samedi 17 novembre 2018

17 novembre. Hausse des salaires, des pensions, et des allocations, Lutte ouvrière avec sa couleur rouge aux carrefours ce matin à Argenteuil pour faire entendre la voix des intérêts du monde du travail. Ci-dessous, le tract que nous distribuerons aux automobilistes et aux autres habitants bien sûr.


Lutte ouvrière s’adresse à vous

Les prix augmentent, le pouvoir d'achat diminue... Il faut augmenter les salaires et les indexer sur le coût de la vie !

Malgré tout ce que Macron peut dire concernant une prétendue augmentation du pouvoir d’achat, les travailleurs savent compter et voient bien qu’ils ont de plus en plus de mal à finir le mois !
Face au mécontentement qui est apparu ces dernières semaines, Macron a été obligé de faire quelques annonces, comme la généralisation d’une petite aide au transport pour certains, l’augmentation du chèque énergie ou encore la baisse du prix du permis de conduite, mais sans revenir sur l’augmentation sur les taxes sur le carburant.
Sous Macron aujourd’hui, comme sous ses prédécesseurs, la politique de l’État consiste à imposer des sacrifices à la population afin de pouvoir arroser de subventions et de cadeaux fiscaux le grand patronat et une minorité de bourgeois.
Comme Macron se refuse à prendre sur les profits et les fortunes des plus riches pour les financer, même les « mesurettes » annoncées seront payées au bout du compte, d’une façon ou d’une autre, par les travailleurs.
Pour tenter de désamorcer la contestation, le gouvernement peut faire aussi des gestes en direction des catégories sociales qui ont fait entendre leur voix, comme les patrons routiers, ou les artisans taxis. Ces patrons de différents secteurs défendent leurs intérêts.
Eh bien, il est indispensable que les travailleurs se mobilisent en défendant eux aussi leurs intérêts et les revendications qui leur sont propres ! Personne ne le fera à leur place ! S’ils ne le font pas, c’est à eux que le gouvernement fera payer les concessions qu’il pourrait être amené à faire aux autres catégories sociales.
Le monde du travail a mille raisons de se mobiliser pour son propre compte. Actuellement, la contestation s’exprime en particulier, et à juste titre, contre la hausse des carburants. Mais, en fait, tout augmente : le fioul, le gaz, l’électricité, les loyers… Il est indispensable que les travailleurs se mobilisent en mettant en avant leurs exigences, à commencer par l’augmentation des salaires, des retraites et des allocations et leur alignement automatique sur le coût de la vie.
Les inquiétudes manifestées par Macron montrent que ceux qui veulent exprimer leur mécontentement ont raison. Mais c’est en se mobilisant sur leur propre terrain et avec leurs armes de classe que les travailleurs pourront faire prévaloir leurs intérêts. Ce combat-là, aucune organisation d’extrême droite ne pourra le récupérer. Pour se faire entendre, le monde du travail dispose d’une arme puissante, celle de la grève qui permet de bloquer l’économie et de frapper le patronat à son point sensible, son portefeuille. C’est la seule voie et la seule façon de se faire craindre du gouvernement.

Mobilisations du 17 novembre : extrait du discours de Nathalie Arthaud à la fête de LO de Dijon

SDF ? Terme mal choisi. Seulement des femmes, des hommes, et parfois des enfants que l’on doit aider en priorité


Prenons sur les profits pour les « sans abri » !
Arrêtons l’armement, construisons des logements !


Un rassemblement à la mémoire de l’homme sans domicile mort devant les « Bains-douches » à Argenteuil dans la nuit de lundi à mardi s’est tenu jeudi soir. Malade, je n’ai pu y assister, mais j’étais en pensée aux côtés des présents. 


