samedi 22 décembre 2018

Vinci-Roissy, victoire de la grève


Première grève, une victoire et une expérience de solidarité ouvrière



Quatre mois après la grève victorieuse des techniciens de Vinci et Siemens qui assurent la maintenance des convoyeurs des bagages du Terminal 2 de l’aéroport de Roissy, c’était au tour de leurs collègues d’AMLP-Vinci, qui s’occupent d’installations similaires pour les colis chez Fedex à Roissy, de se mettre en grève.
Excédés par des conditions et une charge de travail devenues insupportables, des salaires qui stagnent ou un management arrogant, les vingt techniciens, soit la quasi-totalité des trois équipes en 3x8, ont maintenu leur grève pendant 19 jours, avec piquet devant le rond-point de Fedex, et ils ont gagné. Soudés et déterminés, ils ont fait plier la direction de Vinci et obtenu entre autres un peu plus de 5 % d’augmentation de salaire et le paiement de 80 % des jours de grève.
Au-delà de la satisfaction d’avoir gagné face à une direction qui entendait faire un exemple en ne cédant rien, les témoignages de soutien d’autres salariés de Roissy, qui les ont retrouvés sur le rond-point, ont fait du bien : collègues du donneur d’ordres, Fedex, d’Air France, de Vinci, du Terminal 2, de l’union locale et même les klaxons de solidarité des automobilistes ou des routiers. C’était leur première grève, une victoire et une expérience de solidarité ouvrière qui compteront pour l’avenir.

Travailleurs territoriaux, mairie de Belfort : rassemblement pour la prime de fin d’année


La seule voie pour se faire entendre



Une centaine de travailleurs de la Mairie et de la Communauté d’Agglomération de Belfort se sont réunis devant l’Hôtel de Ville vendredi 21 décembre pour revendiquer le doublement de la prime de fin d’année.
Encouragé par les reculs de Macron, les salariés de la Ville de Belfort ont tenu à marquer le coup et à réclamer leur dû, alors que les salaires des agents territoriaux sont bloqués depuis des années et que les suppressions de postes se multiplient, à Belfort comme ailleurs.
Les travailleurs qui se sont rassemblés venaient de tous les services : on trouvait des agents d’office, des éducateurs sportifs, des Atsem, des agents administratifs ou des services techniques, … en particulier ceux qui ont les plus bas salaires. Malgré le froid et la pluie, les discussions sur les salaires et les conditions de travail ont été nombreuses et chacun était content de se retrouver.
Le maire qui a reçu une délégation a botté en touche et remis sa décision à un rendez-vous ultérieur. Mais les travailleurs de la Mairie se sont fait entendre et ils ont eu raison ! Ici, comme dans toute la société, c’est seulement en s’engageant dans cette voie que les travailleurs pourront instaurer un rapport de force suffisant pour contraindre patrons et gouvernement à augmenter les salaires.

Argenteuil Handicap – Ecole Danièle Casanova dans le viseur de la Direction académique de l’Education nationale


Une nouvelle preuve d’une « intégration » à la hussarde, et pour faire des économies

 
Jeudi soir (photo M. Lenhardt, Le Parisien-95)
Depuis des mois, la Direction académique du Val d’Oise est en guerre contre l’Ecole intégrée Danielle-Casanova (Eidc), à Argenteuil (Val-d’Oise) plus connue sous le nom d’« Ecole des malentendants ». Dernier évènement en date de cet acharnement, la fermeture brutale d’une classe spécialisée pour enfants sourds (Sees) au collège Claude-Monet d’Argenteuil. Du côté de la Direction académique, selon le journal La Gazette du Val d’Oise, on déclare que « cette section spécialisée fonctionnait sans agrément et cela posait des problèmes de sécurité. Donc, ça ne pouvait perdurer ». Tiens donc !
         L’Education nationale privilégie l’intégration des élèves ayant un handicap dans ses structures qu’elle contrôle. Elle le fait à la hussarde, visant des économies, espérant, dans ce cas, récupérer les enseignants détachés dans ce type d’école gérée par les parents. Les écoles spécialisées pour les jeunes sourds sont en conséquence en danger.
         Après La Gazette, le Parisien-95 consacrait hier un article sur le sujet, à l’occasion d’une manifestation organisée devant le ministère de la santé. L’auteure de cet article a tenté de joindre la Direction académique. Elle était « injoignable » dit-elle ! Bel exemple venant de responsables chargés soi-disant d’éducation ! Le knout et le silence en guise de méthodes éducatives.

