gouvernement aggrave encore l’arsenal répressif destiné à défendre un ordre social de plus en plus injuste et violent.
                                              Jacques Le Gall (Lutte ouvrière n°2636)


50 députés n’ont pas voté la loi. La député d’Argenteuil-Bezons ne fait pas partie de ces derniers. Elle a donc approuvé l’aggravation de « l’arsenal répressif destiné à défendre un ordre social de plus en plus injuste et violent » comme nous le soulignons dans l’article ci-dessus.

Alstom, Siemens, Commission européenne, en tout cas des manœuvres loin des intérêts des travailleurs


« Prolétaires de tous les pays, unissons-nous ! » (K. Marx)



Le refus de la Commission européenne d’accepter la fusion entre Alstom et Siemens a provoqué une série de réactions. En Allemagne comme en France, gouvernements, politiciens de droite comme de gauche ont dénoncé une décision favorable au géant chinois, concurrent sur la construction de trains à grande vitesse. D’autres, ont applaudi cette décision comme allant dans le sens de la sauvegarde de ce qu’ils appellent « un fleuron de l’industrie française ».
Quelle que soit l’option choisie, en France, en Allemagne, en Europe, au Canada ou même en Chine, les intérêts des travailleurs compteront pour du beurre. Leurs emplois, leurs salaires, leurs conditions de travail, ne peuvent être garantis que par leurs seules forces… et elles seront énormes lorsqu’ils en useront.

Handicap : AESH en grève avant-hier


Le gouvernement handicapé du porte-monnaie



Mercredi 6 février, les Accompagnants d’Élèves en Situation de Handicap étaient en grève pour protester contre leurs conditions de travail.
Le nombre d’accompagnants est notoirement insuffisant pour les 340 000 élèves handicapés scolarisés. Les contrats des AESH sont précaires, les formations sur le handicap des élèves qu’ils accompagnent insuffisantes. Quant à leurs salaires, c’est une misère : 700 euros en moyenne !
Au bout du compte, les élèves handicapés pâtissent de cette situation.
Alors que les élèves handicapés devraient bénéficier d’efforts particuliers pour leur permettre de suivre une bonne scolarité, les moyens que le gouvernement met à la disposition des enseignants sont misérables.
         Voilà pourtant un secteur où nos impôts et toutes les taxes pourraient s’investir utilement !


A Limoges

Cour des comptes : leur fonction, trouver comment dépouiller les travailleurs pour servir la soupe aux riches.


Les larbins des capitalistes nous font la morale



Comme chaque année le rapport de la Cour des comptes prétend dénoncer des aberrations dans les dépenses publiques. On s’attendrait à y trouver épinglés les dizaines de milliards du CICE déversés à fonds perdus aux entreprises, les milliards que coutent la fin de l’ISF… mais non. Les « sages » comme ils aiment à s’appeler, dénoncent les salaires d’EDF qui seraient trop élevés, ou des services d’urgence d’hôpitaux qu’ils conseillent -sans honte- de fermer purement et simplement.
Une belle brochette de « sages » larbins des capitalistes dont la fonction est de trouver comment dépouiller les travailleurs pour servir la soupe aux riches.
Au fait ils nous coûtent combien pour faire ce sale boulot ?

Dassault, le PDG, Argenteuil, la délocalisation, et Georges Mothron


Georges Mothron, ses choix anciens, pas celui du camp des travailleurs !