A Argenteuil, il existe un centre d’hébergement de « sans domicile », celui de la rue du Moulin qui a été créé au début du mandat de maire de Philippe Doucet, suite à une vague de froid. Des locaux de l’ancien commissariat de police ont été cédés pour l’installation de ce centre. Longtemps, son fonctionnement et le recrutement des personnes hébergées a reposé uniquement sur le service communal d’aide sociale de la Ville.
Ce sont ces liens directs entre ce dernier et le centre d’hébergement d’urgence qui tendent à se distancier. Aujourd’hui, le recrutement des personnes à héberger a échappé à la Ville et est dorénavant dans les mains du « 115 » et de l’association qui le gère. Ce recrutement s’est beaucoup élargi en conséquence au Val d’Oise, ce qu'explique le sous-équipement de tels centres dans le département.
Cela entre dans une contraction des financements qui ne dépend pas uniquement des collectivités qui, elles, doivent assumer. Mais, cet éloignement des décideurs du terrain local n’est jamais bon. Et l’on croit savoir qu’il n’est pas fini pour ce centre d’Argenteuil.
Il reste que ces centres au plus près des communes sont des nécessités absolues. De nombreux dévouements y agissent. Sans eux, il n’y aurait rien. Grâce à eux, ce centre de la rue du Moulin a même connu, parfois, des réussites inespérées.DM

La Réunion : Muriel Pénicaud, prétendue courageuse, mais certainement pas téméraire


Quand la ministre du Travail se débine...


 
Comme un modèle... (DVDClassik)

Arrivée à La Réunion jeudi 15 novembre au matin, Muriel Pénicaud, a répondu à un journaliste qui la questionnait sur ce qu'elle entendait faire pour lutter contre le chômage : « J'ai l'habitude de parler une fois que j'ai rencontré les gens. Je me fais une idée et je vais tenir compte de tout cela ».
         Jolie méthode, évidente, un rien langue de bois tout de même.
Et ça tombait bien. Rencontrer « les gens », l'occasion s'en est présenté à elle peu de temps après, quand elle s'est rendue à l'Inspection du Travail. Là, elle y a retrouvé plusieurs travailleurs de l'entreprise Bourbon Bois menacés de licenciement et des salariés du GIHP en souffrance pour cause d'insuffisance d'effectifs !
Voilà une occasion en or de « rencontrer les gens » et de connaître ce qu’ils pensent. Mais là, elle a préféré filer droit devant. Entourée de toute sa garde prétorienne, elle a superbement ignoré ces travailleurs victimes de l'exploitation et du mépris patronal, pour ensuite descendre à la préfecture où l'attendait un déjeuner organisé en « bonne compagnie », celle des patrons et des hauts fonctionnaires !

Maroc : TGV et… misère


Le TGV pour les plus fortunés… 


Maroc : le train à grande vitesse n'est pas pour tout le monde

Macron et le roi du Maroc ont inauguré la première ligne TGV d'Afrique, qui mettra Tanger à 2h10 de Casablanca au lieu de 5h actuellement. C'est un progrès, mais avant tout pour Alstom, Cegelec et Vinci, entre autres, qui empochent les bénéfices de l'opération.
La ligne profitera surtout à une clientèle fortunée. Le reste de la population devra se contenter d'un réseau de transport vétuste, avec des retards quotidiens et des écoulements d'eau dans les wagons par temps de pluie. 

La mort pour d’autres 

Maroc : les mines de Jerada continuent de tuer 

Ces jours-ci, au Maroc, cinq habitants sont encore morts en essayant d’extraire du minerai près de Jerada.
Dans cette cité minière dont les mines ont fermé en 2001 et où d’importantes manifestations se sont succédé durant plusieurs mois pour réclamer, entre autres, de vrais emplois, rien n’a bougé en faveur des habitants. La contestation avait débuté après la noyade en décembre 2017 de deux frères, qui cherchaient du charbon dans un des boyaux désaffectés. Ils exploitaient les mines, comme la plupart des habitants, au péril de leur vie, pour quelques dizaines d’euros. L’indignation et la colère avaient soulevé durant des mois tous les habitants des villages proches des mines. Ils s’étaient organisés en comités de quartier pour agir. En février dernier, le roi Mohamed VI avait envoyé ses conseillers et ministres pour, en définitive, demander à la population d’attendre que des fonds soient débloqués pour divers projets à venir.
En mars, des manifestations ont repris pour demander du concret et aussi la libération de dizaines de prisonniers. Car, si le gouvernement refuse de proposer aux habitants de Jerada un vrai travail et des infrastructures publiques correctes, comme un dispensaire pour les malades de la silicose, il n’hésite pas à réprimer. Des procès de dizaines de manifestants des derniers mois sont en cours, et des condamnations pleuvent, y compris de la prison ferme, pour certains.
Le pouvoir voudrait faire taire la contestation par la peur. Mais les familles des détenus ne se laissent pas intimider et font pression lors des procès. Ces cinq derniers décès font encore plus réagir la population.