Argenteuil : la municipalité organisait jeudi soir un « entre soi » festif


Les citoyens « très honorés », et la masse des autres

L’évènement « exceptionnel » qui a entraîné la fermeture de la mairie toute la journée avant-hier concernait la « cérémonie des vœux » du maire d’Argenteuil.
         Organisée quelque peu en catimini, elle n’a rassemblé que trois cents à trois cents cinquante personnes ce sloir-là. J’avais une carte d’invitation au titre d’une association locale invitée. Outre une fraction des membres de la municipalité (à peu près 25 sur les plus de 40 élus en 2014), il y avait le préfet, le sous-préfet, et Valérie Pécresse, arrivés en retard, qui ne doivent pas savoir qu’il y a un moyen plus sûr pour arriver à l’heure, les transports en commun. Etaient présents également des représentants du haut-encadrement de la Ville, des représentants d’associations locales, et des invités du milieu politique « de droite » d’Argenteuil. Pour 1500 invitations transmises, une assistance en revanche très clairsemée.
         Si la foule n’était pas au rendez-vous de ce raout, organisé pour la première fois cette année par la municipalité depuis le début de son mandat, la qualité du buffet l’était. Au moins de visu, puisque je ne suis resté que jusqu’à la fin de l’allocution du maire d’Argenteuil.

Petite sélection...






         Depuis des mois, le refrain de la municipalité est que pour Argenteuil « tout va très bien, tout va très bien dorénavant » sur le plan financier. En tout cas, s’il fallait l’illustrer, les frais engagés pour la petite fête d’entre-soi d’hier au soir seraient là pour le prouver.
         Mais pourquoi tout ce tralala ?
         Une cérémonie des vœux pourquoi pas ! Mais pourquoi ne pas en faire une qui s’adresserait à l’ensemble de la population, sans aucune sélection ?
         Elle pourrait se multiplier en autant de rendez-vous dans les maisons de quartiers, et autres salles municipales de la Ville. Un kir pour les uns, des boissons non alcoolisées pour les autres, des cacahouètes, et de la fraternité. Et pour un coût pour des milliers d’habitants nettement moindre que celui de la fiesta d’hier au soir qui ne s’est adressée qu’à quelques centaines d’élus.

                                                  Dominique MARIETTE, petit témoin d’un soir

vendredi 21 décembre 2018

« Gilets jaunes » : « … quand ceux d’en bas s’y mettent, plein de barrières sautent, en particulier celles qu’il y a dans les têtes. ». Une correspondance dans le numéro de cette semaine de notre hebdomadaire Lutte ouvrière


Nos lecteurs écrivent : à propos des gilets jaunes

 « Je vous écris pour vous raconter un bout du mouvement des gilets jaunes dans le Limousin. J’ai des proches qui y vivent et y participent depuis le début, je viens de passer une semaine avec eux.
Ce coin du Limousin, à mi-chemin entre Limoges et Périgueux, est délaissé depuis des années. Les centres des impôts, les bureaux de poste, les hôpitaux, les commerces ferment les uns après les autres. Les habitants de ces villages sont dans l’obligation d’avoir une voiture pour s’approvisionner, se rendre au travail, se soigner. Pas étonnant que sur de nombreux ronds-points, le slogan « Rural-bol » y soit inscrit. Pour de nombreux habitants, il faut rouler sur des dizaines de kilomètres pour le moindre service.
Sur les ronds-points où j’étais se retrouvent des retraités de Renault Trucks ou de la SNCF, des fonctionnaires, des agents hospitaliers, des petits artisans et des agriculteurs. Tous partagent le fait de ne pas s’en sortir et ils sont fiers de participer à ce mouvement collectif. Une profonde solidarité a cimenté les participants. Régulièrement sur la D2000, la gendarmerie fait lever des barrages, mais ils sont remontés au rond-point suivant. Des gilets jaunes préviennent la venue des gendarmes grâce aux portables et au réseau qui s’est construit, des agriculteurs amènent alors des rondins de bois, chacun gare sa voiture pour ralentir la venue des gendarmes.
La solidarité est partout : de nombreuses denrées périssables sont données par les automobilistes, des participants des barrages organisent alors des ateliers de sandwiches et vont faire des maraudes jusqu’à Limoges pour les offrir aux plus démunis.
Enfin, partout ça discute et j’ai été particulièrement touchée quand sur un rond-point des très anciens du village expliquaient à des jeunes tentés par les préjugés xénophobes, les conséquences de la politique de l’extrême droite en racontant leur propre vie d’enfants de réfugiés espagnols. À la chaleur humaine s’ajoutent des discussions politiques comme on n’en entendait plus beaucoup. Cette envie de discuter se retrouve partout, même dans le supermarché local, quasiment tout le monde se promène avec son gilet jaune et chaque rencontre, c’est une discussion.
Il y a de tout dans ce mouvement des gilets jaunes, mais il y a aussi cette force : quand ceux d’en bas s’y mettent, plein de barrières sautent, en particulier celles qu’il y a dans les têtes. »

