Communiqué
des enseignants du lycée de Bezons
En réponse à l’agression d’un
enseignant, l’inspection académique du Val-d’Oise a été assez claire :
pour elle, la situation dans les établissements scolaires ne nécessite pas
d’action supplémentaire, en dehors des cellules d’écoute.
De manière encore plus précise,
elle veut imposer des journées de retrait de salaire aux enseignants qui ont
cessé de travailler pour affirmer que la banalisation des incidents et de la
violence ne pouvait pas continuer ainsi et qu’il fallait au contraire agir.
Après nous avoir demandé de ne
pas nous adresser à la presse, la voilà qui sanctionne. C’est une autre
matérialisation de la directive « pas de vague » largement dénoncée
dans la presse, ces dernières semaines. Encore une fois, on nous demande de
nous taire !
C’est l’Inspection Académique qui
l’affirme, les enseignants n’ont pas d’autre possibilité que de faire grève
pour améliorer leurs conditions de travail et les conditions d’étude des
élèves.
Eh bien, le message a été entendu
et nous aurons à cœur de le diffuser largement aux familles, à nos collègues
d’autres établissements, à la population.
Non, la banalisation de la
violence dans les établissements scolaires n’est pas une fatalité !
Elle est le produit de l’abandon
du système éducatif par les gouvernements successifs. Sur l’ensemble du lycée
de Bezons, en quelques années, notre établissement est passé de 40 élèves par
surveillants à 60 élèves par surveillants. Soit une réduction de 50 % des
moyens d’encadrements des jeunes, soit une augmentation de 50 % de la
charge de travail des surveillants qui sont constamment sous pression.
Malgré l’augmentation du nombre
d’élève, la possibilité d’organiser la classe en demi groupe a quasiment
disparu. Le manque d’agents techniques, d’agent administratifs, matérialise ce
délabrement et finit par le rendre visible, quant aux besoins d’assistante
sociale, d’infirmière de médecin scolaire, ils montrent à l’évidence que ces
personnels ne sont pas assez nombreux.
Alors, nous ne sommes pas
résignés, en affirmant ces exigences nous sommes convaincus qu’il est possible
d’enrayer la casse de l’école et d’offrir un autre avenir à la jeunesse. Et
cela nous rend fiers. Mais nous avons aussi bien compris le message de ceux qui
dirigent l’éducation du pays, il ne nous laisse pas d’autres choix que de
contester leur choix pour les infléchir. C’est un travail d’ampleur, mais c’est
à cela qu’il faut œuvrer en faisant progresser dans les consciences la
nécessité d’une mobilisation la plus large possible pour imposer d’autres
choix. Non pas, la suppression de milliers de postes, comme le gouvernement
l’annonce mais au contraire un plan massif de recrutement de personnel
éducatif.
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