                                                Malika FARES (Lutte ouvrière n°2624)

vendredi 16 novembre 2018

Prix, salaires, Macron nous mène en bateau


Les travailleurs doivent se faire entendre



Inquiet de l’ampleur possible de la journée de mobilisation du 17 novembre, Macron a dû se fendre d’une interview réalisée – en toute simplicité – sur le pont du porte-avions Charles-de-Gaulle pour tenter de dissuader ceux qui veulent faire entendre leur colère de le faire. Il a de nouveau brandi la menace des forces de l’ordre et a dit aux manifestants qu’ils étaient manipulés, puis, théâtralement, il a fait fait un pseudo acte de contrition, expliquant qu’il n’avait pas su se faire comprendre du bon peuple. Mais en réaffirmant immédiatement qu’il ne changerait pas de politique.
Que l’extrême droite, la droite et d’autres tentent de mettre à leur crédit le mouvement populaire qui se dessine, c’est indéniable. Mais s’il y a quelque chose de manipulé, ce sont bien les taxes et les prix, que le gouvernement augmente pour financer les cadeaux qu’il fait au patronat.
Alors, pour protester sans être récupérés le 17, les travailleurs doivent défendre leurs revendications : quand les prix et les taxes augmentent, les salaires doivent suivre. Au patronat de payer !

17 novembre : ne pas laisser le terrain à l’extrême droite


17 novembre : ne pas laisser le terrain à l’extrême droite 

Les directions de toutes les centrales syndicales ont refusé d’appeler à participer, sous une forme ou sous une autre, à la journée du 17 novembre, même si plusieurs syndicats, des unions locales voire une union départementale de la CGT ont appelé finalement à faire grève ou à manifester ce jour-là, pour réclamer des augmentations de salaire face à la hausse de tous les prix.
Le principal argument avancé par la direction de la CGT est que « la mobilisation du 17 novembre est clairement une mobilisation d’extrême droite ». Que la droite et l’extrême droite manœuvrent pour tenter de récupérer la colère contre la politique de Macron, c’est une évidence.
Et en effet aucun militant ouvrier ne souhaite tirer les marrons du feu pour le patronat et être instrumentalisés par ses ennemis politiques. Mais, au lieu de déserter le terrain de la protestation, ce devrait être une raison supplémentaire pour proposer une politique de classe pour les travailleurs.
Les initiateurs de cette mobilisation lancée sur les réseaux sociaux, ou ceux qui se sont mis en avant pour l’organiser un peu partout dans le pays, sont sans doute très divers, s’affirmant apolitiques, parfois proches des petits patrons, mais aussi bien souvent des salariés qui utilisent tous les jours leur voiture. Au-delà de ses initiateurs, la mobilisation des gilets jaunes a trouvé un écho important au sein des travailleurs et des classes populaires, en particulier dans les petites villes, les zones rurales et plus particulièrement parmi ceux qui ont les salaires les plus faibles.
La question n’est pas de savoir si la CGT ou d’autres syndicats doivent ou non appeler à la mobilisation du 17 novembre, mais de savoir s’ils se soucient d’exprimer et d’offrir une perspective à l’indignation et à la colère qui se manifestent parmi les travailleurs et dans leur propre base. Si elles s’en souciaient vraiment, les directions syndicales ne faciliteraient pas les manœuvres de récupération de l’extrême droite et du patronat : elles les rendraient impossibles.
Tant qu’il s’agit de tirer à boulets rouges sur Macron et le fisc, tant qu’il s’agit d’une mobilisation un samedi, et que cela ne pénalise pas trop le patronat, l’extrême droite peut soutenir le mouvement. Mais ce ne sera plus le cas si le mouvement prend un caractère ouvrier et antipatronal. Revendiquer de prendre sur les profits pour augmenter les salaires et les pensions, mettre en cause les responsabilités du patronat et de la bourgeoisie dans le recul de la condition ouvrière, voilà qui ne peut pas être récupéré par les ennemis politiques des travailleurs.
En se contentant de condamner les initiatives du 17 novembre, les directions syndicales risquent de laisser le terrain à l’extrême droite. Ce n’est pas l’intérêt des travailleurs, qui est d’exprimer leur indignation sur leur terrain de classe, de formuler leurs revendications et de mener le combat pour elles, ce qui est la meilleure façon d’empêcher toute récupération par un quelconque démagogue.