                                           C. une lectrice du Nord (Lutte ouvrière n°2629)



Réforme du bac-Blanquer et options-fantômes


Élèves et profs dénoncent la réforme du lycée.



Environ 350 enseignants et élèves du lycée Aragon, à Héricourt, dans l’Est, ont organisé en début de semaine un rassemblement dans la cour de leur établissement.
      Ils ont appris que deux spécialités, « Histoire géographie et sciences politiques » et « Lettres, humanités et philosophie » étaient supprimées à Héricourt. Un sondage réalisé au sein du lycée a montré que sur 175 élèves, 36 élèves choisiraient de quitter l’établissement pour continuer leurs études ailleurs, et que 40 se résoudraient à opter pour une spécialité par défaut.
            La réforme du bac à la mode Blanquer est dans la continuité de celle de ses prédécesseurs, avec 2 950 suppressions de postes d’enseignants pour 40 000 élèves supplémentaires annoncés, des classes de plus en plus surchargées, et avec cette nouveauté en plus que tous les lycées ne prépareront pas le même bac en fonction des spécialités qu’ils proposeront.
             La mobilisation des profs qui verront leurs conditions d’enseignement se dégrader toujours plus et celle des élèves qui seront les victimes de ces inégalités doit continuer à monter en puissance.

Auschwitz-Birkenau : Eva Tichauer, la disparition d’une des dernières survivantes de l’horreur du XXème siècle. Une pensée pour elle


Un article du quotidien Le Parisien-95 de mercredi 19 décembre 2018. 







Otis : début de la fin de la présence de l’ascensoriste à Argenteuil


Circulez, il n’y a rien à voir ? Pas pour les travailleurs concernés !

 
Il y a quelques années...

C’est le genre d’information sur laquelle le Conseil Economique d’Argenteuil fait le plus grand silence. De la même façon qu’il n’a jamais eu le moindre intérêt pour la liquidation de l’usine Semperit d’Argenteuil et surtout pour le licenciement de sa centaine de travailleurs (qui vont se retrouver chômeurs dans quelques jours, le 1er janvier prochain), il demeure tout autant silencieux sur la liquidation du site historique d’Otis de la zone industrielle de la gare. Après le départ de nouveaux travailleurs il y a une dizaine de jours, il n’y a plus aujourd’hui qu’une centaine de travailleurs, dont 80 dans le service d’Otis Line en charge de la réception des appels en cas de panne d’ascenseur. Mais en 2019, ce service est destiné lui aussi à quitter Argenteuil, et c’en sera fini de la présence d’Otis sur la Ville.
         Quand le dépôt Yoplait a fermé au Val-Notre-Dame, le silence était de rigueur. Même chose donc pour Semperit. Et idem pour Otis. Sans parler de la Sagem.
         Certes, la responsabilité de tous ces mouvements relève des trusts concernés. Mais que la municipalité demeure modeste sur son pouvoir en matière économique. Quant à l’empathie avec les travailleurs dont on bouleverse de cette façon la vie, ce n’est pas une découverte que cela n’a jamais été un sentiment immédiat de la part de la municipalité actuelle.