lundi 19 novembre 2018

Plan Pauvreté : le dérisoire plan Macron. Voilà ce que nous écrivions au mois de septembre dernier lors qu’il a été annoncé


Plan pauvreté : de la poudre aux yeux

Macron a détaillé le 13 septembre son plan dit « de lutte contre la pauvreté », présenté par la presse comme le virage social du quinquennat. C’en serait fini du président des riches. On est pourtant bien loin du président des pauvres.
Le gouvernement prétend qu’il va y consacrer 8,5 milliards d’euros sur quatre ans. Cela fait 67 centimes par personne et par jour. Autant dire que c’est du vent. Il bavarde sur la mise en place de petits déjeuners dans les écoles pour les enfants qui n’en prennent pas, mais sans préciser qui paiera. Les tarifs sociaux dans les cantines scolaires, avec des repas à 1 euro pour les plus pauvres, seront généralisés, mais pour 200 000 à 300 000 enfants, sur 3 millions considérés comme pauvres.
Et puis, derrière la communication, il y a la réalité de la politique du gouvernement. Son plan veut ainsi rendre obligatoire la formation jusqu’à 18 ans des 20 000 jeunes sortant chaque année du système scolaire sans diplôme, alors qu’il supprime 1 400 postes d’enseignants, des milliers de postes de fonctionnaires et licencie des dizaines de milliers de contrats aidés.
Il promet, comme tous ses prédécesseurs, de résorber les bidonvilles d’ici 2022 et de créer des structures pour accueillir les familles, alors qu’il baisse les budgets des organismes HLM et réduit l’obligation pour les communes de construire des logements sociaux, contraignant ainsi bien des familles pauvres à vivre dans des logements précaires.
Enfin, Macron a annoncé la fusion du RSA, des aides au logement et de la prime d’activité dans une allocation unique. Le gouvernement jure ses grands dieux que les allocataires n’y perdront pas un centime, bien au contraire. Un rapport réalisé pour Matignon, que la presse avait publié au mois d’août, calculait pourtant qu’une telle fusion pourrait entraîner une baisse de ressources pour 3,55 millions de ménages. Sous prétexte de simplifier les aides pour les bénéficiaires qui aujourd’hui ne les perçoivent pas, parce qu’ils ignorent comment les demander ou même qu’ils peuvent y prétendre, le plan du gouvernement vise en fait à les diminuer pour tous. D’autant que ce revenu prétendu universel sera assorti d’une injonction à travailler : les futurs allocataires devront ainsi signer un contrat, suivre un parcours de réinsertion et ne pourront refuser plus de deux offres d’emploi, ou d’activité, sous peine de sanction.
Sous le prétexte bien connu de favoriser le retour à l’emploi, il s’agit donc d’aggraver encore la pression sur les chômeurs. Les discours qui ont accompagné l’annonce du plan le montrent. Fustiger encore et toujours les pauvres pour les rendre responsables de leur sort, c’est une façon pour le gouvernement de leur faire la guerre.
L’argument de la lutte contre la pauvreté sert ici de camouflage à un véritable plan d’économies aux dépens des plus pauvres. Bien loin d’un virage, c’est en droite ligne avec toute la politique du gouvernement : pour protéger la bourgeoisie de la crise, il accroît légalement l’exploitation, précipitant une partie des travailleurs dans la misère, tout en arrosant cette même bourgeoisie de subventions et d’aides diverses, puisées directement dans les caisses de l’État et sur les budgets sociaux. Bien loin de faire diminuer la pauvreté, cela ne peut au contraire que l’aggraver.

