vendredi 16 novembre 2018

Education : des moyens matériels essentiels que la population devra gagner !


Communiqué des enseignants du lycée de Bezons

En réponse à l’agression d’un enseignant, l’inspection académique du Val-d’Oise a été assez claire : pour elle, la situation dans les établissements scolaires ne nécessite pas d’action supplémentaire, en dehors des cellules d’écoute.
De manière encore plus précise, elle veut imposer des journées de retrait de salaire aux enseignants qui ont cessé de travailler pour affirmer que la banalisation des incidents et de la violence ne pouvait pas continuer ainsi et qu’il fallait au contraire agir.
Après nous avoir demandé de ne pas nous adresser à la presse, la voilà qui sanctionne. C’est une autre matérialisation de la directive « pas de vague » largement dénoncée dans la presse, ces dernières semaines. Encore une fois, on nous demande de nous taire !
C’est l’Inspection Académique qui l’affirme, les enseignants n’ont pas d’autre possibilité que de faire grève pour améliorer leurs conditions de travail et les conditions d’étude des élèves.
Eh bien, le message a été entendu et nous aurons à cœur de le diffuser largement aux familles, à nos collègues d’autres établissements, à la population.
Non, la banalisation de la violence dans les établissements scolaires n’est pas une fatalité !
Elle est le produit de l’abandon du système éducatif par les gouvernements successifs. Sur l’ensemble du lycée de Bezons, en quelques années, notre établissement est passé de 40 élèves par surveillants à 60 élèves par surveillants. Soit une réduction de 50 % des moyens d’encadrements des jeunes, soit une augmentation de 50 % de la charge de travail des surveillants qui sont constamment sous pression.
Malgré l’augmentation du nombre d’élève, la possibilité d’organiser la classe en demi groupe a quasiment disparu. Le manque d’agents techniques, d’agent administratifs, matérialise ce délabrement et finit par le rendre visible, quant aux besoins d’assistante sociale, d’infirmière de médecin scolaire, ils montrent à l’évidence que ces personnels ne sont pas assez nombreux.
Alors, nous ne sommes pas résignés, en affirmant ces exigences nous sommes convaincus qu’il est possible d’enrayer la casse de l’école et d’offrir un autre avenir à la jeunesse. Et cela nous rend fiers. Mais nous avons aussi bien compris le message de ceux qui dirigent l’éducation du pays, il ne nous laisse pas d’autres choix que de contester leur choix pour les infléchir. C’est un travail d’ampleur, mais c’est à cela qu’il faut œuvrer en faisant progresser dans les consciences la nécessité d’une mobilisation la plus large possible pour imposer d’autres choix. Non pas, la suppression de milliers de postes, comme le gouvernement l’annonce mais au contraire un plan massif de recrutement de personnel éducatif.

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