samedi 17 novembre 2018

Maroc : TGV et… misère


Le TGV pour les plus fortunés… 


Maroc : le train à grande vitesse n'est pas pour tout le monde

Macron et le roi du Maroc ont inauguré la première ligne TGV d'Afrique, qui mettra Tanger à 2h10 de Casablanca au lieu de 5h actuellement. C'est un progrès, mais avant tout pour Alstom, Cegelec et Vinci, entre autres, qui empochent les bénéfices de l'opération.
La ligne profitera surtout à une clientèle fortunée. Le reste de la population devra se contenter d'un réseau de transport vétuste, avec des retards quotidiens et des écoulements d'eau dans les wagons par temps de pluie. 

La mort pour d’autres 

Maroc : les mines de Jerada continuent de tuer 

Ces jours-ci, au Maroc, cinq habitants sont encore morts en essayant d’extraire du minerai près de Jerada.
Dans cette cité minière dont les mines ont fermé en 2001 et où d’importantes manifestations se sont succédé durant plusieurs mois pour réclamer, entre autres, de vrais emplois, rien n’a bougé en faveur des habitants. La contestation avait débuté après la noyade en décembre 2017 de deux frères, qui cherchaient du charbon dans un des boyaux désaffectés. Ils exploitaient les mines, comme la plupart des habitants, au péril de leur vie, pour quelques dizaines d’euros. L’indignation et la colère avaient soulevé durant des mois tous les habitants des villages proches des mines. Ils s’étaient organisés en comités de quartier pour agir. En février dernier, le roi Mohamed VI avait envoyé ses conseillers et ministres pour, en définitive, demander à la population d’attendre que des fonds soient débloqués pour divers projets à venir.
En mars, des manifestations ont repris pour demander du concret et aussi la libération de dizaines de prisonniers. Car, si le gouvernement refuse de proposer aux habitants de Jerada un vrai travail et des infrastructures publiques correctes, comme un dispensaire pour les malades de la silicose, il n’hésite pas à réprimer. Des procès de dizaines de manifestants des derniers mois sont en cours, et des condamnations pleuvent, y compris de la prison ferme, pour certains.
Le pouvoir voudrait faire taire la contestation par la peur. Mais les familles des détenus ne se laissent pas intimider et font pression lors des procès. Ces cinq derniers décès font encore plus réagir la population.

                                                Malika FARES (Lutte ouvrière n°2624)

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