Jacques Le Gall (Lutte ouvrière n°2616)

Chlordécone à la Guadeloupe et à la Martinique


Une promesse de Macron… repoussée

Fin septembre, lors de son déplacement aux Antilles, Macron avait déclaré que « l’État devait prendre sa part de responsabilité » dans l’affaire du chlordécone, un pesticide qui menace la santé de celles et ceux qui ont travaillé à son contact et qui a pollué les terres où il a été employé.
Mais, jusqu’à présent, tous les amendements prévoyant l’augmentation, d’à peine un million d’euros, du budget consacré à la dépollution du terrain ont été repoussés à l’Assemblée nationale.
Les souffrances que ce pesticide a engendrées pour la population en Martinique et en Guadeloupe sont ainsi traitées à la légère. Il faudra attendre l’an prochain pour savoir si, au final, la promesse sera tenue ou abandonnée. Et, en attendant, il y a de quoi faire se lever une nuée de doigts d’honneur aux Antilles, et pas seulement un, comme cela s’est produit lors du dernier voyage du président.

                                         Jacques FONTENOY (Lutte ouvrière n°2624)

dimanche 18 novembre 2018

Argenteuil : Plan pauvreté, les partisans de Macron nous prennent pour des quiches


 

Tromperie sur la marchandise

 

Ces jours derniers, les Macroniens ont tenté à quelques-uns de défendre à Argenteuil avec un tract le plan dit de « pauvreté » de leur chef.
         Ce n’est pas tant la liste des mesurettes promises qu’il y a à discuter (voir ci-dessous l’article de notre hebdomadaire Lutte ouvrière à ce sujet). Mais les titres des recto et verso de ce tract sont particulièrement choquants.
         Pour le recto : « 1 enfant sur 5 vit dans la pauvreté ». Bien évidemment c’est vrai, la pure réalité. Mais pour lutter contre cela, ce n’est pas sur un vassal du grand patronat qu’il faut compter.
         Il faudrait un salaire, une pension, ou des allocations qui permettent de vivre dignement.
         Il faut un emploi pour tous.
         Il faut des services publics utiles à la population qui répondent aux besoins !
         Aux antipodes de la planète macronienne ! 

         Quant au verso (ou l’inverse), occupant toute la page : « Il faut aujourd’hui en France 6 générations pour sortir de la pauvreté ».

         Aucun commentaire, à part celui-ci : Macron est en train de faire passer le nombre de 6 à 7 générations.

Bilan 17 novembre : cela va compter


Dans tous les cas, une journée qui ne peut que compter


Le pays a connu hier une journée importante de protestation. Certes comme nous n’avons cessé de le répéter ces dernières semaines, celle-ci recouvre bien des intérêts et des objectifs différents, affichés ou masqués. Mais cette protestation multiforme a mobilisé des centaines de milliers de personnes, dans des milliers d’initiatives à travers tout le pays. Elle ne peut pas laisser indifférents Macron et le grand patronat qu’il sert.
         Nous y reviendrons de près dans les jours qui viennent.

Une initiative des militants de Lutte ouvrière à Argenteuil



La douzaine de militants, avec leur gilet jaune orné d’un badge pour la hausse des salaires, a occupé les trottoirs du carrefour Gabriel Périe, devant la mairie, durant deux heures. Les militants ont discuté avec les passants et les automobilistes à l’arrêt au feu, leur distribuant le tract que nous avons posté sur le blog hier matin. Nous avons pu échanger, même rapidement sur notre axe politique : la hausse des salaires, des pensions, et des allocations, et leur indexation sur la hausse des prix.
         Hormis de rares réactions négatives, l’accueil a été extrêmement cordial.
         Voilà qui engage bien pour la suite.

Des initiatives des militants de la CGT dans le Val d’Oise





L’Union Départementale des syndicats CGT du Val d’Oise avait pris position pour inscrire son action, sur ses propres bases et mots-d ’ordre, dans la journée du 17 novembre.
         Ses militants ont donc organisé plusieurs initiatives.
         Ainsi, au rond-point du Carrefour de Sannois, un bon groupe de militants a pu distribuer son tract et discuter avec les clients, des travailleurs. L’accueil a été extrêmement chaleureux. Ils ont aussi rencontré un groupe de « gilets jaunes » très heureux de les croiser…

Argenteuil - Services publics utiles à la population : destructions, champs de ruine, et humour noir


« Carte blanche », « champ libre », et en plus ils se moquent de nous !