Depuis l’annonce le 17 janvier dernier du départ programmé pour 2021 de l’entreprise Dassault présente sur Argenteuil depuis le début des années 1950, Georges Mothon ne décolère pas. Et il a trouvé dans cette affaire, un bouc-émissaire : la CGT du site d’Argenteuil. Ainsi, il a osé indiqué lors du conseil municipal de mardi dernier que cette délocalisation de l’entreprise s’était faite « à l’instigation » de ce syndicat.
         Au cours du débat qui a suivi, il a bien fallu qu’il calme son ire à l’égard de ce dernier, en retirant toute mention à l’encontre de la CGT, pour faire voter une motion demandant que les dirigeants de chez Dassault reviennent sur leur décision.
         Depuis des années, les effectifs de l’entreprise ont fondu sur Argenteuil, la direction ayant en particulier muté un certain nombre de travailleurs à Seclin dans le Nord ou à Mérignac en Gironde. A cette occasion, nous n’avons jamais entendu la municipalité marquer sa solidarité avec les travailleurs inquiétés et bousculés.
         Alors quand il s’agit de leur vie et de celle de leurs familles, que reprocher à des travailleurs qui tentent de sauver leur peau.
         Quant aux décisions de délocalisation, le maire d’Argenteuil sait très bien que les actionnaires et leur PDG n’ont pas besoin des organisations syndicales pour savoir ce qu’ils ont affaire. C’est eux qui dictent leur loi, et eux seuls.


Le pied de nez du PDG au maire


Le lendemain même de l’interpellation de Macron par le maire d’Argenteuil à propos du départ prévu de l’entreprise Dassault, la direction de ce groupe a publié un communiqué qui est un pied de nez à l’encontre de Georges Mothron qui, selon ce dernier, avait rencontré le PDG de cette entreprise à différentes reprises.
« Saint-Cloud, le 5 février 2019 - Pour l’implantation d’Argenteuil, nous avons écarté une modernisation du site au profit d’une nouvelle usine, pour des raisons d’efficacité industrielle. Faute de terrains disponibles dans la commune d’Argenteuil compatibles avec nos programmes, nous avons décidé de lancer le projet de construction d’une usine neuve à proximité immédiate, dans l’agglomération de Cergy-Pontoise, dans le département du Val-d’Oise. »



Leur pratique, celle du secret


Durant son intervention liminaire lors du conseil municipal, Georges Mothron a exprimé les multiples efforts et autres propositions qu’il avait fait aux dirigeants de chez Dassault pour qu’ils restent à Argenteuil : entre autres choses, plusieurs offres de terrain, sans qu’il nous dise à quelles conditions celles-ci étaient faites.
         Toutes ces choses se sont faites en catimini, loin de la population d’Argenteuil.
         C’est certes la loi du genre de ces édiles qui pratiquent systématiquement le secret. Mais, en tout cas, ce n’est pas la meilleure manière de lui faire partager ses inquiétudes, et éventuellement de la mobilise. C’en est même aux antipodes.

jeudi 7 février 2019

Nathalie ARTHAUD au « Grand soir » d’LCI mardi soir : Extraits du débat (10 mn

Manifestation du 5 février à Paris : Interview de Nathalie Arthaud

General Electric (Belfort) : une amende ridicule pour un multirécédiviste


Les amendes ? Une égratignure de leurs profits



Dans une lettre au personnel de General Electric, Corinne De Bilbao, PDG de GE France annonce que malgré « tous les efforts de l’entreprise », la création de 1000 emplois nets promis ne sera pas tenue.
Ses efforts ne l’ont pas épuisée puisque, selon ses propres comptes, il n’y aurait que… 25 emplois créés et avec le plan à venir ce sera au contraire des centaines de suppression d’emplois.
La PDG annonce que GE paiera les 50 millions d’euros d’amende, il ne manquerait plus que cela qu’elle ne la paye ! Mais 50 millions, c’est une goutte d’eau pour un groupe comme General Electric.
Rien qu’au 4ème trimestre de 2018, elle a réalisé un bénéfice de 666 millions de dollars, et encore, c’est après avoir payé une amende de 1, 5 milliard de dollars à l’Etat américain pour avoir spéculé sur les subprimes en 2008.
Décidément, GE est multirécidiviste. Mais ce n’est à une amende qu’il faut condamner GE. Juste à lui interdire de supprimer de nouveaux emplois et à embaucher les 1000 promis. Ce n’est ni le travail ni les intérimaires en attente de CDI qui manquent.