                                          Xavier LACHAU (Lutte ouvrière n°2624)

Education : des moyens matériels essentiels que la population devra gagner !


Communiqué des enseignants du lycée de Bezons

En réponse à l’agression d’un enseignant, l’inspection académique du Val-d’Oise a été assez claire : pour elle, la situation dans les établissements scolaires ne nécessite pas d’action supplémentaire, en dehors des cellules d’écoute.
De manière encore plus précise, elle veut imposer des journées de retrait de salaire aux enseignants qui ont cessé de travailler pour affirmer que la banalisation des incidents et de la violence ne pouvait pas continuer ainsi et qu’il fallait au contraire agir.
Après nous avoir demandé de ne pas nous adresser à la presse, la voilà qui sanctionne. C’est une autre matérialisation de la directive « pas de vague » largement dénoncée dans la presse, ces dernières semaines. Encore une fois, on nous demande de nous taire !
C’est l’Inspection Académique qui l’affirme, les enseignants n’ont pas d’autre possibilité que de faire grève pour améliorer leurs conditions de travail et les conditions d’étude des élèves.
Eh bien, le message a été entendu et nous aurons à cœur de le diffuser largement aux familles, à nos collègues d’autres établissements, à la population.
Non, la banalisation de la violence dans les établissements scolaires n’est pas une fatalité !
Elle est le produit de l’abandon du système éducatif par les gouvernements successifs. Sur l’ensemble du lycée de Bezons, en quelques années, notre établissement est passé de 40 élèves par surveillants à 60 élèves par surveillants. Soit une réduction de 50 % des moyens d’encadrements des jeunes, soit une augmentation de 50 % de la charge de travail des surveillants qui sont constamment sous pression.
Malgré l’augmentation du nombre d’élève, la possibilité d’organiser la classe en demi groupe a quasiment disparu. Le manque d’agents techniques, d’agent administratifs, matérialise ce délabrement et finit par le rendre visible, quant aux besoins d’assistante sociale, d’infirmière de médecin scolaire, ils montrent à l’évidence que ces personnels ne sont pas assez nombreux.
Alors, nous ne sommes pas résignés, en affirmant ces exigences nous sommes convaincus qu’il est possible d’enrayer la casse de l’école et d’offrir un autre avenir à la jeunesse. Et cela nous rend fiers. Mais nous avons aussi bien compris le message de ceux qui dirigent l’éducation du pays, il ne nous laisse pas d’autres choix que de contester leur choix pour les infléchir. C’est un travail d’ampleur, mais c’est à cela qu’il faut œuvrer en faisant progresser dans les consciences la nécessité d’une mobilisation la plus large possible pour imposer d’autres choix. Non pas, la suppression de milliers de postes, comme le gouvernement l’annonce mais au contraire un plan massif de recrutement de personnel éducatif.