La CPAM... un dimanche. Sinon, une lnogue queue d'attente... sur le trottoir



L’Etat ne manque pas d’usines à gaz, de dispositifs, d’organismes et de projets destinés soit disant à améliorer les choses. Au total, cela occupe des milliers et des milliers de hauts fonctionnaires. Parmi ces projets, il en est un qui vient de sortir et qui est intitulé « Carte blanche ». Il est piloté par une « délégation interministérielle de la transformation publique » ! Son objectif est « de consulter les acteurs du territoire et faire émerger des solutions pour améliorer le service public ». Donner le « champ libre » … pour « réinventer le service public » ! Après la région de Cahors, Argenteuil est le second espace visé par ce projet.
         Ses responsables viennent de commencer à consulter. Des solutions pourraient être expérimentées dès mai 2019, disent-ils.
         Comme si on ne connaissait pas parfaitement l’état de dégradation des services publics utiles à la population sur la Ville, et les conséquences dramatiques que cela a pour la population.
         Ils peuvent même consulter sans effort le présent blog qui a consacré des centaines d’articles relatifs à ces problèmes, ne serait-ce pour ces dernières années.
         Un centre des impôts saturé.
         Des queues récurrentes dans le seul centre CPAM de la Ville.
         La présence de la CAF en déroute à Argenteuil.
         Idem pour la CNAV !
         Des services d’assistances sociales exsangues.
         La Poste dans l’anarchie… quand il s’agit des particuliers.
         Dernière nouvelle en date : la disparition de deux vrais bureaux de poste…
         On continue ?
         « Carte blanche », « champ libre ? Mais ils se fichent de nous, quand la carte devient noire, et le champ, un champ de ruine.

Etats-Unis : Amazon choyé par les pouvoirs publics




Seuls leurs profits comptent

Amazon, N°1 mondial de la vente en ligne vient d’annoncer qu’il implanterait son second siège social à New York. Il envisage d’investir 5 milliards de dollars et de créer 25 000 emplois.
       Mais les New-Yorkais viennent aussi d’apprendre que pour cela l’État et la ville reverseraient à Amazon 3 milliards de dollars de ristournes fiscales et de subventions, soit 100 000 dollars par emploi créé si tant est qu’ils seront vraiment créés.
       Après ça on nous expliquera que les capitalistes sont des bienfaiteurs car ils n’hésitent pas à prendre des risques en investissant de grosses sommes d’argent… Peut-être, mais d’argent public !



Salon des lanceuses et des lanceurs et du livre d’alerte à la maison des Métallos aujourd’hui encore


Alerte sur les lanceurs d’alerte


Un salon du livre consacré aux « lanceurs d’alerte » rappelle que pour quelques-uns qui sont médiatisés, après avoir chèrement donné de leur personne comme la doctoresse Irène Frachon ou Edward Snowden, beaucoup ont vu leur vie complètement précarisée.
L’un d'entre eux ayant dénoncé Arcelor Mittal qui l’obligeait à déverser de l’acide dans la nature, un autre ayant dénoncé les pratiques barbares de son abattoir, ont perdu leur emploi et n’ont jamais retrouvé de travail.
Le gouvernement fait, à peine, mine de défendre les lanceurs d’alerte mais dans la réalité, il leur laisse subir licenciements, pressions et harcèlements des employeurs.

Arabie saoudite : « Notre ami le prince »


Blanc comme neige

  

La « justice" saoudienne a blanchi son dirigeant, le nouvel homme fort du régime, le prince Mohammed Ben Salman, dans l’assassinat du journaliste Jamal Khashogghi le 2 octobre dernier. Cinq lampistes des services saoudiens ont été condamnés à mort pour ce meurtre barbare, mais de forts soupçons pèsent toujours sur le prince, qui aurait commandité le meurtre.
S’il en est un que cette farce de jugement satisfait, c’est le gouvernement français, qui a fait savoir jeudi que l’enquête saoudienne « va dans le bon sens ». Ben oui, ce ne sont tout de même pas quelques meurtres qui vont ternir une relation avec un si bon client des marchands d’armes français.